Mourad Oualit juge trop faible la subvention de 40 000 euros accordée par la municipalité.
Le Football Club Olympique Strasbourg Koenigshoffen espère passer à l'échelon national, malgré les enjeux et exigences que cela implique. Photo : Jean-Marc Loos
C’est l’histoire d’un Petit Poucet qui aimerait grandir. Et vite, si possible. Le Football Club Olympique Strasbourg Koenigshoffen 06 (FCOSK06) a vécu un rêve éveillé la saison dernière. D’abord grâce à son exploit retentissant en 32èmes de finale de Coupe de France, avec une victoire aux tirs au but sur le Clermont Foot (0-0, 4-3 t.a.b), pensionnaire de Ligue 1. Puis, lors d’une soirée mémorable devant 18 000 supporters au stade de la Meinau, malgré une élimination frustrante face au SCO d’Angers (0-1), autre club de l’élite. Enfin, au bénéfice d’une montée en National 3 (N3), la cinquième division, synonyme d’une deuxième accession en deux ans.
Un passage à l’échelon national qui implique de nouvelles exigences. Pour assurer de nouveaux coûts de fonctionnement, relatifs aux règlements de la Fédération française de football (FFF), le club mise sur une subvention de 100 000 euros de la part de la mairie de Strasbourg. « Le problème, c’est que nous avons été laissés dans le flou tout l’été, ce qui est inacceptable », regrette Mourad Oualit (41 ans). Un réveil brutal pour le FCOSK, qui misait sur le soutien de la municipalité pour poursuivre sa progression.
Une subvention jugée trop faible pour un club de N3
« Nous avons finalement été reçus par la maire (Jeanne Barseghian, ndlr) le 7 septembre. Elle nous a promis une enveloppe de 40 000 euros », poursuit le président du club né en 2020 d’une fusion entre l’Olympique Strasbourg et le FC Strasbourg Koenigshoffen 1906. Une aide conséquente mais très inférieure à ce que perçoivent les autres écuries de National 3. « C’est même totalement insuffisant, regrette Moura Oualit. À ce niveau, une subvention municipale varie plutôt entre 100 000 et 150 000 euros. »
D’après le FCOSK, la municipalité évoque un choix politique. Face à la possibilité d’accession du club de Cronenbourg en N3, la ville craint de devoir financer deux clubs. « Mais cela reste très incertain. Les réformes actuelles du football français, en matière d’organisation des championnats, impliquent plus de rétrogradations et moins d’accessions », pointe Mourad Oualit. La subvention de 40 000 euros ne représente que 5,5 % du budget de fonctionnement, passé de 375 000 à 720 000 euros avec la montée en N3. Un total déjà élevé pour un club de cinquième division, se rapprochant des standards du National 2.
La menace de coupes budgétaires
Mais entre déplacements dans le Grand Est, réservations de chambres d’hôtels, ou encadrement des différentes équipes, le FCOSK06 craint la panne sèche. Capable de se maintenir sportivement, le club doit encore se présenter devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme du football français. « Nous avons jusqu’au 31 octobre pour fournir les pièces justificatives au budget que nous avions initialement annoncé. Nous discutons donc avec d’autres collectivités et des partenaires privés », explique le patron du FCOSK.
Au total, le club emploie huit salariés à l’année. « Comme dans n’importe quelle entreprise, si le budget ne suit pas, il faudra procéder à des coupes budgétaires. Nous n’avons pas envie de nous séparer de quelqu’un, seulement parce que la mairie de Strasbourg n’a pas souhaité augmenter ses subventions », grince enfin Mourad Oualit.
Contactée par mail, la municipalité de Strasbourg n’a pas répondu à notre demande d'interview.
Baptiste Huguet
Édité par Mina Peltier