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Depuis le début de semaine, une équipe de l'Eurométropole s'affaire à enlever les quatorze lampadaires de l'un des trottoirs de la rue Riehl. L'autre côté restera éclairé. "Ils ne servent plus depuis des années puisqu'il y en de l'autre côté de la rue", explique l'un des deux électriciens chargés de les enlever. Défaire les pavés solidement encastrés les uns dans les autres, sortir les "20 mètres au moins" de cable électrique de terre, puis enlever le poteau : "C'est "très physique, c'est pas marrant", résume l'employé de la ville.

Cette mission un peu particulière leur a été confiée "car la rue était trop éclairée". "Ils auraient pu enlever un lampadaire sur deux de chaque côté, ça aurait été plus logique", note un voisin, visiblement agacé. 

« Il s'appelle Hugo ! » « Je peux avoir les ciseaux ? » « Avec les marionnettes, on peut changer de personnalité ! » Les exclamations fusent, au premier étage de l'Escale, le centre social et culturel de la Robertsau-Cité de l'Ill. Ce mercredi, l'animation du dernier trimestre de l'année 2018 a commencé : elle sera centrée sur les marionnettes. Pour l'heure, celles-ci sont encore à l'état d'ébauche. Leurs concepteurs et conceptrices colorient et découpent, se concentrent et s'amusent. Rapidement, le fruit de leur imagination se concrétise, fait de papier crépon et de couleurs chatoyantes.

Ces marionnettes sont spéciales. C’est ce qu’aime faire remarquer l'animateur, surnommé Mister Zo : « Dans marionnette, on entend ‘’marre’’ car ici on se marre, et ‘’honnête’’ car ici on est honnête ! » Et il ajoute : « Tout ce qui se dit ici, ça reste entre nous. » Comprendre qu’ici, les préjugés n’ont pas droit de cité. La preuve : les enfants jouent ensemble tout naturellement. Gwen, la référente famille de l’Escale, précise : « Un enfant ne comprend pas les préjugés. Ici, on se parle malgré les différences, sans se juger. On se trouve des points communs. » Pour cette première séance pleine de découverte, les mamans d’origine tchadienne et celles d’origine maghrébine restent souvent entre elles, bien qu’elles nettoient la salle ensemble à la fin de l’activité : aller vers l’autre se fait petit à petit, et il leur reste encore neuf mercredis pour se rencontrer.

Les artistes en herbe, qui ont entre 5 à 13 ans, ne sont pas seuls à avoir le droit de prendre la parole sans contrainte : « Je m’appelle Mohammed ! – Ah, comme moi ! » Les mamans peuvent les accompagner, et elles aussi bénéficient de cette libération de la parole. Gwen, l’animatrice, décrit ces moments comme « leur appartenant exclusivement à elles et à leurs enfants : elles n’ont pas besoin de penser à autre chose pendant les deux heures de l’atelier. » La parole entre les mères et leur progéniture peut ainsi être plus complice, plus intime aussi, que ce soit en français, en arabe ou en tchadien.

Les deux heures de l’atelier passent plutôt vite. À la fin, il y a des perles un peu partout, quelques tubes de colle se sont échappés sous les tables. Mister Zo est très content : « On vous remercie d’être venus… mais faut continuer à venir ! » Gwen est heureuse elle-aussi, même si elle aimerait que les enfants aient autant d’entrain à ranger le matériel et les fournitures qu’ils en ont eu à les utiliser.

L’animatrice trouve cette activité « fédératrice, et permettant de faire quelque chose de valorisant ». Pour en découvrir les fruits, rendez-vous le 19 décembre à la tour Schwab pour le spectacle de Noël de ces marionnettes. Mamans et enfants y livreront les créations colorées et les jolies histoires mises au point au cours des dix séances hebdomadaires consacrées à cette activité.

 

Vincent Ballester

Depuis le 10 octobre, un atelier marionnettes est organisé chaque mercredi au 40, rue de la Doller, à la Cité de l'Ill. L'atelier est animé par l'Escale, le centre social et culturel de la Robertsau. Il a réuni une quinzaine d'enfants, avec leurs mamans.

Tous les mercredis soirs, l’association Tisseurs d’étoiles se donne rendez-vous à la Maison des Jeux de la Montagne Verte, pour jouer à des jeux de figurines.

La circulation est perturbée de la place des Comtes à l'entrée de l'A35. CUEJ/Thibaut Chéreau

Tous les commerçants interrogés s'attendent déjà une baisse de leur chiffre d'affaires. Mehmet Akbalik et Pascal Polgen évoquent une perte de 30% par rapport à l'année dernière. 

Si le patron du Poilu a pu remplir un dossier d'indemnisation, les autres commerçants interrogés disent ne pas avoir eu de contact avec l'Eurométropole.

Contacté, le service Tramway et grands projets explique que deux voies sont possibles. La première dite "normale" permettra aux commerçants concernés de formuler une requête au tribunal administratif. Un expert estimera alors leur préjudice. La seconde, dite "d'urgence", a été mise en place par l'Eurométropole pour verser dès maintenant des indemnités aux commerces dont la santé financière est menacée par les travaux. 

Thibaut Chéreau

«  Baisse de 30% du chiffre d'affaires »

A quelques mètres de l'A35, Pascal Polgen, gérant du contrôle technique, Securitest est plus tranché. «  Les travaux, je suis en plein dedans », peste-t-il. «  La route est coupée en deux: pour les gens, c'est difficile d'accéder. »

«  Nous sommes en avance sur le calendrier partout sauf sur la route des Romains, c'est le point dur, reconnaît Pascal Welcz, coordinateur du chantier. Les réseaux sont anciens donc fragiles, ce qui prend du temps. L'opération durera jusqu'au printemps. »

«  On sait bien qu'ils font ce qu'ils peuvent  », explique Mme Usche, gérante du garage Peugeot du Romain. La concession automobile est presque coupée de la route par une tranchée où s'affairent les ouvriers. «  Ils nous ont dégagé une entrée, mais lundi elle a été bloquée deux heures  », poursuit Mme Usche. «  Heureusement qu'on a une sortie derrière. » Le garage a mis en place une banderole sur son bâtiment pour garder de la visibilité durant les travaux.

De l'autre côté, les vélos qui n'ont plus de piste dédiée se mélangent aux piétons avec en bruit de fond le son des engins qui creusent la chaussée.

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