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Micropolluants : « Sensibiliser les élus et les acteurs de l'eau »

05 février 2020

Micropolluants : « Sensibiliser les élus et les acteurs de l'eau »

Une association locale pointe la présence de substances dans la nappe phréatique alsacienne.

Elle a les cheveux blancs mais sa voix sonne toujours aussi clairement. Catherine Trautmann, 69 ans, est devenue mercredi 5 février la nouvelle tête de liste du Parti Socialiste (PS) pour les prochaines élections municipales à Strasbourg. Il s’agit d’une des personnalités politiques les plus influentes de la capitale du Grand Est.

En annonçant son retrait en tant que tête de liste PS pour les municipales, Mathieu Cahn lui a transmis le flambeau : « C’est collectivement que nous avons décidé que celle qui sera à-même de mener le combat et de porter le projet qui est le nôtre, c’est Catherine Trautmann ».

Mais si elle ne s’imaginait pas comme « tête de liste », Catherine Trautmann assume pleinement ces responsabilités. Elle est coutumière des surprises. Sa conquête en 1989 de la mairie de Strasbourg, bastion traditionnel de la droite, lui avait permis de devenir la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants.

Députée du Bas-Rhin de 1986 à 1988, la Strasbourgeoise a vécu la politique à tous les étages. Sur le plan local, où elle a occupé la fonction de maire de sa ville de naissance plus de huit ans. Au niveau national, en devenant secrétaire d’État en 1988 et Ministre de la culture et de la communication en 1997 au sein du gouvernement Jospin. Et à l’international, assumant durant plus de dix-sept ans un mandat de députée européenne, de 1989 à 1997 puis de 2004 à 2014.

Incontournable au PS

« Je ne suis ni une revenante, ni un fantôme », a malicieusement glissé la femme politique ce 5 février en se retrouvant face aux micros. Personnalité populaire, celle qui avait été réélue à la mairie de Strasbourg dès le premier tour en 1995, avait fait figure de pionnière en développant le tram et en encourageant la réduction des voitures en centre-ville. Et après avoir siégé au sein de l’opposition à partir de 2001, Catherine Trautmann était devenue vice-présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg en 2008, après l’élection de Roland Ries (PS).

Malgré une frustration lorsqu’elle se retrouva deuxième de la liste socialiste pour la circonscription Est aux élections européennes en 2014, Catherine Trautmann n’a jamais renoncé à partir au combat. « La politique, c’est du mouvement », avait-elle alors lâché aux DNA.

Elle avait annoncé dès novembre 2019 sa présence sur la liste de Mathieu Cahn, ce dernier l’ayant même chargée de coordonner la conception du projet municipal, un soutien de poids et surtout nécessaire face à la favorite des sondages, l’écologiste Jeanne Barseghian, ou l’actuel premier adjoint municipal Alain Fontanel, qui fait campagne sous l’étiquette du parti présidentiel. La liste PS n’affichant pour le moment que 9 % des voix dans les sondages.

Figure de proue

Catherine Trautmann est une femme expérimentée et déterminée, qui n’avait pas attendu, il y a 31 ans, les consignes de Solferino avant de présenter sa liste pour les municipales. Affranchie et fidèle à la fois, Catherine Trautmann est une vraie figure de la gauche. L’ancienne étudiante en théologie et petite-fille de pasteur avait adhéré dès 1977 à la fédération socialiste du Bas-Rhin. Une aubaine pour un Parti Socialiste en difficulté dont le maire actuel de Strasbourg, Roland Ries, avait été exclu en octobre dernier, après avoir appellé à la création d’un « pôle de gauche dans la majorité » gouvernementale. Sauf renversement de situation, la capitale alsacienne devrait être perdue par le PS aux prochaines municipales.

