Blogs

Vifs échanges en conseil municipal, ce lundi 15 octobre, au moment des interpellations. Au coeur du débat: la politique de la ville dans les quartiers populaires et la question de l'avenir du club de foot de la Cité de l'Ill.

«Quand allez-vous appliquer sur le terrain les belles paroles que vous distillez dans la presse ? Quand allez-vous mettre en place une vraie politique pour les quartiers qui se sentent abandonnés ?», lance Bornia Tarall, conseillère municipale (groupe Strasbourg à vos côtés). Elle interpelle le vice-président de l’Eurométropole, Syamak Agha Babaei (Strasbourg, énergies positives, élus socialistes), et le conseiller municipal Abdelkarim Ramdane (non-inscrit), qui ont cosigné une tribune dans les DNA intitulée "Donner les priorité aux quartiers populaires". Le vice-président de l'Eurométropole en charge de la politique de la ville et du renouvellement urbain, Mathieu Cahn (PS), lui répond par une liste d'actions concrètes mises en place depuis dix ans pour dynamiser les quartiers populaires: «850 millions d'euros d'investissements publics en dix ans en matière d'habitat, d'équipement public, chiffre-t-il, je crois que tout cela n'est pas du saupoudrage mais bien un investissement réel, cohérent et global au service des quartiers de notre ville.»

«Je ne suis absolument pas convaincue par les propos et l'exposé de Mathieu Cahn», lui rétorque Bornia Tarall.

Club de foot en difficulté

Le conseiller municipal Thierry Roos (Strasbourg à vos côtés) questionne le maire sur l'avenir du club de foot de la cité de l'Ill. «[Le quartier] est en train de connaître des moments difficiles. [Il] a été oublié, les commerces ont du mal à s’y implanter et beaucoup de jeunes sont désœuvrés. L’école du sport est selon moi une des meilleures écoles de la vie. Mais aujourd’hui, cette école n’a pas assez et les animateurs qui portent ce club à bout de bras, avec très peu de moyens, m’ont fait part de nombreux problèmes pour [le] faire vivre. Parfois, les jeunes ne peuvent même pas prendre de douche à la fin de l’entraînement. Le club de l’ASCI est aujourd’hui, avec L’Escale, une des seules structures associatives qui fait vivre le quartier et le dynamise.»

En réponse, Serge Oehler, adjoint au maire en charge des sports (Strasbourg, énergies positives, élus socialistes), fait la liste des installations mises à disposition par la ville — un bâtiment comprenant un club-house, des vestiaires, un local de stockage, deux terrains . «Ces installations sont correctement dimensionnées pour ce club, qui compte à peu près 200 licenciés», estime-t-il. «Je ne pense pas que le club soit à l'abandon.» Nicole Dreyer, adjointe au maire de Strasbourg du quartier de la Robertsau (Strasbourg, énergies positives, élus socialistes), rebondit : «Non M. Roos, le club de l'ASCI n'est pas avec l'Escale une des seules structures associatives qui fasse vivre le quartier de la cité de l'Ill.» Elle ajoute : «Vous passez sous silence la vigueur du tissu associatif de la cité de l'Ill.» Elle cite notamment l'association le Parcours, la mission locale pour l'emploi, l'OPI (Organisation de prévention insertion), le Club des aînés, etc.

Mathilde Obert