Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
Il est 17h30, l’heure de préparer le repas. Au centre, des bénévoles se relaient tous les jours pour préparer le dîner, aidés par des réfugiés selon un planning hebdomadaire. Ce soir, Gautier, étudiant en médecine, et Ibrahim, migrant guinéen arrivé il y a trois mois, descendent au sous-sol où se trouve la salle à manger. Une grande table trône au milieu de la pièce, et une fresque colorée décore le mur. « On a fait ça hier avec une bénévole pendant un atelier », explique Ibrahim en pointant du doigt son dessin aux couleurs du drapeau guinéen sous lequel il a écrit « Big dreame ».
Après 17h, le centre, resté presque désert durant la journée, s’anime de nouveau. La fin d’après-midi est souvent consacrée aux activités et aux devoirs. Aujourd’hui, Annick, assistante comptable, donne un cours de soutien scolaire à un Africain anglophone. C’est d’ailleurs lui qui a demandé cette aide hebdomadaire. « C’est un plaisir de travailler avec lui. Il est assidu, ce qui n’est pas toujours le cas », souligne la bénévole, qui intervient au centre Bernanos depuis plus d’un an.
Les garçons ont aussi besoin de se défouler, de sortir du centre. Certains adolescents se rejoignent donc au parc de la Citadelle pour jouer au foot après les cours. D’autres sont inscrits en club de sport comme Ajmeer, passionné de boxe. Le jeune Afghan, scolarisé en seconde, rêve de devenir mécanicien poids lourds. Depuis son arrivée au centre il y a un an et demi, il s’est construit une vie sociale et s’est fait des amis qu’il voit à l’extérieur. « Ils n’ont pas beaucoup d’espace ici, c’est assez confiné, explique le père Thomas. Il y a pas mal de promiscuité, et énormément de passage. » D’autant plus que l’établissement loue régulièrement des salles à des particuliers. Ce jour-là, une dizaine de membres des Etudiants musulmans de France sont présents et circulent librement dans le centre durant toute la soirée.
Ces garçons sont de jeunes réfugiés, venus principalement d’Afrique de l’ouest et d’Afghanistan. Depuis l’hiver 2016, ils logent dans l’Agora, l’ancienne chapelle du centre Bernanos transformée en dortoir. Ils y cohabitent avec les onze étudiants du foyer catholique, situé à l’étage du bâtiment. Ces migrants, qui se disent mineurs, sont arrivés en France sans représentant légal. Mais le Département ne reconnaît pas leur minorité. Ils n’ont donc pas le droit à une prise en charge de l’aide sociale à l’enfance. N’ayant nulle part où aller, ils ont trouvé refuge dans l'aumônerie. En ce moment, ils sont 28 à dormir sur des lits de camp installés dans l’Agora. « On ne peut pas en accueillir plus car on manque d’espace et de personnel », regrette le père Thomas, directeur du centre et responsable diocésain de la pastorale des jeunes, à l’origine de cette initiative solidaire. Heureusement, il peut compter sur le soutien de deux cent bénévoles, dont certains vont jusqu’à accueillir les migrants chez eux.
Malgré l’heure matinale, le père Thomas est déjà dans son bureau. En plus de gérer le foyer étudiant, il assiste les jeunes réfugiés au quotidien. « C’est l’assurance scolaire, tu dois la donner à l’école », explique l’homme d’église à un adolescent en lui tendant le document.
Depuis 2016, le centre Bernanos, situé face au campus de l’Esplanade, accueille une trentaine de jeunes migrants qui ne sont pas pris en charge par le Département. Récit d’une journée en immersion dans les locaux.
Il est 7h du matin au centre Bernanos, l’aumônerie universitaire catholique de Strasbourg, située rue du Maréchal Juin à l'Esplanade. Un jeune homme, qui sort de la douche, traverse le hall d’un pas nonchalant pour récupérer ses affaires rangées dans son casier au vestiaire. Mais la pièce est exiguë, alors il n’a pas d’autre choix que de revenir dans un coin du hall, pour s’enduire le corps de crème et enfiler ses vêtements. Au sous-sol, les toilettes publiques sont déjà occupées par deux adolescents en train de se raser. Tour à tour, les jeunes partent en cours. Ils se croisent, mais parlent peu : il est encore tôt, et certains ne sont pas tout à fait réveillés.
Après l'accident mortel d’une cycliste à Schiltigheim, l'association Cadr67 et le collectif Vélorution appellent à protester ce vendredi à 17h30.
Mariella Hutt
A 66 ans, Gabrielle Runge a vu l'évolution de la tour au 25 rue Schulmeister, où elle habite depuis 1983. Elle regrette un délaissement et un manque d'information. /Photo Marine Godelier
Dileck Yildiz tient l'unique bar PMU de la Canardière. Ce commerce, elle l'a créé il y a deux ans. Elle ne sait pas ce qu'il va devenir. /Photo Aurélien Gerbeault