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Ce dimanche, au bureau de vote du Port du Rhin, 23 habitants sur 550 électeurs inscrits se sont déplacés pour le deuxième tour de la primaire socialiste. Pour tous les autres, que François Hollande ou Martine Aubry soit le candidat à la présidentielle était bien loin de leurs préoccupations quotidiennes. A l'instar de la plupart des scrutins dans ce quartier, où l'abstention va de pair avec la précarité. Reportage à l'Ecole du Rhin, où les deux assesseurs encartés PRG attendaient avec espoir le votant, en parlant du quartier pour passer le temps.

 


Les résultats du bureau du Port du Rhin : 15 votes pour Martine Aubry et 8 pour François Hollande.

Aurélie Delmas et Laure Siegel

Place Saint-Exupéry, plusieurs familles de Roms ont monté un camp de fortune, vivant dans leurs caravanes (Photo CUEJ - Catherine Deunf)

La dizaine de caravanes de Roms installée place Saint-Exupéry va être déplacée sur une nouvelle aire d'accueil située rue du Rempart, dans le quartier de la gare. Le déménagement serait imminent. Un événement notable, alors que les familles sont là depuis au moins deux ans, vivant dans des conditions plus que précaires. Mais quand cela va-t-il se passer exactement ? La question reste entière. Si le sujet ne fait pas polémique, il reste sensible. « Ce n'est pas le moment de parler des Roms, estime Annick Neff, l'adjointe des quartiers du Neuhof, de la Ganzau et du Stockfeld. Les choses sont en train de bouger. Il ne faudrait pas tout faire capoter. »

A Médecins du Monde, qui envoie chaque semaine l'un de ses membres sur place, on préfère que les médias ne s'en mêlent pas car l'association veut continuer « son travail avec sérénité ». « La situation est tendue car tout le monde n'est pas sûr de pouvoir aller sur le nouveau terrain, faute de place », confie l'un des médecins. Selon lui, la semaine qui s'ouvre est vraisemblablement celle du changement mais « aucune date précise n'est connue ».

Comble du comble, les principaux intéressés sont plongés dans la même ignorance. « Le déménagement était prévu le 15 octobre, mais personne n'est venu ce week-end », témoigne un adolescent rencontré sur place. Un représentant de la Ville devrait passer les voir. Ce mardi peut-être ?

Marion Garreau

 

L'association de la Montagne verte Troc Savoirs organisait samedi 15 octobre un échange de connaissances. Le principe ? Des gens ont des savoirs à offrir, d'autres veulent en recevoir.  Ce système permet à ces personnes de se rencontrer. Au menu de ce samedi après-midi : de la cuisine, un cours sur la typographie et des astuces de grand-mère. 

 

 

Depuis sa création en 2009, l'association a mis en relation des centaines de personnes. Samedi, une vingtaine d'entre eux ont déposé de nouvelles annonces : l'un cherche à manipuler un logiciel de retouche photo, l'autre propose de faire découvrir l'Australie… Les offres et demandes sont classées en 10 catégories (vie professionnelle et pratique, voyages et culture générale, soutien scolaire et sciences, bricolage et couture…). Troc Savoirs organise, environ tous les mois, des rencontres dans l'appartement loué à cet effet. Toute personne qui désire rejoindre l'association doit verser une cotisation de 7 euros et proposer un savoir à partager.

Ainsi, une jeune Anglaise présente ce samedi offrait des cours d'anglais : elle participera donc aux séances organisées par l'association. En échange, elle souhaitait perfectionner son allemand et a été mise en relation avec le volontaire concerné. Comme à la bourse, l'offre et la demande se rencontrent... ou pas. Les annonces restent en attente tant qu'elles n'ont pas trouvé preneur. Mais si les volontaires ne trouvent pas tout de suite chaussure à leur pied, un médiateur les alerte dès qu'une offre correspond à leur demande et met en relation les annonceurs. Au total, ce sont plus de 600 offres qui ont déjà été déposées.

Le système diffère de celui du système d'échanges local (SEL) dans lequel une monnaie fictive permet d'avoir accès à des services. Ici, c'est le troc qui prime et l'association considère d'ailleurs que tous les savoirs ont la même valeur.

Pour en savoir plus, consultez le site de Troc Savoirs.

