Commerces, loyers avantageux, places de stationnement, pour les nouveaux venus sur la route de Bischwiller, les avantages à s’éloigner de Strasbourg sont nombreux. Mais en matière de loisirs et d'accès aux soins, la proximité avec la capitale de l’Eurométropole reste pour beaucoup indispensable.
"J’ai eu un coup de cœur pour l’appartement." Pierrick Cousin, ingénieur en informatique de 25 ans, a emménagé il y a un an dans un deux-pièces de 49 m² situé sur le site de l’ancienne friche France Télécom, à Schiltigheim, qu’il loue 650 euros par mois. "C’est compliqué de trouver un logement en location sur Strasbourg. Avant, j’avais un studio à Cronenbourg ; aujourd’hui j’ai plus de place."
D’après Frédérique Ihli, directrice de l’agence immobilière Stéphane Plaza de Schiltigheim, le secteur attire de plus en plus de jeunes. "Il y a beaucoup plus de demande que d’offre, précise-t-elle. En moyenne, un deux-pièces à Schiltigheim coûte 600 euros par mois à la location. À Strasbourg, il faut débourser environ 850 euros pour la même superficie." Pour Pierrick, le stationnement était aussi un critère : "Je travaille à Strasbourg, et j’avais besoin d’une place de parking."
Attirés par la capitale de l'Eurométropole
Pour la famille Neumann, qui habite depuis quatre ans un appartement de l’écoquartier Adelshoffen à Schiltigheim, la proximité avec Strasbourg était essentielle. En vingt minutes de bus, Ève peut rejoindre la gare SNCF de Strasbourg où elle travaille en tant qu’agent d’accueil. L’aînée se rend facilement tous les jours au lycée Fustel-de-Coulanges, bien coté, en plein cœur du centre historique de Strasbourg. La cadette fréquente l’école Exen de Schiltigheim, à une centaine de mètres de leur domicile. "Pour ce qui est des commerces alimentaires ou la poste par exemple, on a tout à proximité, précise Ève. En revanche, on préfère aller à Strasbourg pour nos loisirs, comme au cinéma et au restaurant. Il y a une meilleure ambiance, ça bouge, il y a plus d’événements qu’à Schiltigheim."
À Bischheim, Doris Muller, pensionnaire de la résidence pour personnes âgées Charles-Huck depuis trois ans, trouve tout sur place: "Il y a des boulangeries et des supermarchés. J’ai aussi mon médecin et un laboratoire d’analyses médicales." Les seules fois où Doris se rend à Strasbourg, où elle habitait auparavant, c’est pour faire du shopping et aller chez le podologue.
© Léonie Cornet et Juliette Lacroix
Pierrick Cousin a emménagé il y a deux ans dans un appartement de la résidence Quartz. © Juliette Lacroix
À Bischheim, Doris Muller a toutes les commodités. © Juliette Lacroix
"Hœnheim, c’est le bout du monde !"
C’est d’ailleurs la proximité des médecins strasbourgeois que Jacqueline Kieffer, 64 ans, a recherchée en quittant Hochfelden pour Schiltigheim il y a deux ans. Cette sexagénaire habite la résidence Quartz, un des quatre bâtiments construits sur l’ancienne friche France Télécom. "J’aurais préféré rester à la campagne, mais ma santé ne me le permet pas." La pathologie cardiaque dont elle souffre la conduit régulièrement à consulter un spécialiste en centre-ville. "À la campagne, j’étais obligée de faire une demi-heure de train pour rejoindre Strasbourg car je n’ai pas le permis. Ici, je ne suis plus qu’à une dizaine de minutes."
C’est au sud de la route de Bischwiller que la pression immobilière se fait le plus sentir, explique Frédérique Ihli. "La proximité avec Strasbourg influence beaucoup le marché immobilier, mais c’est aussi parce qu’il y a plus de services et de commerces à Schiltigheim. Hœnheim, c’est le bout du monde !"
Manon Marx et son compagnon sont locataires à l’écoquartier L’Île-aux-Jardins à Hœnheim depuis trois ans. "Au départ, on s’est installé ici pour des raisons financières. Nous payons 560 euros par mois pour 35 m², et à Strasbourg ou à Schiltigheim, cela aurait été beaucoup plus cher." Mais c’est aussi le calme de cette commune qui les a attirés. "Je suis originaire de région parisienne, mais j’aime ce côté ville-campagne de Hœnheim, surtout avec la gare à deux pas d’ici, déclare Manon. On peut se promener le long du canal, et rejoindre le parc de l’Orangerie en quarante minutes de marche."
Léonie Cornet et Juliette Lacroix