Dans ce quartier situé au sud-ouest de Strasbourg, on recense huit médecins généralistes pour une population de 12 500 habitants. Les plaques de spécialistes sont rares, exceptées celles des dentistes. La Montagne-Verte est considérée comme une zone "en tension" par l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. Jamila Kasem, médecin généraliste installée depuis 2003, accueille quotidiennement une centaine de patients. Par le passé, dans les périodes de forte affluence, ils n’étaient que 80.
Quand l’habitude masque les risques
Je passe sous le pont de la Montagne-Verte et je rejoins le quai du Brulig. Ici, je partage la route avec les voitures mais elles sont rares et obligées de rouler à 30km/h. Je peux appuyer sur les pédales et me faire plaisir. Je retrouve rapidement la piste des Quatre rivières qui débouche sur celle de Maurice-Garin. Je reste vigilante à l’intersection, car comme me l’a confié Kévin Le Barbier, un usager quotidien, aucun panneau ne donne la priorité à quiconque. Même refrain sur le quai de la Flassmatt lorsque je tourne à gauche et que je coupe la route aux cyclistes d’en face.
18h30, jeudi 14 novembre. Même destination, trajet différent. Privilégiant la sécurité à la rapidité, je décide de passer par la piste cyclable qui longe l’Ill. Elle est large, séparée des voitures et des piétons. Les lampadaires automatiques s’allument à mon passage et éclairent le goudron. Les feuilles s’envolent derrière moi. Seul le bruit des chaînes perturbe le calme ambiant. La nuit m’empêche de profiter de la vue sur la rivière, mais je sens sa présence sur ma gauche.
D’autres structures attractives
De plus en plus de parents se tournent vers les micro-crèches pour leur cadre plus intime. Surtout, cela leur permet d’éviter le stress du tirage au sort et les démarches administratives complexes des crèches municipales. "Quand on est un couple de parents qui travaillent, on n’est pas prioritaire. On reçoit très tard la réponse des crèches départementales. Je n’ai pas pris le risque de me retrouver sans place, je me suis directement tournée vers la micro-crèche", explique Aurélia Amri, maman du petit Adam, qu’elle récupère chaque jour vers 17 heures au Petit Bois carotte, la micro-crèche située au 114 route de Schirmeck.
Malgré ces obstacles, les crèches multi-accueil et familiale font preuve de résilience et anticipent. Geneviève Petit prévoit de faire du surbooking : "Sur une section de 24 places, je sais que dix enfants partiront. Alors je vais en prendre 17 ou 18 pour m’assurer de remplir, quitte à les redistribuer dans mes deux autres sections."
Moncef Arbadji et Camille Carvalho
Faute de stationnement dédié, les parents qui viennent en voiture se rabattent sur le parking de Pro-Inter ou d’Auchan, à 300 mètres. Plusieurs se garent sauvagement sur le trottoir, compliquant la circulation des piétons. Malgré cela, la création de nouvelles places de stationnement n’est pas au programme de la municipalité. Elle a d’ailleurs fermé un terrain jouxtant l’école, utilisé comme parking de fortune. Un choix assumé par François Desrues, le directeur de territoire à la Ville de Strasbourg : "on est sur une politique d’incitation à venir à pied avec l’enfant ou à vélo. C’est aussi une éducation aux mobilités et ça limite les flux de voitures."
Des pots d'échappement au grand air
La classification regroupe les bâtiments sensibles au bruit, dont l’exposition en façade dépasse les 68 dB en journée et 65 dB la nuit. "Quand les gens viennent, ça les dérange, mais nous, on a l’habitude", raconte Carmen Eschbach, qui habite au numéro 6 depuis plus de trente ans.