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Le centre socioculturel du Port du Rhin organise une fois par mois un petit-déjeuner gratuit. Son but ? Favoriser le dialogue entre les habitants du quartier.

Il est 9h30. En ce vendredi d’octobre, pas un chat dans le quartier du Port du Rhin. Ou presque. Les rares passants descendent du tramway ou attendent le prochain. Au pied des logements sociaux, à quelques encablures du pont Beatus-Rhenanus, se trouve le centre socioculturel (CSC) Au-delà des ponts. Derrière la vitrine de l’établissement, un peu d’animation : des hommes et des femmes discutent autour d’un café. Depuis trois à quatre ans, le CSC organise un vendredi par mois un petit-déjeuner gratuit ouvert à tous les habitants du quartier. Familles, jeunes, retraités... les profils sont variés. 

C'est par et pour les résidents du quartier que ces petits-déjeuners ont vu le jour. Âgée d’une soixantaine d’années, Nicole, en blouse bleue à fleurs, s'affaire au buffet tout en discutant avec les participants. La bénévole prend sa tâche très au sérieux. De l'affichage à l'achat des viennoiseries et du café, cette dernière s'occupe de tout. À travers ces rendez-vous, au-delà de l'aspect économique, elle essaie de créer du lien entre les habitants du quartier. Chaque mois, ils sont près d'une trentaine à s'y rendre. Beaucoup viennent après 8h30, une fois les enfants déposés à l'école.

Si de nouveaux habitants se sont installés dans les bâtiments fraîchement construits près du jardin des Deux-Rives, l’interaction reste assez rare entre les derniers arrivés et les "historiques", davantage touchés par la précarité. Avec un taux de chômage de 70%, la cité Loucheur, où se situe le centre socioculturel, a été désignée Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) par la mairie. De l’aveu d’une résidente, le Port du Rhin a longtemps été délaissé par la mairie. Pour lutter contre le chômage et l’enclavement du Port du Rhin, des projets de réaménagement urbain ont vu le jour ces dernières années. C’est le cas du projet des Deux-Rives qui, avec l’extension de la ligne D du tramway, relie le quartier au centre-ville de Strasbourg.

Employée au Bateau du Rhin, Christiane réside dans le quartier depuis 18 ans. Pour la première fois, elle se rend à un petit-déjeuner organisé par Au-delà des ponts.

Florian Bouhot et Lucie Duboua-Lorsch

 

 

 

Tous les quinze jours, Mathilde, coordinatrice de l’Association de Vrac Strasbourg Euro-Métropole, vient au Centre Sociocuturel du Neuhof. Au début du mois, elle vient prendre les commandes des habitants, qui se réunissent le jeudi entre 15h et 18h pour remplir leurs bons de commandes. Des moments de rencontres qui permettent aux habitués et aux nouveaux venus de discuter des produits, d'échanger des recettes ou même parfois de participer à l'atelier cuisine, également organisé par Vrac en coopération avec le CSC. 

La semaine qui précède la réception est toujours bien chargée. Accueil des fournisseurs, livraison des articles, déballage, organisation des produits : toute la gestion des produits est gérée par les bénévoles de l'association. A partir de 15h le jeudi, les articles sont exposés à l'espace Klebsau au Neuhof, qui fait partie des cinq quartiers desservis par l'association.

La clientèle varie : mères de famille, retraités, et même étudiants profitent du service. Souvent, ce sont les prix réduits des produits qui les attirent. La réduction des emballages fait aussi partie des avantages du service : les clients arrivent avec leurs propres contenants pour récuperer leur commande. Et exceptée l'obligation de commander en avance, le dispositif offre une réelle liberté. Ici, pas d'abonnement obligeant les clients à revenir régulièrement. 

Stefanie Ludwig et Juliette Mariage

 

Deux fois par mois, l’Association Vrac Strasbourg-Métropole permet aux habitants du Neuhof de commander des produits bio en grande quantité. Avec un prix peu élevé pour des aliments locaux et de bonne qualité.

