13h50 : Retraités, syndicalistes, étudiants... les profils sont variés dans la foule
Parmi les étudiants présents, notre reporter Carol Burel s'est rapproché de Matei, 27 ans, étudiant au conservatoire de musique, venu accompagné de son accordéon. Ce matin, nombre de ses camarades se sont rassemblés devant le conservatoire avant de rejoindre le cortège. « Au conservatoire on pourrait penser qu’on est privilégiés mais y’a eu de grosses coupes budgétaires ces dernières années. On est inquiets pour nos statuts futurs pour l’intermittence et pour le statut artiste-auteur. Cette journée pour nous c'est l'occasion de faire pression sur Macron pour son départ et que la mobilisation dure dans le temps. »
Du côté de nos journaliste Titouan Catel--Daronnat et Esther Dabert, ils ont rencontré Elisabeth Willer, déléguée syndicale CFTC dans la société Biogrou. Elle s'étonne de la teneur de la mobilisation : « Une intersyndicale comme ça, on a jamais vu ça, sauf pour les retraites ».
Interview de Ludivine Quintallet, élue à la Communauté européenne d'Alsace, s'exprime sur la mobilisation du 18 septembre. © Carol Burel
Ce mercredi 17 septembre, dans une vidéo publiée sur X, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a souhaité un joyeux anniversaire à son « grand ami » le premier ministre indien Narendra Modi, clamant qu’ils avaient « fait beaucoup ensemble pour l’amitié entre l’Inde et Israël ». Après les attentats du 7-Octobre, l’Inde avait été parmi les premiers pays à affirmer son soutien à Israël. Sur les réseaux sociaux indiens, les contenus anti-palestiniens avaient pullulé. Mais pourquoi un tel soutien de la part du gouvernement indien à l'État hébreu ?
D’adversaires à alliés
Malgré ce qu’ils ont de commun d’être nés d’une partition coloniale et d’être entourés de voisins musulmans, l’Inde et Israël n’ont pourtant pas toujours été les meilleurs amis du monde. En 1967, lors de la Guerre des Six-Jours, comme en 1973, lors de la Guerre du Kippour, New Delhi, alors une grande voix du tiers-mondisme, prend le parti du camp arabe. Il est d’ailleurs le premier pays non-arabe à autoriser l’ouverture d’un bureau de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) sur son territoire, en 1975.
Mais, progressivement, cette orientation change. Les relations entre les deux pays sont normalisées en 1992 ; en 1998, quand l’Inde fait l’objet de sanctions économiques pour ses essais nucléaires, Israël est l’un des seuls pays à poursuivre les échanges avec la « plus grande démocratie du monde ».
La récupération du gouvernement Modi
Avec l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014, le gouvernement indien pivote vers le nationalisme hindou et la répression de la minorité musulmane. Le parti du premier ministre, le BJP (Parti indien du peuple), fait dès lors de la lutte contre les groupes terroristes basés au Pakistan, comme le Lashkar-e-Toiba (l’Armée des pieux), qui se bat pour le rattachement de la région du Jammu-et-Cachemire à Islamabad. Dans cette optique, l’Inde dit s’inspirer des méthodes « antiterroristes » de l’armée israélienne.
Après les massacres du 7-Octobre, le gouvernement indien a directement commencé à utiliser le conflit entre Israël et le Hamas à son avantage. « Ce à quoi Israël fait face, l’Inde l’a subi entre 2004 et 2014 », pouvait-on lire au lendemain de l’attaque sur le compte X du BJP. Une déclaration qui fait référence à la vague d’attentats islamistes en Inde, qui avaient fait des centaines de morts dans le pays, lorsque le parti du Congrès national indien, désormais parti d’opposition, était au pouvoir.
Le BJP ne rechigne donc pas devant le fait d’utiliser directement le 7-Octobre et la guerre à Gaza pour alimenter la stigmatisation, voire la haine anti-musulmans et justifier sa politique de répression de l’islam, qui passe notamment par la construction de temples sur l’ancien emplacement de mosquées, le changement des noms de villes à consonance musulmane, et la restriction des droits de la minorité.
Un partenariat économique et militaire capital
À l’aune de cette récupération, l'État indien a apporté un soutien sans faille à la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Le 8 septembre, alors que des voix s’élèvent au sein de la communauté internationale pour appliquer des sanctions à l’égard d'Israël, les deux pays ont signé un accord économique pour favoriser les investissements croisés.
La coopération économique va bon train : le commerce bilatéral a été multiplié par deux en sept ans, avec un accent sur l’informatique, la santé et l’agriculture. Mais le secteur le plus intéressant pour Tel-Aviv reste l’armement : le Sous-Continent est l’un des premiers acheteurs d’armes israéliennes, utilisées d’ailleurs dans les affrontements d’avril contre le Pakistan, comme le système de défense anti-missile Barak-8.
Israël peut également compter sur l’Inde pour regarnir ses stocks dans sa guerre à Gaza. Mis sous embargo pour les ventes d’armes par des pays comme le Canada ou le Royaume-Uni, l'État hébreu achète des munitions de char ou des roquettes à bas prix auprès de New Delhi. L’Inde aurait aussi exporté vers Tel-Aviv des drones fabriqués sur son territoire, sous licence israélienne.
Les deux pays trouvent donc leur compte à collaborer l’un avec l’autre. Loin d’être seulement une alliance de circonstance, Israël et l’Inde développent leurs liens ces dernières années, avec ce qui semble un adversaire commun : le monde islamique.
