L'UMP a lancé vendredi matin une nouvelle page pour Nicolas Sarkozy sur Facebook. La communication autour du probable candidat du parti se renforce.
Si ce n'est pas un bilan, ça y ressemble. Car il suffit de remonter la frise chronologique (time line) de Nicolas Sarkozy sur sa nouvelle page Facebook créée par l'UMP pour voir, de façon largement illustrée, toutes les actions entreprises par l'actuel président depuis le début de son quinquennat et au-delà.
Nicolas Sarkozy avait déjà une page sur le réseau social, mais gérée par l'Elysée, avec plus de 500 000 fans. En utilisant la nouvelle fonction du site appelée "journal", la communication autour de la tête de pont de l'UMP se fait résolument plus personnelle. Outre ses derniers faits politiques en tant que président, la naissance de ses enfants et ses photos de jeunesse alimentent déjà la construction d'une biographie politique sans fausse note.
Capture d'écran / Facebook
Le web décrypte
Aussitôt après la mise en ligne de la page, les internautes se sont intéressés à décortiquer cette biographie numérique. Sur son blog, Guy Birenbaum s'étonne que l'année 1995 ait été purement et simplement oubliée. Un trou noir qui correspond à l'année où Nicolas Sarkozy oeuvrait pour la campagne d'Edouard Balladur, candidat malheureux à la Présidentielle de l'époque.
Le site d'Arrêt sur image relève que la communication a privilégié le rôle qu'il a joué lors de la prise d'otage de Neuilly en 1993 à d'autres événements moins glorieux, et plus critiqués, comme le dîner du Fouquet's.
Enfin sur francetv.info, on peut lire que les relations avec Angela Merkel et Barack Obama sont mises en avant. En revanche, les amitiés avec Khadafi, avec sa visite en 2007, ne sont pas évoquées. De même pour les réformes du quinquennat, et les phrases qui avaient fait polémique : une sélection a été opérée.
Campagne numérique encadrée
C'est l'agence Emakina qui pilote la stratégie numérique de l'UMP. Celle-ci semble préparer le lancement de cette page depuis octobre 2011 selon Le Parisien. Manuel Diaz, responsable d'Emakina, explique la stratégie : "Nicolas Sarkozy voulant s'adresser aux Français en général, il a été décidé que Facebook était le bon endroit, privilégié à Twitter." Interrogé par Le Lab d'Europe 1 un expert des médias sociaux analyse : " Certes, cela donne l'image d'un homme moderne, comme Obama qui est sur Tumblr ou fait sa playlist sur Spotify. Mais si tout le monde s'y met, comment se démarquer ? La question, c'est plutôt comment les militants vont utiliser ces médias."
Avec cette nouvelle page, il ne sera plus question d'être fans, mais bien amis avec Nicolas Sarkozy. L'internaute peut "aimer" ou partager les contenus, mais les commentaires sont désactivés.
Sarkozy plus proche des Français, mais pas encore prêt au dialogue...
Mathilde Bournique