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Droits de l'homme: les Philippines pointées du doigt


16 mars 2017

Le Parlement européen a adopté jeudi 16 mars une résolution s'inquiétant de la situation de la sénatrice philippine Leila De Lima. Arrêtée le 24 février dernier, cette opposante politique est accusée de trafic de drogue par le régime.

Le Parlement européen s’est penché, jeudi 16 mars, sur l’arrestation de la sénatrice Leila De Lima aux Philippines. Cette militante des droits de l’homme est une opposante historique du président Rodrigo Duterte. Elle est aujourd’hui accusée par les autorités d’avoir été à la tête d’un réseau de trafic de drogue lorsqu’elle était ministre de la Justice, entre 2010 et 2015.

La résolution adoptée par les eurodéputés remet en cause les chefs d’accusation officiels, craignant que les charges retenues contre la sénatrice aient été « presque entièrement inventées » pour la discréditer aux yeux de l’opinion. « Il faut maintenant faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lui assurer un procès équitable », a plaidé l'eurodéputé danois Anders Vistisen (ECR, conservateurs), co-auteur du texte avec cinq autres eurodéputés.

Embrassant plus généralement la situation actuelle aux Philippines, la résolution rappelle les soupçons de meurtres extrajudiciaires qui pèsent sur le régime. Selon Amnesty International, plus de 7000 personnes seraient mortes depuis juin 2016 et le début de la « guerre contre la drogue » menée par Rodrigo Duterte.

Le Parlement réclame la libération immédiate de Leila De Lima et menace de mettre fin aux avantages commerciaux avec l'Union européenne dont bénéficient actuellement les Philippines. Il appelle également le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à initier une enquête internationale sur les violations des droits fondamentaux dans le pays.

Anne Mellier

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