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Quand le foulard se découvre

15 octobre 2013

20131016-W dsc_0836.jpegL'exposition permet aussi de découvrir la pluralité de personnes qui fréquentent une maison de quartier. (Photo : E.W./CUEJ)

A l’occasion de la semaine de la lutte contre les discriminations, l’exposition « Moi, mon foulard » est présentée au centre socio-culturel Camille Clauss jusqu’au 25 octobre. On y découvre qu’il existe bien des manières de porter un foulard.

Sylvain est père de famille. Fatou originaire du Mali. Charlotte est écolière. A chacun son histoire, et autant de manières différentes de porter un foulard. L’exposition intitulée « Moi, mon foulard » est composée de dix tableaux. Dans chaque cadre, la photographie d’une personne, accompagnée d’un texte qui détaille le rapport qu’elle entretient avec ce bout de tissu.

"Quand on parle du foulard aujourd’hui, on pense de suite au foulard islamique, constate Daniel Chinaglia, directeur de l’association Joie et Santé Koenigshoffen, qui gère le centre socio-culturel. L’enjeu de l’exposition est de montrer qu’il existe différentes façons de le porter, et de permettre d’échanger autour de cette question." Le directeur a découvert ces photographies en juin dernier à Lyon, et a souhaité les présenter aux habitants de Koenigshoffen à l’occasion de la Semaine de l’égalité et de la lutte contre les discriminations.

A l’origine, on doit ce projet à la maison de quartier de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. "Nous souhaitions décrisper le débat sur le foulard, explique Bernard Duffour, photographe et concepteur de l’exposition. Une douzaine de personnes du quartier sont venues nous expliquer, pendant une heure ou deux, leur manière de porter un foulard. Et nous avons retenu dix histoires."

Une diversité d'utilisations

L’écrivain Monique Domergue a mis en forme les textes qui présentent chaque photographie. Où l’on découvre l’histoire de Simone et de son fichu, qui l’accompagne depuis toujours. Celle de Sylvain, qui utilise une étoffe pour porter son bébé. Fatou, elle, met le foulard sur sa tête : on appelle cela le Noussoro, une coiffe traditionnelle du Mali. La petite Charlotte le passe autour du cou, puis de son bras cassé. C’est déjà la quatrième fois que ça lui arrive, mais son nouveau foulard gris, blanc, noir, fait disparaître le plâtre, le rend léger. Il a remplacé son doudou de petite fille, elle ne s’en sépare plus.

Loin des clichés et de la stigmatisation, cette exposition est un appel à l’ouverture vers l’autre. Et pour encourager la discussion, Daniel Chinaglia assure que tous les membres du centre socio-culturel seront invités à venir discuter de cette thématique, autour des photographies.

Esteban Wendling

 

Informations pratiques :

Dates et horaires : http://jskoenigshoffen.asso.fr/

Centre socio-culturel Camille Clauss, 41 rue Virgile, 67200 Strasbourg, 03.88.28.49.71

Découvrez l'exposition en ligne : http://www.bernard-duffour.book.fr/galeries/moi-mon-foulard/

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