13 mars 2017
L’Europe sans cap
La fin de l’Europe politique. Cette idée s’installe dans l’Union, alors que le déclenchement du Brexit a été validé mardi 14 mars par les parlementaires britanniques et que le sentiment eurosceptique semble gagner du terrain. Que les dirigeants européens ne s’y trompent pas, la victoire toute relative du libéral Mark Rutte aux législatives néerlandaises, au lendemain du vote britannique, ne met pas fin à la crise de confiance envers l’Union Européenne.
Pourtant, la machine législative communautaire fonctionne encore. Qu’il s’agisse de définir des règles plus strictes pour l’acquisition d’armes à feu, de renforcer les objectifs de réduction des déchets ou d’encourager la gouvernance responsable des entreprises, les eurodéputés, réunis en session plénière du 13 au 16 mars à Strasbourg, sont parvenus au consensus en surmontant les luttes intestines. La majorité des textes a été adoptée.
Mais légiférer ne suffit pas. Encore faut-il que l’horizon politique de l’UE s’éclaircisse. Pour cela, les Etats membres doivent se mobiliser ensemble. C’est le message adressé par Donald Tusk, le président du Conseil européen, aux eurodéputés. L’incapacité des dirigeants de l’Union à s’accorder sur les grands enjeux européens lors de leur dernière rencontre inquiète les parlementaires. Alors que certains parlent sans complexe d’une Europe à plusieurs vitesses, Donald Tusk prévient : « Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. » Reste à trouver un cap. Les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas apporté de réponse claire et il y a urgence à s’entendre.
Laurent Rigaux