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« Changer de méthode ou payer : la France face au droit communautaire de l'environnement »

L’affaire « merluchons », encore douloureuse au sein des ministères, n’est déjà plus qu’un mauvais souvenir pour les contribuables français. Pourtant, sa conclusion heureuse mais tardive est un peu l’arbre qui cache la forêt. D’autres sanctions pendent au nez de la France, qui, malgré les efforts entrepris, peine toujours à mettre en œuvre sur le terrain la réglementation européenne. C’est le constat du rapport présenté le 10 mai dernier devant la commission des finances par Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin et membre de la délégation pour l’UE du Sénat, intitulé : « Changer de méthode ou payer : la France face au droit communautaire de l’environnement ».

Défaillance politique

En matière de contentieux, la France est l’un des mauvais élèves de l’Europe. L’environnement est un point noir. Selon le ministère de l’écologie, plus de 82 procédures préliminaires à une action en justice concernent directement ce secteur. Et une trentaine, d’après une note du Secrétariat général des affaires européennes du 11 janvier 2006, sont actuellement en cours à la CJCE et susceptibles de sanctions. Dans son rapport, Fabienne Keller envisage deux scénarii. Selon le plus pessimiste, l’addition pourrait s’élever à 1,2 milliard d’euros d’amende, sans compter les astreintes. « Ce serait un gâchis monétaire monstrueux, mais heureusement, ce scénario catastrophe ne se produira pas, assure Emmanuel Charil, l’assistant parlementaire de Mme Keller. La France fait beaucoup d’efforts pour mieux appliquer les mesures communautaires. »
Ces chiffres vertigineux révèlent cependant un vrai problème de méthode, notamment sur les questions environnementales. Et surtout, une énorme défaillance politique. « Les hommes politiques se sont longtemps désintéressés de ce qui se passait à Bruxelles, analyse Emmanuel Charil. Aujourd’hui, il y a une réelle prise de conscience de l’importance des questions européennes dans les différents ministères. Les groupes de travail se multiplient. Mais ils n’ont pas encore réussi à combler le fossé qui les sépare de l’Europe. »

Du côté des pêcheurs

Le règlement de 1982 ne l’avait pas prévu. Les merluchons cohabitent souvent avec les langoustines, dont la pêche, elle, est autorisée. « Dans les années 1980, les pêcheurs, notamment de langoustines, profitaient du fait que des merluchons étaient prisonniers dans leurs filets pour les revendre sur le marché », raconte un membre du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, qui fédère les syndicats de marins et d’armateurs. Les merlus “pointes bic” comme on les appelle en Bretagne - en référence à leur longueur, 15 cm - sont en effet très appréciés des consommateurs ibériques. Comment fait-on aujourd’hui pour que ne plus pêcher les petits merlus de moins de 27 cm, la taille minimale réglementaire dans l’Union européenne ? Après maints recherches et essais, l’innovation technique vient enfin à la rescousse de la réglementation communautaire. Le chalut à nappe séparatrice présenté ci-contre en fait partie, même s’il existe désormais des systèmes plus performants. Il exploite le comportement “passif” des langoustines... Contrairement aux petits merlus, celles-ci n’ont pas le réflexe de remonter pour s’échapper par l’ouverture pratiquée sur le haut du chalut. Libres, les merluchons pourront à leur tour participer à la reproduction de leur espèce.

Voici les différents éléments qui composent mon dossier de candidature.

Un sondage de l'Ifop publié mi-avril révèle que de plus en plus de Français visionnent des films pornographiques. Ce chiffre aurait plus que triplé en 10 ans pour toucher, en 2014, 60% de la population. En outre, le porno ne serait pas sans conséquence sur les pratiques sexuelles. Qu'en est-il vraiment ? Doit-on s'inquiéter de cette augmentation ? C'est l'objet de mon premier papier, complété par une interview, un papier sur les relations qu'entretiennent le féminisme et la pornographie et, enfin, par un diaporama au musée de l'érotisme à Paris.

Mon premier post d'actualité s'intéresse à la disparition mystérieuse du vol Mh370 (timeline interactive). Cet article a été écrit le 26 mars.

Mon second post traite des adieux de Daniel Cohn-Bendit à la politique européenne (vidéos). Cet article a été écrit le 18 avril.

Je vous en souhaite bonne lecture.

Olivier Mougeot

La dernière séance de Daniel Cohn-Bendit

20 avril 2004

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Figure incontournable du Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a mis fin le 15 avril à sa carrière d'eurodéputé par un discours dont lui seul a le secret, le dernier d'une longue ...

Pornographie : tous pourris ?

21 avril 2004

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Il est bien loin le temps des cassettes que l'on s'échangeait sous le manteau, lorsque la pornographie se cachait du grand public. D'après un récent sondage Ifop, le genre se serait ...

“Les lanceurs d’alerte émergent avec une crise sociale et morale”

19 avril 2004

“Les lanceurs d’alerte émergent avec une crise sociale et morale”

Le terme de “lanceur d’alerte” revient régulièrement dans la presse depuis quelques années. Mais que signifie-t-il vraiment ? Éléments de réponses avec trois spécialistes de la question.

Il considère aujourd’hui que ses sacrifices ont été nécessaires et que son combat contre l’évasion fiscale en valait la peine. Celui qui a permis à la France de rapatrier près de 1,2 milliard d’euros estime que la situation était plus simple pour lui que pour d’autres lanceurs d’alerte. Ses informations permettant à l’Etat de récupérer des sommes considérables, il bénéficiait de toute leur attention.

Cela ne l’a pas empêché de faire de la prison pendant six mois en Espagne, après son arrestation à Barcelone en juillet 2012. Mais là aussi, l’informaticien qui travaille aujourd’hui pour Bercy reste pragmatique : “Aller en Espagne pour lutter contre la corruption, ça allait m'obliger à passer par la case prison, se souvient-il. J’ai dû me préparer à ça aussi. J'avais déjà franchi le Rubicon, pris beaucoup de risques, alors c'était juste une continuité.” Finalement, l’Espagne acceptera de le libérer, après avoir compris qu’Hervé Falciani pouvait aider le gouvernement à identifier plusieurs centaines d’évadés fiscaux.

Trois lois en 2013

Pour les lanceurs d’alerte qui intéressent moins l’Etat, voire même qui le mettent en cause, la législation a longtemps été un trou noir. Mais depuis avril 2013, ce sont trois lois qui ont été adoptées pour renforcer leur protection. Deux d’entre elles faisant directement suite à l’affaire Cahuzac. 

 

Législation française sur l'alerte éthique/Transparency International France


 
Nicole Marie Meyer a beaucoup œuvré pour que la France rattrape son retard législatif, son lobbying a fini par payer. Mais la militante ne s’arrête pas là. Selon elle, il est important que se développe en France, en plus d’une loi plus globale sur la protection des lanceurs d’alerte, une fondation caritative pour soutenir les victimes. Une structure qui existe déjà au Royaume-Uni et dont la France pourrait s’inspirer.
 
Romain Geoffroy
 
Photo bandeau : PM Cheung/Flickr

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