Vous êtes ici
08/02/19
10:51

Entreprises : la difficile mise en œuvre du référent contre le harcèlement sexuel

Depuis le 1er janvier 2019, les entreprises de plus de 250 salariés doivent désigner des référents contre le harcèlement sexuel. Mais la mise en application de la mesure reste laborieuse.

La législation avance, les entreprises moins. Depuis le 1er janvier 2019, les entreprises de plus de 250 salariés doivent nommer un référent contre le harcèlement sexuel. Dans le cadre de la loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, il est « chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes ». Le Comité social et économique (CSE) devra, pour compléter ses rangs, désigner lui aussi un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.

Mais face à longue liste des réformes demandées aux entreprises, les DRH s’avouent débordés. « Prélèvement à la source, protection des données, pénibilité… », confie Élodie Caron, vice-présidente de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) à Strasbourg. De fait, ce référent passe au second plan, le sujet n’étant pas une priorité. 

Le référent nommé au CSE est un salarié, élu ou non. Il a le même pouvoir qu’un délégué du personnel. Concernant le référent désigné par l’entreprise, la loi ne donne pas d’indication. Mais ce serait, au vu des compétences requises, être un responsable en ressources humaines.

En effet, ce dernier doit pouvoir informer et faire de la prévention, mais aussi être un interlocuteur privilégié auprès de l’employeur en cas de litige pour accélérer les procédures. Mais les services des ressources humaines restent souvent éloignés des préoccupations des salariés. 

« Dans les services RH tout le monde n’a pas un rôle disciplinaire. Les personnes chargées des relations sociales ont davantage un rôle d’écoute, par exemple. Il y aura forcément des ratés dans les désignations, mais il ne faut pas généraliser », conteste Élodie Caron. Le responsable diversité par exemple, ajoute-elle, au fait des sujets sociaux, pourrait revêtir la casquette supplémentaire de référent contre le harcèlement sexuel dans l’entreprise.

« Peu de contrôle »

« S’il n’y a pas de retombées économiques pour les entreprises, ce genre de mesure n’est pas une urgence », déplore Cécile Jacques, responsable égalité femme-homme au Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) du Bas-Rhin. 

« De nombreuses mesures sont prises parce que le sujet politiquement est à la mode, mais la véritable difficulté, c’est la mise en œuvre. Avec très peu de contrôle de la part de l’inspection du travail qui va plutôt vérifier la mise en œuvre de réformes plus anciennes, l’application de la mesure reste aléatoire », assène Léa Toladeno, présidente de l’association CIDFF, pour qui, néanmoins, cette avancée « va dans le bon sens ». Mais la loi étant récente, elle reste difficile à quantifier et les données ne sont pas disponibles.

Derrière, beaucoup d’interrogations et peu de réponses pour les employeurs. Comment mettre en place ce type de référent ? Avec quels moyens humains et financiers ? Comment les former ? Selon l’ANDRH, 82% des employeurs en France n’ont pas mis en place d’action de prévention contre le harcèlement sexuel (cellules d’écoutes, accord d'entreprise, procédure d'alerte, actions de formation...).

Camille Wong

Imprimer la page

Fil info

14:31
France

Confirmation de la découverte d'un nouveau foyer de dermatose nodulaire dans le Rhône

14:12
France

Fini les numéros de sièges qui ne se suivent pas : SNCF annonce simplifier la numérotation des places dans les TGV Inoui et Lyria

12:50
France

Pimkie exclue des Fédérations Françaises de la mode en raison d'un partenariat noué avec le géant des vêtements Shein

12:30
France

Attentat rue des Rosiers : Emmanuel Macron salue « l'excellente coopération avec l'Autorité palestinienne »

11:28
France

Le parquet antiterroriste annonce l'arrestation d'un des suspects de l'attentat de la rue des Rosiers

11:03
France

L'intersyndicale donne jusqu'à mercredi au Premier ministre pour répondre à « leurs revendications »

10:07
France

Plainte déposée contre le groupe de crèches privées La Maison bleue pour « des pratiques potentiellement frauduleuses »

09:48
France

Le Ministère de l'intérieur demande aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur les édifices publics

07:02
France

Polynésie : un homme de 67 ans condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir jeté de la peinture sur une synagogue

17:48
France

La France saisit la Cour de justice de l'UE sur la question des messageries cryptées dans le narcotrafic

17:10
France

Mobilisation du 18 septembre : « Plus d'un million de personnes » dans toute la France, selon la CGT

14:50
France

Manifestations du 18 septembre : près de 11% de fonctionnaires en grève selon le Ministère, en majorité dans l'Education nationale

14:30
France

Manifestations du 18 septembre : un groupe de manifestants s'est introduit dans le ministère de l'Economie

13:55
France

Mobilisation du 18 septembre : 75 lycées bloqués et 17 % d'enseignants en grève d'après le ministère de l'Education

13:39
France

Mobilisation du 18 septembre : un journaliste de France TV et un policier blessé à Lyon

13:29
France

Grève: «déjà un succès» pour Sophie Binet (CGT), Marylise Léon (CFDT) lance "un avertissement" à Lecornu

13:21
France

Londres confirme le premier renvoi en France d'une personne dans le cadre du nouvel accord migratoire franco/britannique

12:59
France

Mobilisation du 18 septembre : 75 blocages complets ou partiels de lycées, selon le ministère de l'Education

11:57
France

Mobilisation du 18 septembre : 17,06% d'enseignants grévistes, selon le ministère de l'Education

11:35
France

Biocoop va investir des dizaines de millions d'euros d'ici à 2029 pour toucher plus de Français