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Murielle Filipi réside dans un trois pièces au 12 rue Eugène Imbs. Relogée en 2014 du fait de la démolition de son domicile, elle doit à nouveau plier bagage. /Photo Marine Godelier 

En entrant dans l’église de Tous-les-Saints, difficile de rater l’affiche placardée au mur indiquant, en grands caractères rouges, le montant de la dette qui pèse sur la paroisse : 353 670 euros. Et priant les fidèles « d’aider à régler les factures impayées ». Juste en-dessous, un autre écriteau détaille, en français et en russe, la marche à suivre pour faire un don au Fonds d’aide à la construction de l’église orthodoxe russe de Strasbourg, en espèce, chèque, virement ou Paypal. Et pour que le message soit bien clair, le recteur de la paroisse orthodoxe, Philippe Ryabykh, appelle une fois encore aux dons en fin de messe. 

Une facture plus salée que prévu

Une méthode directe et assumée. Le personnel clérical préfère jouer la transparence sur cette dette contractée au cours de cinq années de travaux, de décembre 2013 à décembre 2018. « La facture est plus élevée que prévu car il a fallu s’adapter aux changements de normes durant la construction », explique l’assistant du recteur, Sergiy Volonsenko. Rien que l’installation d’équipements de sécurité au sous-sol a coûté 14 500 euros. Résultat, la paroisse est débitrice vis-à-vis de plusieurs entreprises alsaciennes de BTP, et s’est donné un an pour les rembourser. 

Consacrée en grande pompe par le patriarche russe Kirill le 26 mai 2019, l’église de Tous-les-Saints est érigée dans le très chic quartier du Conseil des XV, rue du Général-Conrad. Avec ses trois bulbes dorés, sa toiture vert pâle et son allure de pièce montée, l’édifice ne passe pas inaperçu. Il permet d'accueillir quelque 300 fidèles lors de la messe dominicale, qui se tenait jusqu’alors dans un garage privé aménagé au 4 rue de Niederbronn, à deux pas de la place de Haguenau. Au total, la communauté orthodoxe russe de Strasbourg compterait plus d’un millier de personnes, russophones et originaires d’Europe de l’Est pour la plupart. « Mettre ce lieu à leur disposition est une grâce de Dieu », selon Sergiy Volonsenko. Une grâce qui a tout de même un coût : 10 millions d’euros au total.

« Ils considèrent cette église comme un service »

Soucieuse de conserver son indépendance, la paroisse n’a pas demandé de subvention publique pour la construction. Hormis le bail emphytéotique accordé par la Ville de Strasbourg pour un loyer annuel symbolique de 15 euros, elle ne fait appel qu’à des sources de financement privées. Les dons affluent du monde entier, mais les trois principaux contributeurs viennent de Russie :  la société pétrolière Transneft, qui a signé un chèque de 7,5 millions d’euros, l’entreprise métallurgique de Tcheliabinsk et la Vnechtorgbank, deuxième banque du pays. « Cette décision est aussi liée à la spiritualité, précise Sergiy Volonsenko. Ce n’est pas correct d’exiger de l’argent de l’État, c’est à nous de trouver des sources de financement, et aux fidèles de nous aider en donnant. Il y a une notion d’effort. » Une notion qui se perd : « Dans notre paroisse, beaucoup de gens ne donnent rien car ils considèrent cette église comme un service. Je pense que c’est le résultat de sept décennies d’athéisme en URSS. »

Pour combler la dette, mais aussi payer les dépenses de fonctionnement, la paroisse multiplie les activités et compte sur le soutien de ses bénévoles, comme Vuk. Ce jeune docteur en chimie consacre de nombreuses heures à faire vivre le lieu. Il dirige la chorale, assure les visites guidées payantes le week-end et aide au salon de thé attenant. L’église organise aussi des événements. Dernier en date, un concert de chants spirituels ukrainiens à 15 euros l’entrée. Buffet non compris.

Laurie Correia et Julia Toussaint

Une dette pèse sur l’église orthodoxe de Tous-les-Saints, édifiée dans le quartier du Conseil des XV et consacrée en mai dernier. Pour rembourser rapidement ses créanciers, la paroisse pousse les fidèles aux dons.

