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L'écureuil roux sautille entre l'Escarpe et la Cité administrative Gaujot. / Photo Nicolas Massol

Belle queue en panache, pinceaux sur les oreilles, allure svelte et gambadante : un écureuil roux a élu domicile dans les noisetiers du bâtiment l’Escarpe, rue du Maréchal-Juin, à deux pas de l’Esplanade. Une occasion unique de s’entretenir avec un représentant de la biodiversité à Strasbourg. Et d’interroger les rapports entre l’homme et la faune sauvage, en milieu urbain.

Le premier Programme national de rénovation urbaine (PNRU), mis en place en 2006, a pris fin officiellement en 2015. Quel bilan en tirez-vous ?

Le bilan est extrêmement positif, les habitants eux-mêmes le disent. Les enquêtes d’image qui ont été menées montrent que pour deux tiers d’entre eux, la Meinau a évolué positivement. On a démoli près de 650 logements dans le secteur de la Canardière et on en a reconstruit autant, la moitié en social, l'autre moitié en logements privés. On est aussi intervenu sur les équipements, sur les espaces publics. La diversification des formes urbaines, qui était l’un des objectifs, est réussie.

Pourquoi un nouveau programme de rénovation était-il nécessaire ?

D’abord, le PNRU n’est pas achevé. Les travaux actuellement en cours à la Meinau se font dans le cadre de ce premier plan.

Ce que permet le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), c’est d’achever la rénovation de la Canardière. A la fin de ce second programme, prévue officiellement en 2024, on sera intervenu sur tous les équipements publics et sur tous les logements sociaux du quartier qui en avaient besoin.

Mathieu Cahn, vice-président de l’Eurométropole en charge du renouvellement urbain depuis 2008, et adjoint au maire en charge du quartier de la Meinau, revient sur plus d’une décennie de travaux à la Canardière.

Apprendre l'arabe en papotant

Quand la nuit commence à tomber, le Wagon Souk n’arrête pas ses activités pour autant. L’association organise parfois des soirées, « en fonction des envies et des gens », comme le dit Hélène Humbert, de la Drêche. Le jeudi soir, c’est « café polyglotte ». Le principe : apprendre les langues des uns et des autres de façon improvisée. L’événement est ouvert à tous, mais la plupart des gens viennent de l’Hôtel de la rue. « À l’Hôtel, il doit bien y avoir une trentaine de langues parlées, affirme Hélène. Des cours de français sont organisés pour les résidents mais certains parlent déjà très bien français et voudraient apprendre d’autres langues. »

Ce soir-là, on apprend le géorgien et l’arabe : des mots nouveaux viennent au hasard de la conversation. L’un des participants se lève, prend une craie et écrit sur un tableau d’école le mot « marin » en alphabet arabe. Studieux, son public recopie, en picorant dans les plats de Mama Souk. 

Thierry, qui utilise son vélo tous les jours, relève les points dangereux pour les cyclistes.

Des coupes à prix libre

Parmi ses multiples vies, la cave du Wagon Souk a servi de glacière pour fermenter la bière, d’espace de stockage pour une entreprise de transporteurs de colis…

Aujourd’hui, en plus de la cantine solidaire, elle abrite l’atelier de Saad, le barbier des lieux. Saad arrive sur les coups de 14h et profite d’un début d’après-midi plutôt calme pour s’occuper de son premier client : lui-même. « J’ai commencé cette activité quand j’avais 9 ou 10 ans. Comme vous le voyez, parfois je me rase la barbe moi-même. » Cet Irakien d’origine, arrivé en France il y a tout juste un mois, propose des coupes à partir de 3€, dans son atelier qui se compose d’une petite chaise, d’un meuble-coiffeuse et d’un miroir, entreposés dans un petit coin de la cave, pas loin de la cantine de Mama Souk. « Je suis là pour aider les gens, explique Saad avec fierté. La plupart de ceux qui viennent ici n’ont pas 20€ en poche. Certains n’ont même pas de quoi manger. Alors ils me donnent ce qu’ils veulent, je ne leur impose pas de prix. C’est important de s’entraider, c’est pour cela que je fais ça. »

Adama, de son vrai nom, n’a pas toujours été cuisinière. Au Sénégal, elle était professeure d’anglais. Arrivée en France il y a sept ans, elle attend toujours d’être régularisée. À la table de sa cantine renommée, les clients se succèdent, de 11h à 20h. Parmi eux, des migrants du Tchad, de Géorgie, ou des Français qui travaillent au Parc Gruber. « Certains n’ont pas d’argent pour payer le repas, alors ils ne laissent rien, explique Mama Souk. Les autres mettent le prix qu’ils veulent. »

Un menu sénégalais à la carte

« Mama Souk », la cuisinière sénégalaise, est toujours la première à arriver. Il est 8 ou 9h lorsqu’elle entame la longue préparation de ses repas. Depuis mai, elle tient sa cantine solidaire dans une petite cabane entièrement aménagée, avec placards et plaques mobiles de cuisson. Les associations de la Drêche et La Roue tourne (qui gère l’Hôtel de la rue) lui fournissent ses ingrédients, typiquement sénégalais. À la carte, on trouve du poulet mafé, une sauce à l’arachide, du tiep bou dien, un riz aux légumes et au poisson et des beignets. « Le bissap, c’est du jus de la fleur d’hibiscus, explique Mama Souk en sortant des boissons colorées du réfrigérateur. Je le fais avec du gingembre, il faut le râper, c’est long et difficile. »

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