Les médias français contestent, ce mercredi, les sanctions du CSA à propos du traitement en temps réel des attentats de Paris.
TF1 fait partie de la quinzaine de médias ayant reçu une mise en garde du CSA pour sa couverture des attentats de début janvier à Paris. (Photo AFP)
"Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ?", demandent 14 des plus grands médias audiovisuels mercredi dans une lettre ouverte, en réaction à leur mise en cause pour la couverture des attentats de Paris.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressé en février 36 avertissements à 16 médias français, après avoir analysé 500 heures de programmes. Les chaînes de télévision et radios étaient quasiment unanimement rappelées à l'ordre pour leur gestion des attaques terroristes de janvier. Ils auraient, selon le CSA, révélé pendant leurs directs des informations susceptibles de menacer la vie des otages, comme, par exemple, la présence d'otages dissimulés à l'Hyper Casher.
Les médias sanctionnés ont par la suite formé un front commun contre le gendarme de l'audiovisuel, opposant dans la lettre commune leur "devoir d'informer". Le texte, intitulé "l'information menacée", a été rédigé lors d'une réunion mardi à TF1. "Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d'une alternative: se censurer ou se voir sanctionné", estiment les responsables des médias. Ils ajoutent qu'ils continueront "à travailler en toute indépendance et en toute responsabilité".
Europe 1, l'un des médias tancés, a déposé un recours contre l'avertissement du CSA, a annoncé la station mercredi. C'est le premier média à annoncer une procédure contre la "mise en demeure" décidée par le CSA. Le Conseil lui reproche d'avoir annoncé en direct l'assaut des forces de l'ordre contre les frères Kouachi alors qu'Amedy Coulibaly était encore retranché avec des otages à l'Hyper Casher.
Assata Frauhammer