11h00 Le Luxembourg va reconnaitre l’Etat Palestinien
Le Luxembourg a répondu présent à la réunion des pays reconnaissant l’Etat Palestien qui se tiendra la semaine prochaine à New York. « Nous sommes convaincus qu’une solution à deux Etats peut apporter une paix durable à la région (…) Cela ne se fera pas du jour au lendemain », avait affirmé la veille Luc Frieden, le premier ministre. Une volonté renouvelée à Bruxelles devant l’Union européenne par Xavier Bettel, le chef de la diplomatie.
Les deux ministres du Grand-Duché ont accusé à la fois l’Etat hébreux et le Hamas de s’opposer à une solution à deux Etats. Une issue défendue par la « déclaration de New York », soutenue déjà par une large majorité à l'AG des Nations unies.
Ce mardi, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête visant Rachida Dati, qui n'aurait pas déclaré des bijoux auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Une annonce qui vient s’ajouter à une série d’affaires concernant la ministre de la culture.
Les ennuis judiciaires s’accumulent pour Rachida Dati. La brigade financière et anti-corruption a ouvert une enquête suite à la non-déclaration de bijoux auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). En avril, une enquête de Libération révélait que la ministre de la Culture démissionnaire avait omis de déclarer 420 000 euros de bijoux dans ses différentes déclarations de patrimoine. D’après le quotidien, la valeur du patrimoine déclaré de Rachida Dati s’élevait à un peu plus de 5 millions d’euros dans la dernière déclaration transmise à la HATVP. Aucune mention n’était faite de bijoux, alors même que les responsables politiques sont tenus de les déclarer lorsque leur valeur dépasse les 10 000 euros.
Bientôt jugée pour corruption
L’ancienne garde des Sceaux est déjà mise en cause dans différentes affaires. Elle devrait prochainement être jugée pour corruption et trafic d’influence devant un tribunal correctionnel dans l’affaire Ghosn-Dati. Plus récemment, une enquête du Nouvel Obs et de Complément d’enquête révélait que Rachida Dati aurait touché environ 300 000 euros d’honoraires non déclarés de la part de GDF-Suez. La ministre de la culture nie toutes ces accusations en bloc. Contactés par l’AFP, les avocats de Rachida Dati n’ont pas donné suite.
Augustin Brillatz avec AFP.
11h59 Les Etats-Unis demandent à l’émir qatarie de continuer leur rôle de médiateur dans le conflit
Après une courte escale en Israël, Marco Rubio s’est rendu à Doha. Lors d’une réunion qui n’a duré qu’une heure, il a exhorté l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani et ses conseillers à poursuivre leur rôle de médiateur malgré les attaques qui ont visé des dirigeants du Hamas sur le territoire qatarie la semaine dernière.
« Evidemment, c’est à eux de décider ou non s’ils veulent le faire après ce qui s’est passé la semaine dernière, mais nous voulons qu’ils sachent que, s’il y a un pays au monde capable d’aider à mettre fin à ce conflit par la négociation, c’est le Qatar. » en quittant l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv.
Près de 83 % des plaintes pour violences sexuelles classées sans suite en France, 94 % lorsqu’il s’agit de viol : le groupe d’experts sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique (Grevio) du Conseil de l’Europe vient de publier son dernier rapport sur la situation en France. S’il soulève quelques progrès réalisés ces dernières années, il dénonce l’impunité des agresseurs et préconise une série de mesures nécessaires à la prise en charge des victimes : améliorer les enquêtes, le recueil des preuves, assurer l’accès à un examen médico-légal pour les victimes ou encore proposer un accompagnement psychologique.
Le rapport appelle également à l’introduction de l’absence de consentement dans la définition pénale du viol, comme défini par la Convention d’Istanbul de 2014. En débat depuis plusieurs années, cette révision permettrait de prendre en compte l’état de passivité des victimes, dû souvent à un état de choc, ou à l’ingestion de drogues et substances chimiques. Un projet de loi dans ce sens a été adopté en avril par l’Assemblée nationale et en juin par le Sénat, mais n’a pas encore été promulgué.
Sensibilisation au consentement
Les recommandations faites par le Grevio sont primordiales pour Isabelle Gillette-Faye, directrice générale de la Fédération nationale Gams (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles, des mariages forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants). Elle estime notamment fondamentale cette introduction du consentement : « Le message est essentiel, ça va changer les rapports entre les filles et les garçons, explique-t-elle à Cuej.info. On parle de culture du viol, je voudrais parler de culture du consentement : si les enfants sont sensibilisés à ce sujet dès le plus jeune âge, il y aura un changement de paradigme. » Pour elle, l’éducation sexuelle doit aller de pair avec cette modification pénale
Mais malgré ce rapport fustigeant la France, Jérôme Moreau, vice-président et porte-parole de la Fédération France victimes, juge tout de même qu’elle est précurseure en matière de lutte contre les violences sexuelles. Il admet cependant que les financements manquent pour mettre en place certaines mesures, et appelle à la tenue d’un Grenelle mais aussi à une prise en charge plus rapide, notamment pour protéger les mineurs. « Nous souhaitons une recommandation de la Haute autorité de santé pour que des repérages soient systématiquement faits pour les violences à caractère sexuel, ce qui permettrait au personnel de santé de poser des questions à la victime et donc de les dénoncer le plus rapidement possible », développe-t-il.
L’Espagne, un modèle ?
Isabelle Gilette-Faye appelle à s’inspirer de l’Espagne, souvent perçue comme le modèle en ce qui concerne la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment grâce à leur loi sur les violences conjugales. Elle prévient cependant : « On ne peut pas faire de copier-coller, il faut l’adapter à nos réalités locales. L’Espagne a un fonctionnement très différent du nôtre, puisqu’elle est composée de fédérations. Ce qui fonctionne très bien dans certaines régions est bien moins efficace dans d’autres. »
Traverser la crise
Alors que le pays n’a pas encore de gouvernement, Jérôme Moreau tient à rappeler que les ministères ne sont pas à l’arrêt : « Je fais partie d’un groupe de travail au ministère de la Justice. Tous les acteurs continuent de se réunir, même en l’absence de ministre, pour trouver des moyens de mieux accompagner les victimes. » Mais à l’heure où la crise socio-économique et politique menace de faire tomber le rapport aux oubliettes, le prochain vote du budget sera déterminant pour financer les mesures exigées par le Grevio.
Lucie Porquet
Édité par Quentin Baraja
Des insuffisances dans la législation et les politiques sur les violences sexuelles en France. C’est le constat sans appel du groupe d’experts sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique (Grevio).