Le long de la route de Schirmeck, six barbershops se succèdent sur 900 mètres. Parmi eux, HDR Barber fait office d’exception. Ouvert à des heures tardives au bon vouloir du patron, le petit salon est toujours plein. Ambiance un vendredi soir.
À l’arrêt de bus Bruche s’ouvre une bande cyclable, puis une piste dessinée sur le trottoir. Je pense être débarrassé des voitures, mais je les retrouve rapidement. Devant le Picard, un véhicule en warning est arrêté sur la piste. Plus loin, un autre bouche le trottoir à la sortie du Pro-Inter. Je slalome aussi entre les piétons et les vélos à contre-sens. Dommage que la proposition du collectif Transformons la place d’Ostwald ne figure pas au plan vélo de la métropole : une piste cyclable en site propre et à double sens de la rue de Friedolsheim jusqu’à Lingolsheim. Voilà une solution qui serait plus sécurisante.
Vingt-cinq tout-petits ont quitté l’établissement début août, lequel fonctionne sur le modèle des gardes à domicile chez une assistante maternelle, avec des temps de regroupement collectifs. "Il y a toujours des départs inattendus, mais cette année, le nombre a été très important. Une moitié de crèche en moins, cela se ressent", confie Marie Laude, la responsable, en charge d’un contingent de 17 assistantes maternelles.
Face à cette situation exceptionnelle, les deux directrices ont dû réagir rapidement. Chacune a demandé la liste élargie, celle des parents encore sans réponse et dont les premiers choix s’étaient portés ailleurs. Un véritable travail de démarchage, que Geneviève Petit raconte avec le sourire : "On aurait cru faire du porte-à-porte : 'Toc, toc, j’ai des places disponibles ! Est-ce que vous êtes intéressés ?'"
Au Molkenbronn, une rénovation des logements à deux vitesses
"À la Montagne-Verte, il n’y a plus personne", râle Christian. Cet habitant du quartier depuis 60 ans se rend quotidiennement à la clinique Sainte-Anne à la Robertsau, à 25 minutes en voiture, pour le suivi de son cancer. Son généraliste est installé à Ostwald. Pour les spécialistes, "il faut aller ailleurs".
Dans ce quartier prioritaire de l'ouest de la Montagne-Verte, les logements sociaux rénovés en 2021 côtoient des immeubles vétustes voire insalubres. Si les habitants des HLM du Molkenbronn vont prochainement bénéficier de travaux, ceux de deux copropriétés font face au mal-logement.
Me voilà route de Schirmeck. Aucune bande cyclable. Les voitures roulent vite et je sens la pression des phares, presque à ma hauteur sur la gauche. Avant le carrefour de la rue de la Tour Verte, je trouve enfin une voie de bus, séparée de l’axe routier. Mais elle est discontinue et abîmée. Je saute sur ma selle et l’odeur des pots d’échappement me dérange. Après le croisement avec la rue du Schnokeloch, la route se rétrécit, et la voie de bus disparaît. Avec le trafic, je suis obligé de poser le pied et de frôler les voitures pour les dépasser. Quand elles redémarrent, j’ai peur d’être touché.