 

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Une paroisse en difficulté qui survit 

L'église protestante voisine, à la Robertsau, ne connaît pas les mêmes soucis financiers. Pour Doris Hengel, cela s'explique par une différence sensible du niveau de vie entre les deux quartiers. À la Cité de l'Ill, les dons atteignent rarement les 200 euros. «À la Robertsau, les fidèles ont plus de moyens. Ce sont généralement des jeunes qui, parfois, travaillent au Conseil de l'Europe», observe-t-elle.  La paroisse a adapté son calendrier pour optimiser l'impact de ses actions : «On fait cette vente le samedi peu après le versement des allocations familiales». 

«Ici ce qu'on vend ne dépasse en général pas 2 euros, donc il faut vendre beaucoup pour avoir un peu de bénéfices », explique Doris Hengel. Lors de la vente du 8 septembre, la partie brocante n'a rapporté que 150 euros. Un montant trop maigre selon la trésorière. Bien que l'église ne soit pas imposée, il reste à payer le chauffage, l'électricité, l'eau ou encore le gaz: «150 euros, cela représente à peu près deux mois d'électricité, sans compter les nombreuses taxes...»

La paroisse a mis en place d'autres actions pour trouver d'autres sources de financement. Une fois par mois, elle organise des concerts et des spectacles. Des collations y sont vendues et les bénéfices reviennent à la paroisse. Mais le manque de bénévoles empêche le conseil de diversifier sa programmation. «S'il n'y a plus d'argent, il n'y a plus d'argent. Ça ne nous est encore jamais arrivé mais il faudra se débrouiller.»

Louise Claereboudt

Comme chaque mois, la paroisse protestante de la Cité de l'Ill organise dans ses locaux une grande vente d'objets et de vêtements. L'objectif : financer les activités de l'église qui compte de moins en moins de fidèles.

Vestes en jean, sacs, chaussures, tasses à café : les dons déposés par les paroissiens s'entassent sur les étals, ce samedi 13 octobre. Pourtant dans la salle, située dans la cour de la paroisse, peu d'acheteurs se sont intéressés aux portants, au grand dam de la dizaine de bénévoles réunis ce jour-là. « Maintenant, il y a des vide-greniers partout, les gens n'attendent plus notre vente », regrette la trésorière de la paroisse, Doris Hengel.

Cette situation commence à peser sur les finances de l'église. Depuis plusieurs années, la paroisse a vu son nombre de fidèles chuter considérablement et avec lui, les dons si précieux à l'entretien et au financement des activités de la paroisse. « On a perdu de nombreux paroissiens que les jeunes ne remplacent pas », regrette Doris Hengel. Impliquée au sein du conseil presbytérial depuis 1993, Doris Hengel a vu l'évolution de la paroisse. « Au départ, on faisait une vente de jouets pour Noël à destination des enfants de la Cité de l'Ill », explique la trésorière. Forte de son succès, l'opération a été pérennisée sous d'autres formes.

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Ils sont une dizaine de bénévoles à s'occuper chaque mois de la brocante et du vestiaire. Cuej / Louise Claereboudt

Se retrouver plusieurs après-midi par semaine pour rompre la solitude. C’est la recette du bien-être pour les membres de l’Association des retraités et seniors de Montagne Verte, le plus grand club senior de Strasbourg, qui organisait ses portes ouvertes ce jeudi.

Fondée en 1978, la structure accueille 112 personnes, dont la majorité vivent dans le quartier. Agés de 70 à 98 ans, les membres sont pour certains inscrits dans l’association depuis plus de vingt ans, et ont pu nouer ici de véritables amitiés. C’est le cas pour Anne, joyeuse octagénaire au rire communicatif, Annette, qui aime venir tricoter des chaussettes, ou encore Henri, qui y exerce ses talents de barman. L’Association des retraités et seniors de Montagne Verte est située 22, rue de Hangenbieten à Strasbourg (Montagne verte). Ouvert lundi et mardi de 9h à 17h, jeudi de 8h30 à 17h.

Camille Battinger & Melina Lang

"On a rarement des travaux aussi physiques", s'accordaient à dire les deux électriciens chargés d'enlever les lampadaires inutilisés de la rue Riehl. Cuej / Augustin Campos

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