De la France à la Chine, en passant par l'Allemagne et le Proche-Orient, de nombreux acteurs dénoncent une proposition jugée dangereuse pour la stabilité régionale.
L’annonce mardi 4 février au soir du plan de Donald Trump, affirmant que les États-Unis allaient “prendre le contrôle de la bande de Gaza", a suscité un flot de critiques de la communauté internationale. Ce dernier a affirmé vouloir transformer la bande de Gaza en “Côte d'Azur du Moyen-Orient”. Il a répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes
L’avenir de Gaza passe par “un futur État palestinien” et non par le contrôle “d’un pays tiers”, a estimé mercredi 5 février le ministère français des Affaires étrangères. Les déclarations de Donald Trump sur un projet d’occupation américaine de la bande de Gaza et le transfert des Palestiniens qui y vivent sont “dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix”, a affirmé la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.
Critiques du Proche-Orient
Les propos de Trump ont aussi été condamnés par de nombreux acteurs diplomatiques régionaux. “Nous condamnons dans les termes les plus forts les déclarations Trumps”, a fustigé le Hamas, mouvement islamiste palestinien en guerre avec Israël. Ces déclarations “violentes” ne “contribueront pas à la stabilité de la région mais ne font que jeter de l’huile sur le feu”. Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi rejetté “fermement” le projet d’occupation de la bande de Gaza, qui impliquera le déplacement des Palestiniens “hors de leur patrie”. “Nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple”, a-t-il déclaré.
Des déclarations similaires en Turquie, qui a jugé jugé “inacceptable” l’annonce du président américain. “Expulser les Palestiniens de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne peuvent accepter”, a scandé le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan. Alors que le premier ministre israélien avait affirmé qu’un accord de normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël allait “se faire”, Ryad a démenti mercredi matin, affirmant que “l’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un État palestinien indépendant.”
Opposition de l’Allemagne et de la Chine
L’Allemagne et le Royaume-Uni ont eux aussi critiqué les propos du président américain. “Gaza appartient au Palestiniens”, a répondu Berlin. Pour Londres, les Palestiniens doivent pouvoir “vivre et prospérer” à Gaza et en Cisjordanie. La Chine s’est également opposée au déplacement “forcé” de la population à Gaza. Même réaction du côté australien, qui préfère une solution à deux États.
Paul Ripert, avec l'AFP