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Camille Wong et Augustin Campos
Suivi à distance
« On a choisi Difracto pour son gros potentiel artistique, c'est un artiste avec de belles marges de progression, affirme Pierre Chaput, directeur de l’espace Django. C’est un musicien de talent, mais qui a encore besoin de bien diriger sa musique, afin qu’il soit à terme, totalement autonome. » Pour recruter ses trois talents annuels, la pépinière cherche des artistes avec déjà un début d’entourage professionnel (des développeurs, des communicants, des graphistes...) et qui sont surtout prêts à être suivis pendant un à deux ans.
A l’inverse d’un incubateur de startup, l’espace Django propose principalement un suivi à distance. Par e-mail ou par téléphone. Des sessions intensives sont organisées sur l’année : rencontre avec des professionnels, concert avec des retours critiques sur la musique, la scénographie, etc.
Prochaine étape pour Difracto : sortir un nouvel EP à la fin du printemps. Si la plupart des titres sont déjà dans la boîte, il reste encore à les sélectionner et à travailler sur toute la partie projet : trouver un graphiste, éventuellement un attaché de presse et faire du booking. François compte bien se servir du réseau de Django pour atteindre ses objectifs. « C’est 20% de musique, 80% de projet », précise-t-il. Musicalement, l’artiste a depuis longtemps trouvé son rythme. Il lui suffit d’avoir un ordinateur et un launchpad -principal instrument de musique électronique- pour créer.
« J’ai plein de studios. Ce café, ici, en est un. Je peux faire de la musique n'importe où, je peux me balader partout. En fonction de l'endroit t'as des inspirations qui te viennent, raconte le jeune homme. La plupart du temps, je suis dans mon home studio à la Meinau, mais parfois je me pose dans un parc et je fais du son. Dans les périodes de création, l'inspiration est tellement fragile et peu prévisible que parfois ce sont les stimuli extérieurs qui vont la déterminer. »
Milieu précaire
Mais pour le moment, difficile d’en vivre. L’artiste s'avoue précaire. A 80 euros minimum le concert, il est encore bien loin des vedettes de l’électro dont les cachets peuvent atteindre des sommes pharaoniques.
Ce soir-là, au Mudd, François ne touche pas grand-chose : « Je fais ça pour des copains, du coup ce n’est pas forcément payé. Mais je le fais car c’est chouette de faire des concerts, et puis c’est à Strasbourg donc il n’y a pas de déplacement .» Jusqu’à la fin de l’année, l'artiste lève le pied sur les concerts pour se focaliser sur la création. Encore un cap à franchir. Après tout, Difracto vient de « diffraction », autrement dit, des ondes qui se transforment en franchissant un obstacle…
Ce dimanche, la JS Koenigshoffen reçoit Ludwigsbourg. Le week-end d'avant, c'était déplacement à Heidelberg. Une semaine ordinaire pour la section hockey de la JSK, qui évolue depuis une trentaine d'années dans le championnat d'Allemagne. Un cas quasi-unique en France*, motivé avant tout par des raisons logistiques.
Avec la disparition progressive de la plupart des autres clubs du Grand Est dans la seconde moitié du XXème siècle, les Strasbourgeois ont sorti leurs cartes Michelin. Constat rapide : mieux vaut faire deux heures de route pour aller à Stuttgart que cinq vers Paris ou Lyon. Avec deux fois plus de clubs et cinq fois plus de licenciés, l'Allemagne offre une densité et un niveau de compétition introuvables de ce côté du Rhin.
« On essaye de ramener les bonnes choses en France »
Dominatrice dans ses affrontements amicaux avec d'autres clubs français, la JSK a beaucoup plus de mal face à ses adversaires de IV. Verbandsliga, le dernier niveau de la hiérarchie allemande, avec trois défaites en trois matches joués cette saison. Les Strasbourgeois n'ont pas connu mieux que la dernière division depuis plus de dix ans, mais n'échangeraient pour rien au monde cette expérience allemande.
« Le niveau est meilleur qu'en France, c'est motivant, apprécie Pierre Rabu, le président de la JSK Hockey. Les installations sont de meilleure qualité, avec des terrains adaptés au hockey. » À Koenigshoffen, les hockeyeurs doivent partager le stade Paco-Matéo avec la section football et les jeunes du quartier, qui se jettent sur le terrain pour taper la balle dès les buts de hockey rangés.
