Le diplôme universitaire « Tremplin avenir » démarre jeudi 9 février à Illkirch pour la deuxième année. L'objectif est d'aider les jeunes à reprendre le chemin des études, et surtout de leur redonner confiance en eux.
Laura A. est une « décrocheuse ». Comme des milliers de jeunes chaque année, elle a arrêté ses études en cours de route. Après un premier semestre en licence de biologie peu concluant et des partiels calamiteux, elle décide d'abandonner. A 19 ans et le bac en poche, Laura est désenchantée. « J'ai réalisé que le métier que j'envisageais, éthologue (étude de la nature animale), était complètement bouché », regrette-t-elle.
Pour trouver sa voie, Laura a décidé de suivre le diplôme universitaire (DU) « Tremplin avenir ». Lancée l'année dernière, cette formation ambitionne d'aider une trentaine de jeunes à se réorienter. Le programme se déroule en 25 heures de cours par semaine, pendant cinq mois. Les matières sont surtout théoriques et générales, certaines sont axées sur les méthodes de travail.
A la fin de la formation, les étudiants font un stage d'un mois en entreprise. Cette expérience à l'office de tourisme d'Obernai a permis à Diane C. de découvrir le métier de ses rêves : l'événementiel culturel. Cette jeune femme de 19 ans, une ancienne « décrocheuse », a suivi le DU l'année dernière. Après avoir été recalée d'un DUT info-com, elle a suivi un semestre à la faculté de psychologie, choisie par défaut. « Des études intéressantes, selon elle, mais pas faites pour moi ».
Elle fustige l'orientation au lycée, qu'elle juge défaillante.
Un décrochage peut se révéler destructeur pour un jeune. Perte de confiance en soi, brouille avec les parents, dépression... Un suivi psychologique et un cours de yoga sont dispensés tout au long de la formation. « Grâce aux étirements et à la relaxation, les étudiants apprennent à se concentrer et à mieux gérer leur stress », explique Valérie Bluchet, la prof de yoga. Par ailleurs, l'arrêt des cours bouleverse leur rythme de vie. « Depuis que j'ai décroché, mes journées n'ont plus de but. Du coup, je continue à venir en amphi, pour voir mes amis. Quelle perte de temps ! » déplore Laure. Le DU permet également de retrouver un rythme assidu.
Sur la trentaine d'étudiants ayant suivi la formation l'année dernière, seuls douze sont restés jusqu'à la fin du semestre. Certains ont passé des concours, d'autres ont trouvé du travail en cours de route. La raison est simple : « ce DU est davantage perçu comme une étape vers autre chose que comme un diplôme en soi, explique Sophie Kennel, la responsable pédagogique. Mais le principal, c'est que ces jeunes reprennent confiance en eux ».
Le taux de réussite des étudiants inscrits en licence était de 30% en Alsace en 2010-2011. Selon Laure, le plus difficile, ce n'est pas de travailler, c'est de réussir son orientation. « J'aime la pâtisserie, mais les horaires sont trop dur. J'aimerai aussi être prof, mais les concours sont trop sélectifs. Les études de médecine sont trop longues. Et le commerce, ça ne me tente pas du tout... » Il lui reste un semestre de réflexion avant de faire son choix.
Marion Lippmann
Crédit photo d'appel : Flickr / Styeb