Toutefois, il reconnaît avoir parfois été tiraillé, faute de preuves suffisantes sur la véracité des accusations. « Quand on boycotte un lieu, ça touche aussi les bonnes personnes qui y travaillent : elles peuvent se retrouver dans une situation de précarité et se faire juger », déplore Victor. Le jeune homme opte dans ces cas-là pour une alternative : « Assister quand même aux soirées pour soutenir les collectifs qui y jouent, mais ne pas consommer sur place pour ne pas participer à l’économie de l’établissement. »
Carol Burel
Édité par Pierrot Destrez
Pour les établissements accueillant les événements, le fait de bannir des personnes jugées problématiques est aussi devenu un enjeu. Jennifer, programmatrice d'événement au People Bar, l’assure : « Si demain il y a une accusation de viol contre un artiste, bien sûr que je ne vais pas le faire programmer ». Mais elle nuance : « Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, tout va très vite. Parfois les réactions peuvent être disproportionnées et plomber une personne pour rien. »
Les établissements peuvent se retrouver au milieu de griefs interpersonnels, fruits de rumeurs lancées volontairement pour nuire, ou insuffisantes pour refuser de programmer un musicien. Elle tempère : « Ma priorité reste la sécurité de mes clients et collaborateurs, mais il faut faire attention à ne pas participer aux petites guéguerres entre associations. »
« Aujourd’hui avec les réseaux sociaux tout va vite »