Alstom Reischoffen voit son carnet de commandes provisoirement renforcé par un annonce du ministre des Transports. Mais les syndicats restent inquiets pour leur avenir.
Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports, a annoncé vendredi 19 février le renouvellement du parc de rames TET (Trains d’Equilibre du Territoire) anciennement Intercités. Pointant une "fréquentation en baisse de 20% depuis 2011", et un "déficit [qui] devrait atteindre les 400 millions d’euros cette année", le communiqué du ministère indique qu’un appel d’offres est lancé par la SNCF pour la construction de nouveaux trains d’ici 2025 avec un budget atteignant 1,5 milliard d’euros.
Mais cette procédure de sélection inquiète certaines usines Alstom, notamment celle de Reischoffen dans le Bas-Rhin. Ce site assemble les rames Régiolis qui circulent sur les axes Intercités/TET. Selon les syndicats, plusieurs centaines d’emplois seraient menacés par cette annonce. L’usine alsacienne est actuellement à l’œuvre pour construire 34 rames commandées dans l’accord cadre entre la SNCF et Alstom. 30 rames supplémentaires vont être assemblées. Mais entre la fin de la production de ces trains et la signature d’un contrat avec l’entreprise gagnante de l’appel d’offres, à supposer qu’Alstom le remporte, les syndicats s’inquiètent d’un trou dans leur carnet de commandes.
Philippe Pillot, délégué syndical central Force Ouvrière chez Alstom, explique qu’"en 2019, il n’y aura plus de charges [de commandes]. Par conséquent cet appel d’offres reporte la décision [de construire les trains] de trois ou quatre ans, donc il risque de ne pas y avoir de liaisons entre les futures commandes et les commandes actuelles". Certes, la commande de 30 rames supplémentaires dans l’accord cadre rassure, mais certains syndicats expliquent que "ce lot de consolation ne suffit pas, car il ne donnera que six mois de travail aux salariés".
Fabienne Keller, sénatrice LR du Bas-Rhin, s’indigne de cette décision dans un communiqué reprenant les éléments de langage des syndicats : "l’annonce ce matin de la compensation de 30 rames intercités n’est qu’un faible lot de consolation qui ne pérennise en rien l’emploi à Reichshoffen." Le gouvernement n’a pas encore réagi à ces inquiétudes.
Nicolas Serve