Simon Castel

La participation à la primaire a été supérieure à celle du premier tour à la Robertsau. (Photo Cuej - Renaud Février)

Quartier chic de Strasbourg, la Robertsau est historiquement ancrée à droite. Nicolas Sarkozy y a enregistré son meilleur score dans l'agglomération strasbourgeoise à la présidentielle de 2007, tout comme le député de la majorité André Schneider aux législatives de la même année. Alors quand le  "peuple de gauche" est appelé à s'exprimer pour la primaire citoyenne, on s'attend forcément à une faible affluence. A tort?

Week-end de primaire à la Robertsau. Dans ce bastion de droite, des électeurs de gauche sont attendus. Pire, au premier tour ils ont été nombreux. Heureusement, samedi, quand la gente robertsauvienne fait son petit marché, certains sont là pour rappeler quelques "fondamentaux". Une dame, la soixantaine passée, décortique avec verve les ambitions socialistes.


Ouf, l'honneur est sauf. Le cliché aussi. Un peu plus loin, détachant la chaîne de son vélo, Aymeric se vit en résistant. Même son manteau est rouge. Quand on l'entend parler de cette primaire, il ne vibre pas. Son cœur est bien trop à gauche. Réaliste, il ne se fait plus trop d'illusions sur son voisinage.


Dimanche matin. La nuit a passé, les bureaux de votes ont ouvert et l'office religieux s'achève. L'église. Voilà le lieu où la droite robertsauvienne doit se retrouver non? Geneviève, bon chic bon genre, goûte peu au raccourci. Certes, personnellement elle ne vote pas, mais tout de même... Laisser croire que son quartier est de droite? C'est trop.


Un homme un peu plus en retrait, béret bien fixé, assume être partisan de l'autre bord. «Celui qui ne vote pas pour désigner un chef », glisse-t-il. Après avoir participé à l'eucharistie, il émet quelques réserves sur une participation plus citoyenne.


Les gens de droite décomplexés ne font plus l'effort de railler les inventions de la gauche. Au bras de sa femme, Jean 82 ans, est amusé par ce remue-ménage. Voix grave, il observe l'époque. Où va-t-elle? Ce n'est plus son problème. Mais comment va-t-elle? Jean nous livre son diagnostic.


Ce n'est donc pas à la sortie de l'Eglise que les passions se déchaîneront. Alors direction l'école de la Niederau. Depuis 9 heures, les deux bureaux de votes sont en action. Premier étonnement. Ni rabatteur, ni code secret. Non, des panneaux indiquent en grand le point de ralliement dominical des socialistes. Sans gêne. Pour un peu, ils seraient même fiers. Un homme de la trentaine, taquin, savoure.


A l'intérieur, pas de tension. Les «a voté » sont en nombre. On se croierait presque à l'époque de "Tonton". La surprise est partagée par beaucoup. Marie-Colette, retraitée et militante depuis 2004, n'en revient pas.


Dimanche soir, pour une fois, c'est un socialiste qui a remporté l'élection à la Robertsau. De quoi sortir le champagne et se laisser aller à une longue soirée. À défaut d'un grand soir.

Fabien Piégay

Au sud du Neuhof, dans le quartier paisible de la cité-jardin, l'ancienne école des bateliers et forains a été transformée en internat en 2007. Elle accueille une centaine d'enfants (*) âgés de six à quinze ans éloignés de leur famille pour les protéger d'un environnement difficile.

Le long bâtiment haut de deux étages est calme à l'heure où ses pensionnaires ne sont pas encore rentrés de l'école. Les cuisiniers préparent déjà le repas du soir, la femme de ménage termine sa journée en nettoyant l'étage des filles. Les chambres sont rangées, une odeur de propreté flotte dans les couloirs. Un lieu d'ancrage simple et serein pour des enfants déboussolés par des histoires familiales souvent douloureuses. « Les enfants que nous accueillons ne sont pas des délinquants, ils viennent de familles, monoparentales en général, détruites par toutes sortes d'addictions, le chômage ou la perte de logement. Nous leur offrons la possibilité de reprendre pied avec les règles de la vie », explique Frédéric Teisseyre, directeur de l'établissement.