Avec chaque année plusieurs étrangers dans son effectif, la JSK capitalise aussi sur cette image internationale. « C'est toujours enrichissant de discuter avec les membres des clubs étrangers, appuie Pierre Rabu. On essaye de ramener les bonnes choses en France. »
Relancer le championnat du Grand Est
Avec le retour de clubs dans l'Est de la France, le club de Koenigshoffen veut se placer en pionnier. Un ancien de la JSK a créé le deuxième club alsacien à Scherwiller, tandis que les dirigeants strasbourgeois resserrent les liens avec les autres clubs du Grand Est. Un championnat régional a été créé pour la saison en salle, en hiver. L'an dernier, la JSK y a remporté onze (larges) victoires en douze matches, confirmant l'importante différence de niveau entre les deux côtés du Rhin.
Avec la perspective des JO de Paris 2024, pour lesquels l'équipe de France sera qualifiée d'office, les dirigeants du hockey français vont mener une nouvelle politique de recrutement et de formation. Cette nouvelle donne passera aussi par l'Est, avec l'espoir de pouvoir y relancer un championnat compétitif.
Texte : Tom Vergez
Photos : Emilie Sizarols
*Les Dragons Catalans et le Toulouse Olympique participent au championnat anglais de rugby à XIII
Il y a un an, Pada, musicien de 32 ans, Vincent, luthier de 28 ans, et Tristan, 28 ans et éducateur socioculturel, ont décidé de créer une forge. Comme un rituel, les trois amis se retrouvent désormais une fois par semaine en moyenne, dans la cour de la Fabrique. En amateurs, ils fabriquent décapsuleurs, couteaux ou feuille de métal. Parfois, un professionnel vient leur donner des conseils. Parfois encore, d'autres apprentis forgerons se joignent à eux. Une fois la nuit tombée, ne restent plus que des ombres sur le mur éclairé par un brasero, et le fracas du métal qui prend forme.
Thibaut Chéreau et Emilie Sizarols
Jeudi, c’était jour d’élections à l’établissement régional d’enseignement adapté Henri Ebel à Illkirch. Toute la journée, les différentes classes se sont succédé dans les isoloirs installés pour l’occasion. L’objectif ? Élire des représentants au conseil des délégués à la vie lycéenne (CVL) et à la vie collégienne (CVC), des organes ayant pour but d’associer les élèves aux décisions de leur établissement.
« Cette année nous avons décidé d’implanter un CVC car nous sommes un établissement qui accueille des élèves de collège mais aussi de lycée. Jusqu’à aujourd’hui nous n’avions qu’un CVL pour les lycéens », détaille Monia Brassac, la directrice de l’établissement.
En début d’après-midi, des étudiants, déjà élus l’an passé pour un mandat de deux ans ou candidats, ont été conviés à une table ronde en compagnie, notamment, de Patrick Fender, conseiller municipal de la mairie d’Illkirch et de Lucie Pitiot, proviseur vie scolaire de l’académie de Strasbourg. Face à cette audience, les élèves en ont profité, timidement, pour détailler plusieurs projets, comme la réouverture d’un foyer bar ou la conception d’une joëlette, un fauteuil destiné aux personnes à mobilité réduite.
Nicolas Grellier
Phœbé Humbertjean et Mathilde Obert
Des élèves de l'école primaire Jean-Baptiste-Schwilgué apprennent à jouer du violon, du violoncelle et de l'alto dans le cadre du dispositif Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale). Ce projet porté par la Philharmonie de Paris permet de démocratiser l'apprentissage musical dans des quartiers populaires. Deuxième séance avec les instruments, ce jeudi 11 octobre.
Le son des violons, violoncelles et altos se mêle et s'échappe d'une des salles de classe de l'école primaire Jean-Baptiste-Schwilgué. À l'intérieur, une quinzaine d'élèves sont installés en cercle et tendent l'oreille. Sara Subiela et Karam Alzouhir, professeurs de musique, leur font répéter quelques notes. « Dans trois ans, ils seront 120 élèves strasbourgeois sur la scène de la Philharmonie de Paris », indique Christophe Rico, référent social. Accompagné des deux artistes, il encadre les cours de musique dans le cadre du dispositif Démos, qui vise à démocratiser l'apprentissage musical. Le concert de clôture rassemblera les 120 élèves de CE1 répartis dans huit écoles de la ville.
À l'élémentaire Schwilgué, les enfants s'entraînent trois heures et demie par semaine. Ce jeudi 11 octobre, ils manipulent leurs instruments pour la deuxième fois. La séance du jour est consacrée au Boléro de Ravel.