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En contrebas du très médiatique « Hôtel de la rue », il y a un drôle d’espace associatif, plus discret. Installé dans une cave de l’ancienne brasserie Gruber, le « Wagon Souk » attire sans-abris, bénévoles ou simples curieux du quartier de Koenigshoffen. Un ameublement dépareillé, des murs couleur ciel et des troncs d’arbres en guise de tabourets donnent au lieu une allure bohême. Ce sont Hélène Humbert et Zaï Mo, les créateurs de l’atelier d’artistes la Drêche, qui l’ont ouvert en mai 2019, quelques mois avant l’Hôtel de la rue. Cantine, salon de coiffure, rencontres associatives et même sessions DJ… le Wagon Souk propose toutes sortes d’activités tout au long de la journée, dans cette vaste cave en forme de tunnel.
Depuis mai 2019, un lieu excentrique donne une nouvelle vie à l’ancienne cave de la brasserie Gruber. Ouvert à tous, le « Wagon Souk » fonctionne au quotidien, de la cantine aux ateliers linguistiques, grâce à la Drêche, collectif d’artistes strasbourgeois.
Comment offrir une cantine à la fois bio, locale et fait-maison? L'établissement privé Steiner, à Koenigshoffen, est sur la bonne voie.
Dès 2022 en France, la moitié des assiettes de la restauration collective devra être issue de produits bio et durables (Loi EGalim 2018). L’école Michaël de Koenigshoffen n’a pas attendu cette réforme. Le bio, local et fait-maison font partie intégrante de la pédagogie Steiner, présente depuis 70 ans dans cet établissement privé. Il adapte aussi les plats aux régimes sans lactose et sans gluten et ne propose de la viande qu’une fois par semaine.
Épluchage, découpage et préparation des repas sont assurés par les trois cuisiniers. Mais ce modèle est gourmand en main d'œuvre. « Depuis que le gouvernement a mis fin aux emplois aidés en 2017, nous avons perdu un employé, explique Catherine Gasco, la cheffe aux fourneaux. Avant, nous faisions des frites fraîches mais nous nous sommes résolus à les acheter surgelées. »
L'accident était déjà le deuxième accident mortel avec un vélo en quatre ans, dans une commune où la politique en termes de voirie était dénoncée il y a quelques mois encore par des associations. En avril dernier, les militants de Vélorution décidaient de créer symboliquement des pistes cyclables, route du Général-de-Gaulle. Dans un sondage du baromètre des villes cyclables de la Fédération française des usagers de la bicyclette réalisé en 2017, un quart des répondants regrettaient l’absence de piste cyclable sur cet axe majeur de la commune.
L'association Cadr67 et le collectif Vélorution sont en colère. Après le décès de la cycliste, ils organiseront une manifestation de protestation vendredi à partir de 17h30 pour dire stop aux morts à vélo et pour demander aux hommes politiques et aux administrations des aménagements cyclables sécurisés. Ils prévoient de partir de la place de Haguenau, remonter la route de Bischwiller, puis de redescendre la route du Général-De-Gaulle.
Jérôme Flury et Mariella Hutt
Frédéric, qui utilise souvent son vélo à Schiltigheim, souligne les difficultés entre les camions et les voitures.
Loana Berbedj et Mickaël Duché
Le collectif Strasline, une section du club alpin de Strasbourg, organise des sessions de slackline tous les mardis soir au parc de la Citadelle. Louise Gouvion, membre du collectif et adepte de la discipline depuis maintenant trois ans, a accepté de nous faire une séance d'initiation.
Quand on passe rue Livio, en plein quartier industriel de la plaine des Bouchers, on ne s’attend pas à tomber sur une école. Pourtant, à deux pas d’un immense entrepôt Amazon, sur un bâtiment couvert de tôle grise, une affiche aux couleurs vives annonce : « Radouga [arc en ciel, ndlr], centre de développement éducatif et créatif franco-russe ».
Dans la cour, des enfants jouent, serpentent entre les camions de l’entreprise de construction Batiglobal avec laquelle l’association partage les locaux. Certains parlent en russe, d’autres en français. Il est 10h30, c’est l’heure de la pause. Elena Litvinov, qui enseigne ici depuis quinze ans, en profite pour souffler un peu. « Une maîtresse est malade, alors vous comprenez, je cours partout », lâche-t-elle sans même s’arrêter.
« On fait ça avec notre cœur »
Il faut dire que près de 100 enfants débarquent chaque samedi matin. Âgés de trois à seize ans, ils assistent à des cours de langue, d’histoire, de dessin, de musique… Le tout en russe. « C’est la base pour s’intégrer. Les parents m’ont amené leurs enfants pour qu’ils parlent la langue », explique Elena Litvinov, qui s’est enfin assise. Les maîtresses sont toutes bénévoles. La contribution des parents n’est que de 3 ou 4 euros. « On fait ça avec notre cœur, notre âme, pas pour l’argent », affirme l’éducatrice.
La société Batiglobal, à la même adresse, finance la structure. « C’est notre entreprise familiale », explique Elena Kouskine, directrice de l’école et vice-présidente de l’association. Local, matériel, travaux... tout est à leur charge. L'établissement ne reçoit aucune subvention de l’Etat.
Quoi qu’il en soit, le succès est au rendez-vous, avec plus de 230 élèves pour cette année, alors que les inscriptions sont encore en cours. En cette rentrée, deux classes supplémentaires ont ouvert, passant de dix à douze, et les cours se terminent une heure plus tard, à 14h30. « Personne n'est refusé », insiste Elena Litvinov, « à condition de valider un test de langue ». La demande est de plus en plus forte, soutient la professeure, y compris pour les tout-petits.
Un projet de crèche en suspens
Pour y répondre, l'association aspire à ouvrir une crèche bilingue. Mais le projet piétine. Elena Kouskine a pourtant déposé le dossier il y a plus d’un an. « Il y a beaucoup de travaux, et on doit subir une analyse de la terre par exemple », explique-t-elle. Pour l’heure, seul le jardin d’enfants associatif est permis, et accueille les trois à six ans. « Pour le reste, il y a énormément de normes… », confie la directrice. « Mais dès cette année, j’espère qu’on ouvrira la crèche ». A tel point que cette dernière est déjà proposée sur le site Internet, bien que non autorisée.
Loin de ces considérations, les enfants ne cachent pas leur enthousiasme. « C’est moi qui ai choisi d'être là, c’est super », lance l’un d’eux. « A la maison, on parle russe, mais avant de venir ici je ne savais ni le lire, ni l’écrire », enchérit un autre. Ils arrivent souvent de loin : de Saverne, de Colmar… d’Allemagne même. Peu d’entre eux sont originaires du quartier. « Si on était basés à la Robertsau, on aurait deux fois plus d’affluence », assure Elena Litvinov. « La Meinau fait peur à beaucoup de parents ». Et pourtant, quand ces derniers rappliquent, certains enfants ne sont pas pressés de partir.
Aïcha Debouza, Marine Godelier