La sortie du clip du rappeur Booba, dont le tournage a été perturbé par une fusillade, fait écho aux nombreuses altercations avec son rival Kaaris. Par l’usage des réseaux sociaux, ils semblent avoir mis en place des stratégies bien huilées pour promouvoir « l’octogone ».
Un combat gagné sur d'autres terrains
Cet échec, les Kolbsheimois le subissent au quotidien. « Le passage dans le village des gros camions, nous le rappelle constamment », maugre la cheffe protestante. La fille de Caroline, en maternelle, se plaint du bruit des travaux, qui commencent dès 5 heures du matin, « Maman j'en ai marre du GCO, ils nous empêche de dormir ». La circulation aussi est perturbée : « En raison de travaux, cet arrêt ne sera pas desservi jusqu’en novembre » peuvent lire les voyageurs à destination de Strasbourg sur le panneau de l’abri de bus. Lana, une villageoise de 12 ans, doit esquiver les routes barrées pour rentrer chez elle « Ma maison a vue sur l’autoroute. » regrette-elle. Son paysage ? Une forêt, dépeuplées de ses arbres. Des panneaux réfléchissants, barrières de chantier, grillages et gravats, difficiles à distinguer au travers de la poussière que les allers retours de camions engendre dans leur sillage. « Notre village est défiguré” déplore Danny Karcher, le maire de Kolbsheim. Avant d’être réquisitionné par l’entreprise Vinci, une partie du terrain approvisionnait Thibault en légumes. Ce maraîcher de 29 ans a perdu huit hectares. Même si son combat na pas porté ses fruits, il a fait « ce qui lui semblait juste » et plus tard, il pourra « répondre de [leurs] actes ». Depuis, l’agriculteur a changé son comportement politique « je pense voter blanc à la prochaine élection ». Ces citoyens en veulent à une démocratie « qui est encore perfectible », souligne le maire, « fâché avec les politiques. »
Cet échec, les Kolbsheimois le subissent au quotidien. « Le passage dans le village des gros camions, nous le rappelle constamment », maugrée la cheffe protestante. La fille de Caroline, en maternelle, se plaint du bruit des travaux, qui commencent dès 5 heures du matin : « Maman j'en ai marre du GCO, ils nous empêchent de dormir ». La circulation aussi est perturbée : « En raison de travaux, cet arrêt ne sera pas desservi jusqu’en novembre », peuvent lire les voyageurs à destination de Strasbourg sur le panneau de l’abri de bus. Lana, une villageoise de 12 ans, doit esquiver les routes barrées pour rentrer chez elle : « Ma maison a vue sur l’autoroute », regrette-elle. Son paysage ? Une forêt, dépeuplée de ses arbres. Des panneaux réfléchissants, barrières de chantier, grillages et gravats, difficiles à distinguer au travers de la poussière que les allers-retours de camions engendre dans leur sillage. « Notre village est défiguré », déplore Danny Karcher, le maire de Kolbsheim. Avant d’être réquisitionnée par l’entreprise Vinci, une partie du terrain approvisionnait Thibault en légumes. Ce maraîcher de 29 ans a perdu huit hectares. Même si son combat n'a pas porté ses fruits, il a fait « ce qui lui semblait juste » et plus tard, il pourra « répondre de [leurs] actes ». Depuis, l’agriculteur a changé son comportement politique : « Je pense voter blanc à la prochaine élection ». Ces citoyens en veulent à une démocratie « qui est encore perfectible », souligne le maire, « fâché avec les politiques ».
Le mutisme de la défaite
Sur ce qui était encore il y a un mois, la « ZAD du moulin », caravanes, campements de fortune, repas partagés et les discussions autour du feu ont disparu, laissant pour seuls vestiges de l’occupation, un tas de débris et une paire de chaussures élimées. « La Zone à Défendre n’a plus de raison d’être, se résigne Caroline Ingrand-Hoffet, pasteure et figure de proue du mouvement, nous vivons avec un sentiment de défaite. » Depuis, les premiers coups de tractopelles une atmosphère morose plane au dessus de Kolbsheim.
Au coeur du bourg, Freddy, la gorge nouée, évoque ce traumatisme « Très peu de gens s’expriment sur le GCO ». Pour ce palefrenier de 56 ans, les plaies ne se refermeront pas de sitôt : « Il restera quelque chose encore dans 10 ou 15 ans.
Sa voisine nonagénaire, Germaine, veste de velour sur le dos et foulard blanc noué autour du cou, peine à contenir sa tristesse « La lutte m’a vraiment éprouvée, il reste encore beaucoup de séquelles ». La « Mamie zadiste », au déambulateur estampillé « GCO non merci » en est convaincue : « C’était la bataille la plus importante de ma vie. »
Jusqu’au 20 septembre, des habitants de Kolbsheim, organisent « 10 jours vert le futur ». Un an après la fin de la lutte contre Grand Contournement Ouest, la défaite reste amère.
Le temps s’est arrêté le 10 septembre 2018 à Kolbsheim. Ce jour-là, des camions de CRS sont entrés dans le village, marquant la fin d’une lutte de plus de trois décennies. Un an après, les habitants sont encore traumatisés. Les banderoles « Tous unis contre le GCO », du nom du projet de rocade qui contourne Strasbourg, sont gravées sur les murs des habitations comme les témoins du conflit qui opposait un village contre la Région et l’Etat. Avec à peine plus de 900 habitants, Kolbsheim fait partie de ces villages ruraux transformés après l’implantation d’une Zone à Défendre. Mais à la différence du Larzac ou de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique, la lutte du bastion alsacien s’est soldée par un échec. Si certains recours en justice sont en cours de traitement, l’autorisation par le préfet de reprendre les travaux a scellé le destin de la bourgade du Bas-Rhin. L’autoroute sera.