L'internat est subventionné par la Région et a donc un champ d'action sur toute l'Alsace, mais 80 % des pensionnaires viennent de la Communauté urbaine de Strasbourg. « Rares sont ceux qui seront définitivement placés en famille d'accueil ou en foyer, ajoute Frédéric Teisseyre. En moyenne, le séjour ici est de trois ans avant un retour au sein de la cellule familiale. Deux ans sont un minimum pour que l'enfant retrouve ses marques. » Les enfants arrivent ici sur les conseils de travailleurs sociaux ou du juge, qui y voit une dernière chance avant un placement sous main de justice. Ils sont scolarisés au collège et dans les écoles primaires du Neuhof. Quatre pensionnaires témoignent:

 

 

A l'instar de Pablo, quelques enfants de forains fréquentent encore cette ERPD (école régionale du premier degré). La dénomination renvoie aux origines de l'institution, créée en 1962 pour scolariser et héberger les enfants de bateliers et de forains. Les bateliers ne passent plus dans la région et ont donc déserté l'endroit, mais une douzaine d'enfants de forains y séjournent encore.

Depuis quatre ans, l'enseignement n'est plus dispensé sur place, seule la pension a perduré. Son histoire confère au pensionnat un statut d'internat scolaire et non éducatif. Cette particularité signifie que l'encadrement des enfants est assurée par une vingtaine de professeurs des écoles et non par des éducateurs. Elle permet un accompagnement aux devoirs apprécié par Christophe, père de trois pensionnaires: « Mes enfants ont de très bons résultats scolaires, c'est génial. Et comme je suis seul avec eux, je suis rassuré de les savoir ici plutôt que seuls à la maison. » Ce suivi pédagogique est le fer de lance des équipes de l'ERPD du Stockfeld. Mais un jour, l'Education nationale pourrait décider d'affecter ces instituteurs sur des postes d'enseignement classique et de les remplacer à l'internat par des éducateurs. Une véritable inquiétude pour toute l'équipe du pensionnat.

Catherine Deunf

(*) Pour protéger l'anonymat des enfants, aucune photographie n'a été prise et leurs prénoms ont été modifiés

Crédit : www.robertsau.eu, modifié par Renaud Février

 

A l'image du reste du pays, les sympathisants socialistes de la Robertsau ont désigné François Hollande pour représenter le parti socialiste et le parti radical à l'élection présidentielle de l'année prochaine.

 

Les robertsauviens étaient encore plus nombreux ce dimanche que la semaine dernière. Au total, 875 habitants du quartier se sont rendus à l'école de la Niederau pour le deuxième tour de la primaire citoyenne contre 844 lors du premier tour. Ce qui réjouit particulièrement les présidents des deux bureaux de vote du quartier, Adrien Ramelet et Philippe Walter, ce sont les 200 nouveaux votants.

 

 


 

L'exercice semble avoir trouvé son public. Voire plus. En fin de matinée, un jeune homme entre dans le bureau de vote, muni d'un récent certificat de naturalisation. Il est simplement venu demander s'il pouvait prendre part au vote. Pour lui, il faudra encore attendre. Il ne pourra voter que lorsqu'il sera inscrit sur les listes électorales...

 

Peu après 19h, la salle de sport, transformée en bureau de vote pour l'occasion, s'est vidée. Le dépouillement commence. L'ambiance est détendue, on appelle les candidats par leurs prénoms. Il est 20h30 lorsque les présidents fusionnent enfin les résultats. Avec 478 voix (54,63%), le président du Conseil général de Corrèze obtient un score proche du résultat national. Martine Aubry recueille quant à elle 394 voix (45,03%). Trois bulletins nuls, dont un original « Eva Joly » !

 

 


 

« Vous pouvez éteindre la politique et reprendre une activité normale », lâche Adrien Ramelet, après avoir communiquer les résultats sur le serveur vocal. L'étudiant en droit a soutenu Ségolène Royal au premier tour et François Hollande au deuxième. « On va pouvoir faire une petite pause, avant de repartir pour 2012 ». Les militants présents ont tous soutenu des candidats différents durant la campagne. Maintenant qu'ils ont leur candidat, cap sur la présidentielle.