La popularité de Catherine Trautmann lui permettra-t-elle de donner une nouvelle dynamique aux socialistes strasbourgeois ? «Mon ambition c'est que nous gagnions», a proclamé la nouvelle numéro 1 de la liste PS. Si elle venait à l’emporter, elle accèderait à la mairie strasbourgeoise pour la troisième fois. Devenant évidemment la première femme à y parvenir.

Jérôme Flury

La campagne pour les municipales à Strasbourg vient de connaître son premier gros coup de théâtre. Mathieu Cahn, à la tête de la liste « Strasbourg ville solidaire et vivante », soutenue par le Parti socialiste, a décidé de se retirer, mercredi 5 février, à moins de deux mois du premier tour des élections.

« Les conditions ne sont plus réunies pour que je puisse continuer à diriger notre liste sereinement, a annoncé le candidat lors d’une conférence de presse. Je me retire pour pouvoir me défendre librement et publiquement si l’on m’attaque personnellement sur l’affaire Patrick Gerber. »

Lire aussi : Revivez la conférence de presse de Mathieu Cahn

« Je ne suis pas mis en cause »

En mars 2019, Patrick Gerber, alors directeur de la maison des associations de Strasbourg, a été accusé d’harcèlement et d’agression sexuelles par deux de ses salariées et une stagiaire. Mathieu Cahn, président du conseil d’administration de la Maison, lui avait aussitôt renouvelé sa confiance, avant de le licencier, un mois plus tard. Le dossier est aujourd’hui entre les mains de la justice.

« Le calendrier judiciaire fait que le procès doit se tenir en mars, entre les deux tours des élections municipales. Je veux dès lors être totalement libre de mes modes d’action, de ma parole, sans que cela n’engage l’ensemble des colistiers et déstabilise la liste socialiste », justifie l’adjoint au maire, qui rappelle que s’il est « partie prenante de l’affaire », il n’est pas directement mis en cause.

Mathieu Cahn a cependant refusé de préciser les « attaques » dont il ferait l’objet. Il est resté également évasif sur sa soudaine décision de retrait, alors qu’il aurait pu le faire dès novembre 2019, date à laquelle le procès de Patrick Gerber était initialement prévu.

Trautmann reprend le flambeau

Sans surprise, Mathieu Cahn cède sa place à sa numéro 2 : Catherine Trautmann, ancienne ministre et par deux fois maire de Strasbourg (de 1989 à 1997 et dix mois entre 2000-2001). « J’ai toute confiance en Mathieu, il ne doit pas se laisser traîner dans la boue, a-t-elle tenu à réagir. J’ai souhaité qu’il puisse poursuivre avec nous : il figurera en deuxième position dans la nouvelle liste. »

L’actuelle vice-présidente de l’Eurométropole rendra publique la nouvelle équipe en fin de semaine, tout comme le nouveau projet et le nouveau nom. « Je ne suis ni une revenante, ni un fantôme. Je suis bien vivante. Et si je n’avais pas prévu du tout d’être dans cette position, je dois assumer aussi cette responsabilité. Mon ambition, c’est que nous gagnions. »

Lire aussi : Le portrait de Catherine Trautmann

Une liste socialiste en difficulté

L’ancienne figure politique strasbourgeoise aura fort à faire : dans un sondage Ifop-Fiducial publié le 23 janvier dernier, la liste PS (alors menée par Mathieu Cahn) était créditée de 9% des suffrages. Bien loin des 27% de Jeanne Barseghian (EELV) et des 25% d’Alain Fontanel (LREM).

Une autre inconnue subsiste : les soutiens à la liste PS suivront-ils ? Roland Ries, maire socialiste de Strasbourg, ne se positionne pas pour l’instant et Robert Herrmann, président socialiste de l’Eurométropole, se montre particulièrement indifférent à l’égard de la liste socialiste. Quant aux colistiers de Mathieu Cahn, beaucoup ont appris le remplacement de leur candidat à deux heures de l’annonce officielle. Au PS de Strasbourg, on a connu meilleure ambiance.

Nicolas Arzur

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