15 euros le couscous

Ce lundi 30 septembre, c’est à la cuisine pédagogique de l’école Jean Fischart que la bande se retrouve. L’atelier est animé par Carolane Hoeffel, assistante sociale au collège Lezay-Marnesia, et Camille Jund, nouvelle référente famille au centre socioculturel.

« La dernière fois, il y a deux semaines, vous avez parlé des difficultés à trouver un travail, et d’un jeune qui jouait aux jeux vidéo, c’est ça ?, commence l’assistante sociale, en servant le café. Vous avez des idées de ce dont l’on pourrait parler aujourd’hui ? »

D’abord, il faut trouver un tarif au couscous de Fatima, qu’elle aimerait bien vendre à la commande. « Il faut que tu calcules le prix par personne », lance une maman. « 15 € par personne ? » Vendu. « Tu veux que je mette une affiche au centre social ? », propose Camille Jund.

« On pourrait aller au cinéma ? »

Fatima est la doyenne. Cela fait dix ans que cette « bonne cuisinière », selon ses camarades, participe à l’atelier. « J’aime bien rencontrer d’autres gens. On peut faire plein de choses ensemble. On est une famille, pratiquement », confie-t-elle.

Justement, Carolane Hoeffel a envie de discuter des activités à mettre en place pour l'année. « Quand j’étais à Avignon, on faisait du théâtre, c’était trop bien », avance Sevda, la nouvelle maman. « On pourrait aller au cinéma ? Qui n’y a jamais été ? » Trois mains se lèvent. « Ou à l’opéra ! J’aime beaucoup la musique classique », appuie une autre maman.

Les idées sont là. Camille Jund et Carolane Hoeffel ont pris note. Il ne reste plus qu’à organiser. Rendez-vous dans quinze jours pour le prochain atelier parents, devenu un rendez-vous incontournable pour cette bande de copines.

Hugo Bossard

Aurélien Gerbeault et Marine Godelier

La construction d'un bâtiment bas-carbone, situé à l'angle de l'avenue de Normandie et de la rue du Rhin-Tortu, s’inscrit dans le programme de rénovation urbain qui a lieu à la Meinau. Les architectes de K&+ et le promoteur Alcys reviennent sur les particularités de ce projet.

Deux lundis par mois, le centre socioculturel de la Meinau organise un « atelier parents ». Un rendez-vous habituel pour plusieurs mamans du quartier, venues prendre un café entre copines.

 

« Tout le monde se connaît ? » Presque. Sevda est nouvelle. Elle vient de s’installer dans le quartier. Mais les six autres mamans se saluent par une bise affectueuse. Elles ont toutes l’habitude de se réunir, deux lundi après-midi par mois, dans une école de la Meinau.

Le centre socioculturel du quartier propose un « atelier parents », depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de son groupe de soutien aux parents. Deux heures ouvertes à tous, en présence d’une psychologue et d’une assistante sociale, pendant lesquelles les participants peuvent parler de tout et de rien, de leurs problèmes comme de leurs projets.

Nicolas Massol

Le parcours éducatif pour sensibiliser les élèves à la lutte contre les discriminations, dans le cadre des Semaines de l'égalité, a ouvert dans le bâtiment de l'école du Conseil des XV, rue de Wallonie. Il accueillera désormais du public tout au long de l'année.  

Un lieu moins grand, mais pérenne. Comme chaque année depuis 2012, la Ville de Strasbourg organise, en marge des Semaines de l’égalité, un parcours éducatif : une série d’activités pour sensibiliser les élèves à la lutte contre toutes les discriminations. La scénographie, réalisée par la compagnie des Bâtisseurs d'instants, place le jeune public dans des situations d'injustice, et l'incite à réfléchir sur l'égalité des droits. Cette année, le parcours délaisse la Fabrique de théâtre pour les anciens locaux de l’école européenne, rue de Wallonie. Un lieu moins spacieux, mais qui restera ouvert toute l’année. « Nous avons des réservations de groupes scolaires jusqu’en décembre », se réjouit Zoubida Naili, cheffe de la mission Lutte contre les discriminations de la Ville, qui s’installe au premier étage de l’école.  

L’association Cadr67 appelle sur twitter à participer à la manifestation.

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