15 mars 2018
En visite cette semaine en France, l’ancien Premier ministre japonais, Naoto Kan a fait mercredi 14 mars une halte au Parlement européen. À l’occasion des sept ans de la catastrophe de Fukushima, il revient sur son engagement contre le nucléaire.
« Naoto Kan était pro-nucléaire, il est devenu anti-nucléaire. » Mercredi 14 mars, au Parlement européen, la député Michèle Rivasi (Verts/ALE) n’était pas peu fière au moment de présenter son invité. Premier ministre du Japon au moment de l’accident de Fukushima, le 11 mars 2011, Naoto Kan était, cette semaine, en voyage en France.
À Strasbourg, Naoto Kan était donc reçu comme un opposant convaincu à l’énergie nucléaire. Interrogé sur le secteur français, l’ancien Premier ministre japonais en a profité pour critiquer la nouvelle génération de réacteurs, avant de poursuivre : « La France est à la croisée des chemins, il faut utiliser l’argent du nucléaire pour développer des industries renouvelables. Je crois que c’est ça la voie de l’avenir. »
L’ancien chef du gouvernement nippon est revenu sur le drame de 2011 : « J’étais persuadé que la qualité de notre technologie mettait le Japon à l’abri d’un accident du type de Tchernobyl. » Quelques jours après l’accident, on lui a transmis « un rapport du pire ». Il y découvre qu’un périmètre de 250 kilomètres comprenant Tokyo aurait pu être évacué, si rien n’avait été fait pour limiter les dégâts. « Ce jour-là, estime l’ancien Premier ministre japonais, j’ai appris qu’un accident dans une centrale nucléaire pouvait provoquer des dommages plus importants qu’une guerre. »
Nicolas Grellier