L’association des maires de France a fait sa rentrée ce mardi pour évoquer les défis auxquels fait face la profession. Moins d’un an avant les élections municipales, cuej.info est parti à la rencontre de deux élus qui ne se représenteront pas.
Entre 2020 et 2025, 27 maires ont démissionné de leurs fonctions en Alsace. © COMMUNE DE HOCHFELDEN
Chaque mois, 42 maires quittent leurs fonctions en France. Voici ce qu'a rappelé David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF), à l'occasion de la conférence de rentrée du groupe d'élus, diffusée en ligne ce mardi 16 septembre dans la matinée. Depuis le début du mandat 2020, l'association a recensé 2 000 démissions.
En Alsace, où seulement 27 des 880 maires ont démissionné, beaucoup d'édiles ne se sont pas encore prononcés sur leur participation ou non au scrutin de 2026.
Une fonction passionnante mais « usante »
D'autres ont déjà décliné l’offre, comme Georges Pfister, maire de Hochfelden, qui part à contrecœur : « Je vais avoir 78 ans, et je suis maire depuis trois mandats. Il faut savoir dire stop. Je ne pars pas par lassitude. C'est un poste usant, mais plaisant. » Malgré les difficultés auxquelles sont confrontés les édiles, Georges Pfister a lui aussi adoré son rôle au sein de sa commune de 3 500 habitants : « Le métier de maire donne des satisfactions. Cependant, un élu ne devrait pas pouvoir rester assez longtemps pour pouvoir dire "ma" mairie. C’est une des raisons pour lesquelles je m'arrête. »
À une vingtaine de kilomètres plus au nord, Daniel Burrus, maire de la commune de Neuwiller-lès-Savernes, a également décidé de rendre son écharpe. À 54 ans, l'homme est à la tête d'une entreprise en parallèle de son mandat : « J'aime mon village, mais depuis que je suis maire, je suis sollicité en permanence. Il me faut 30 minutes pour traverser la route si je croise quelqu’un. Il est 14h aujourd’hui et je n'ai pas eu le temps de travailler pour moi. »
Même s'il ne renie pas les bienfaits de son expérience en politique, après deux mandats, la fatigue se fait sentir. « Les gens sont dans une optique de consommation. Ils viennent à la mairie comme s'ils venaient aux courses. »
Une relève pour les élus
En France, la moyenne d’âge des maires tourne autour de 60 ans. Pour les prochaines élections, la question du renouvellement est omniprésente. À Hochfelden, George Pfister, ne s’inquiète pas pour la suite : « Je le vois dans mon équipe municipale, les jeunes sont prêts à prendre la relève. Parmi les conseillers, cinq ont une trentaine d’années. »
Pourtant, il n’est pas toujours simple de devenir maire ou même de s'engager en politique quand on est dans la vie active. Daniel Burrus, le maire de Neuwiller-lès-Savernes en témoigne : « Quand on travaille à côté, c’est bien plus compliqué. C’est possible pour moi, car je suis à mon compte, mais si j'étais dans un bureau de 8h à 17h, quand est-ce que je placerai mes rendez-vous ? »
À l'heure où nous écrivons ces lignes, personne ne s'est porté candidat à la succession de George Pfister et de Daniel Burrus.
Pauline Moyer
Edité par Laura Perrusson