13h45 : « Obtenir du concret »
Notre reporter Esther est allée à la rencontre des manifestants, place de la République. Olivier, étudiant, espère une mobilisation similaire aux Gilets jaunes. « Si je suis dans la rue aujourd'hui, c'est pour obtenir du concret au niveau de la représentation populaire et pas pour un phénomène de mode qui va s'arrêter dans quelques semaines », explique le jeune homme.
Barbe grisonnante et sourire sympathique, yeux rieurs, costume tout droit sorti de Men In Black. Main droite dans la poche, Jimmy Kimmel se sert de la gauche pour délivrer ses punchlines contre le président américain à son public conquis. « Donald Trump ne mourra jamais. Oubliez, il est comme Dracula, il va continuer à nous sucer le sang pour toujours ! » Début septembre 2025, le présentateur du « Jimmy Kimmel Live ! », Late Night majeur aux Etats-Unis diffusé sur la chaîne ABC, revient sur l’éviction durant l’été de son « bon ami » Stephen Colbert, présentateur de The Late Show pour CBS. Depuis son plateau à Los Angeles, il lit avec son léger accent de Brooklyn un message posté par le républicain sur son réseau social Truth Social, après l’annonce du départ de Colbert : « Jimmy Kimmel est le prochain à partir dans la loterie des Late Night sans talent. »
Deux semaines plus tard, mercredi 17 septembre, ABC annonce retirer de l’antenne Jimmy Kimmel après qu’il a accusé le mouvement MAGA d’utiliser politiquement l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk. Depuis le Royaume-Uni où il est en visite officielle, Donald Trump a de nouveau trompeté sur Truth Social : « Grande nouvelle pour l’Amérique. »
L’ami des stars
Comme David Letterman, une de ses influences, Jimmy Kimmel commence par la radio dès ses années lycées. Il enchaîne plusieurs stations avant de basculer vers la télé pour l’émission « Win Ben Stein’s Money » en 1997. Il coanime le jeu télévisé avec Ben Stein, un duo qui remporte un Emmy Award en 1999.
Le « Jimmy Kimmel Live ! » débute en 2003. Dans ce talk-show de fin de soirée, le présentateur invite chanteurs, acteurs et autres personnalités pendant leurs tournées promotionnelles. Georges Clooney, Mariah Carey, Selena Gomez ou Robert de Niro, les plus grandes stars se sont installées dans son fauteuil en cuir. Derrière son bureau en bois, l’animateur joue la complicité avec les personnalités d’Hollywood, se fend la poire de leurs anecdotes de tournage, orchestre des sketchs avec son fidèle sidekick Guillermo Rodriguez.
Sa relation la plus connue est évidemment celle avec Matt Damon. Depuis 2006, les deux compères mettent en scène leur rivalité à l’écran à coups de sketchs, pranks, et autres anglicismes difficiles à prononcer. « Ça a changé le cours de nos vies. On a gardé cette querelle pendant bien 15 ans maintenant, et on s’est beaucoup amusé à le faire », confiait Matt Damon au Jess Cagle Show en 2021. Ce genre d’interactions avec les stars fait le succès du « Jimmy Kimmel Live ! ». Selon LateNighter, le talk-show de nuit était le deuxième le plus visionné au deuxième semestre de 2025, avec une moyenne de 1,77 millions de spectateurs sur 41 épisodes diffusés en première, derrière Stephen Colbert et devant Jimmy Fallon. Il était en revanche le premier sur la tranche d’âge des 18-49 ans. L’animateur californien a également présenté les Oscars à quatre reprises entre 2017 et 2024 et les Emmy Awards trois fois, en 2012, 2016 et 2020.
Personnalité critique de Donald Trump
Chacun de ses épisodes commence par un monologue durant lequel il traite l’actualité avec humour. Depuis l’élection de Donald Trump en novembre dernier, la majorité de ses apartés se moquent du président américain qu’il a reçu sur son plateau en 2015. Avec des arrière-grands-parents qui ont émigré d’une île proche de Naples suite à un tremblement de terre en 1883, Jimmy Kimmel est un démocrate revendiqué. L’animateur californien s’était rendu dans les locaux de la candidate démocrate au Sénat Jacky Rosen pendant les élections de 2024, pour rencontrer des bénévoles.
Au lendemain de l’élection du chef d’Etat républicain, Jimmy Kimmel se mettait en scène en train de faire ses valises. « Tu l’as entendu [Donald Trump], il a dit qu’il avait une liste d’ennemis, tu crois que je ne suis pas sur la liste ? », s’inquiétait-il auprès de Guillermo Rodriguez. En août 2025, il confiait avoir acquis plus tôt dans l’année la nationalité italienne en raison de la présidence du businessman conservateur.
Quentin Baraja
Edité par Axel Guillou
L’Inde de Narendra Modi est l’un des soutiens indéfectibles de l'État Hébreu. Le gouvernement nationaliste hindou, qui jouit de bonnes relations économiques et militaires avec Tel-Aviv, y voit surtout un parallèle avec sa situation intérieure.
Le présentateur américain du « Jimmy Kimmel Live ! » vient d’être retiré de l’antenne par la chaine ABC, après avoir accusé les conservateurs d’exploiter politiquement l’assassinat de Charlie Kirk. À 57 ans, l’animateur est une figure phare du mouvement libéral à Hollywood.