 

Renaud Février

Permettre à trente jeunes sans emploi de la cité de l'Ill de profiter du réseau professionnel et social de leurs voisins cadres et entrepreneurs de la Robertsau, voilà l'objectif de l'opération Voisins recruteurs. Lancé le 19 septembre à l'initiative de la Mission locale pour l'emploi (*), le dispositif s'achèvera à la fin de l'année. « L'opération s'avère concluante, un bon tiers des jeunes est en voie de signer un contrat. Nous tablons sur un job pour 80% d'entre eux », affirme Julien Hauswirth de la société l'Offre d'emploi, mandatée pour la conduite du projet.
 Près d'un mois après le lancement, trois parrains et leurs filleuls font part de leurs expériences et de leurs attentes.


« Etre parrain c’est un engagement moral ! »

Luc Wehrung, 42 ans. Cadre au pôle assurance du Crédit Mutuel. Président de l’Association de sauvegarde de l’environnement de la Robertsau (ASSER), administrateur de l’interassociation de la Robertsau. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« Actif dans le milieu associatif de la Robertsau, j’ai immédiatement saisi l’opportunité d’aller à la rencontre de ces jeunes qu’on ne fait souvent que croiser. Je n’ai jamais su me contenter de mon travail. Les injustices sociales me révoltent d’autant plus lorsque je vis dans cet environnement, alors je n’ai pas hésité à devenir parrain. Donner un coup de pouce à un jeune vers qui je ne serais jamais allé, c’est ça qui est beau et motivant. Je me sens concerné, trouver un travail à Rabah, mon filleul, est un véritable engagement. Alors, je suis stressé et je le serais jusqu’à ce qu’il signe un contrat! On a très vite appris à se connaître et à se faire confiance. Il a compris que je pouvais l’aider et moi je sens qu’il a envie de trouver du travail. On se voit régulièrement en dehors de l’opération, autour d’un café. Mon carnet d’adresses n’est pas le seul moyen de l’aider, avec lui je fais du « coaching »: je le conseille pour ses entretiens, je lui apporte mon vécu, mon expérience. Et puis, je joue un peu le « grand-frère » parfois. Etre poussé par quelqu’un d’extérieur à sa famille c’est souvent plus efficace. Pour moi, être parrain c’est un engagement moral que je compte bien poursuivre après l’opération. Auparavant lorsque j’allais à la Cité de l’Ill c’était pour rencontrer d’autres responsables associatifs, aujourd’hui j’y vais aussi pour discuter avec Rabat, les jeunes du quartier me reconnaissent pour ça.»

« Je me sens déjà beaucoup mieux parce que je sais que j'aurai bientôt une activité. »

Rabah Djillali, 20 ans. Son BEP en comptabilité en poche, et grâce à l'opération, il a maintenant le choix  entre être comptable ou être cariste. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« J'aurai pu obtenir mon baccalauréat professionnel en comptabilité, mais j'ai été exclu de mon établissement en février dernier parce que je bavardais trop pendant les cours. Pourtant j'avais de bonnes notes et j'ai trouvé cette décision injuste. Je n'ai plus eu envie de retourner à l'école et mes parents n'ont pas réussi à me faire changer d'avis. J'ai commencé à chercher du travail. J'ai été déménageur ensuite préparateur de commande, cela n'a duré que trois semaines. Par l'intermédiaire d'un ami, j'ai entendu parlé de « voisins recruteurs » et je me suis lancé. Et ça promet. Avec l'appui de mon parrain j'ai obtenu un contrat professionnel de cariste dans un magasin après avoir passé un test . Mon parrain m'a également proposé une place de comptable dans une banque. Ma mère veut que je continue avec la comptabilité pour continuer dans la même lancée. Maintenant j'hésite entre les deux propositions. Mais je me sens déjà beaucoup mieux parce que je sais que j'aurai bientôt une activité.»


 
« J’ai toujours rêvé de réunir les deux Robertsau. »

Claude Sandrin, 58 ans. Chef d’entreprise Sandrin électricité. Conseiller municipal de 1995 à 2001 et ex-président du club de football de l’ASL Robertsau. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« J’avais déjà essayé de faire ça par le sport lorsque j’étais président du club de football de l’ASL Robertsau. Lorsque j’étais jeune, j’allais jouer au foot avec ceux de la Cité de l’Ill, aujourd’hui ça s’est un peu perdu, la Cité de l’Ill est malheureusement le parent pauvre du quartier. J’ai toujours rêvé de réunir les deux Robertsau, les Voisins recruteurs c’est le meilleur moyen d’y arriver. On m’a contacté parce que je suis à la fois bien implanté dans le quartier grâce à mon entreprise présente à la Robertsau depuis cinq générations mais aussi parce que j’ai un réseau d’amis très important. J’ai très vite compris que le bouche à oreille marchait beaucoup mieux que n’importe quel curriculum vitae, ces jeunes là n’ont ni l’un ni l’autre alors si je peux en aider au moins un à sortir de la cité c’est déjà ça ! Je n’arrêterais pas avant d’avoir trouvé du boulot à ma filleule Laïlla. Je vais tout faire pour lui trouver une formation en alternance et un patron qui l’embauchera. Si elle est sérieuse, il n’y pas de raison que ça ne fonctionne pas. Après, il faut que ça aille dans les deux sens, j’ai bien insisté là-dessus : l’engagement, il est des deux côtés ! Pour le moment, je pose des jalons, je parle d’elle à gauche à droite, c’est pas grand-chose finalement, c’est seulement du temps, mais j’agis à mon petit niveau.»


 
« Seule, je n’aurais jamais fait toutes ces démarches. »

Laïlla Berkioui, 22 ans. Niveau BEP secrétariat. Sans emploi. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« Depuis trois ans j’étais femme de ménage, « technicienne de surface », comme on dit. Pour ça, les employeurs ne regardent pas tes diplômes, ni d’où tu viens ! J’ai toujours voulu être secrétaire médicale, mais sans me donner les moyens d’y arriver. Alors, lorsqu’une animatrice de l’Escale m’a parlé des Voisins recruteurs, je me suis tout de suite renseignée. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde de mobilisé, je me suis dit que ça pouvait marcher. C’était le moment ou jamais de me bouger, j’ai démissionné et je me suis inscrite à Pôle emploi. Mon parrain, Claude Sandrin, je l’ai rencontré lors du lancement officiel, c’est quelqu’un de très gentil et de disponible, je lui fais entièrement confiance. Je passe de temps en temps à son magasin pour faire des photocopies ou pour écrire des courriers. Avec son aide, j’ai fait une demande de formation de secrétaire au Greta (un organisme de formation continue pour adultes de l'éducation nationale) et on me cherche un patron. Je sais qu’il connait beaucoup de monde et qu’il parle de moi. Je suis quand même très stressée, je n’ai jamais passé d’entretien, je ne sais pas ce que c’est que de chercher du travail. Heureusement que je suis suivie, je vais avoir des simulations d’entretien où j’apprendrais ce qu’il faut dire et comment se tenir. Ça me rassure beaucoup de savoir qu’il y a des gens derrière moi, seule je n’aurais jamais fait toutes ces démarches. J’espère pouvoir continuer à voir mon parrain lorsque l’opération sera terminée, parce que sans lui je n’aurais pas repris mes études et j'en serais encore à faire des ménages. »


 
« J'ai envie de faire profiter aux autres de mon savoir-faire. »

Julien Wilhelm, 32 ans. Consultant recruteur au cabinet de conseil en recrutement de cadres, Michael Page. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« De nos jours, des personnes, même diplômées, ont du mal à trouver un emploi. Et c'est encore plus difficile pour les non-diplômés. Quand on est jeune, on ne sait pas toujours comment s'y prendre surtout quand on n'a pas de réseau professionnel. J'ai donc envie de faire profiter aux autres de mon savoir faire. C'est pourquoi je n'ai pas hésité à m'engager dans cette opération. Maintenant, je vais essayer d'obtenir des entretiens d'embauche pour mon filleul qui souhaite être cariste-magasinier. C'est quelqu'un de très motivé, qui n'a malheureusement pas de diplôme. Ce sera un peu difficile de faire avancer les choses pour lui, mais je me suis fixé pour objectif de lui trouver un travail. Pour le moment je cherche à lui décrocher un entretien d'embauche. Il va falloir le préparer pour ces entretiens afin qu'il puisse bien se vendre. Ce sera déjà un premier pas. Une fois qu'il signe son premier, je me porte garant auprès de son employeur et je garde un œil sur lui pendant ses débuts. »

« Je crois que ça va marcher cette fois. »

Lucas Schweigert, 20 ans. Avec un niveau BEP mécanique poids lourd, il ne rêve plus que d'être cariste-magasinier, le métier qu'il a toujours voulu exercer. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« Cela fait un an que j'ai arrêté d'aller à l'école. J'ai été orienté vers la mécanique alors que ça ne m'a jamais intéressé. J'ai toujours voulu être cariste parce qu'il y a toujours du travail dans ce domaine et c'est un travail qui ne nécessite pas beaucoup d'efforts intellectuels. Je n'en pouvais plus de l'école, alors j'ai arrêté. Je me suis tout de suite inscrit dans un bureau d'intérim où j'ai pu avoir un contrat d'un mois et demi, de juillet à août. Depuis je n'ai plus travaillé.
J'ai entendu parlé de l'opération « voisins recruteurs » à la mission locale de la cité de l'Ill. J'ai déposé mon dossier le 4 septembre et j'ai eu mon premier rendez-vous avec mon parrain le 19 septembre. Je crois que ça va marcher cette fois. J'espère décrocher un CDD de six mois au moins ce sera déjà un bon début pour moi. Grâce à ce premier emploi, mes cours de conduite seront financés. J'ai vraiment besoin d'un permis de conduire pour mieux exercer le métier que j'ai choisi. Je pourrai enfin aider financièrement ma mère qui travaille à temps partiel, c'est ça ma principale motivation.»

Leyla Doup Kaïgama et Marion Kremp

(*) Pôle emploi, la Maison de l'emploi, la Ville de Strasbourg, la CUS, le Département du Bas-Rhin, la Région Alsace, l'Offre d'emploi, l'Offre RH, l'Inter-association de la Robertsau et l'Association de sauvegarde de l'environnement de la Robertsau collaborent au projet.

A la Montagne Verte, la participation a été plus importante au second tour de la primaire socialiste. (Photo CUEJ - Simon Castel)

Ce dimanche soir à la sortie des urnes, François Hollande arrivait en tête du scrutin à l'issue du second tour de la primaire socialiste, dans les quartiers de l'Elsau et de la Montagne Verte.

A l'Elsau, François Hollande l'a remporté haut la main, avec 98 voix tandis que Martine Aubry en a obtenu 55. Six votants supplémentaires ont fait le déplacement. Si 33 personnes ne sont pas revenues voter au second tour, 40 personnes ont voté pour la première fois hier.

A la Montagne Verte, la différence est moins marquante, François Hollande arrive en tête avec 142 voix contre 135 pour Martine Aubry. Au premier tour les deux candidats arrivaient ex-aequo avec 90 voix chacun. Le second tour a été marqué par une augmentation du nombre de votants dans les deux quartiers. Le bureau de vote a enregistré une augmentation de quatorze votants et 78 personnes étaient des primo-votants.

 

L'équipe rédactionnelle

L'agenda du week-end

> Ce vendredi soir, le trio Iônah sera à l'espace Django Reinhardt. Venus du Japon et de l'Inde, les trois musiciens conjugent influences traditionnelles et contemporaines et créent un univers teinté d'accents orientaux sur fond de poésie. A 20h30 à l'espace culturel Django Reinhardt. Renseignements au 03.88.79.86.69. Retrouvez ici le programme d'automne de l'espace.

> Samedi matin, Caritas organise une vente d'automne au profit de ses actions dans le quartier. Vêtements, linge de maison, jouets, brocante, .... un large choix pour de petits prix.
De 8h30 à 13h, au foyer Saint-Ignace, 15, rue du Kammerhof. Renseignements au 03.88.40.19.99 ou au 06.87.20.17.20.

 

377 personnes se sont déplacées ce dimanche dans les deux bureaux de vote du quartier du Neuhof pour le second tour de la primaire socialiste. Martine Aubry arrive en tête dans celui situé à l'école Reuss, près de quatre points devant François Hollande (51,83% contre 48,17%). Ce bureau de vote se distingue aussi par une hausse spectaculaire de 30% de la participation, contre 8% à l'échelle nationale. Il compte ainsi 192 votants ce dimanche contre 148 au premier tour.

A l'inverse, la hausse n'est que de 5% au bureau de vote de Stockfeld (photo), avec 185 votants contre 176 le dimanche 9 octobre. Ici, François Hollande arrive en tête avec 53,26% des suffrages.

Le Neuhof est connu pour être un quartier où l'abstention est généralement supérieure à la moyenne. Elle était par exemple de 64% aux dernières élections cantonales. (Photo CUEJ - Marion Garreau)

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