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Au menu de la revue de presse de ce vendredi 8 mars : des femmes, des femmes, des femmes, des affiches, des cardinaux à adopter, des footballeurs corses à protéger et des invasions balkanes.

Journée internationale des femmes oblige, tous vos quotidiens consacrent vendredi matin, si ce n'est leur Une, au moins un article sur le sujet. Inégalités salariales dans les pages d'Aujourd'hui en France, initiatives féministes dans les quartiers pour Libération, familles monoparentales pour L'Huma, la plupart des titres ne brillent pas par leur originalité. France Inter tire son épingle du jeu en esquivant le sujet « femme » avec une journée spéciale « filles ». L'antenne est co-animée toute la journée par des collégiennes de 13 à 15 ans qui tiennent des chroniques, interviewent les invités politiques (Nicolas Hulot ce matin) et font leurs playlists. Le résultat ne manque pas de fraîcheur et de légèreté. Surtout de légèreté. Ainsi à la question « qui était le président de la République avant Nicolas Sarkoy ? » du chroniqueur politique Marc Fauvelle, les jeunes filles répondent goguenardes : « Euh, Charlemagne ? »

Carrefour aime la « femme digitale »

Pour nombre de politiques et d'entreprises, le 8 mars est l'occasion de sortir la carte « féministe » qu'ils oublient le reste de l'année. L'Humanité s'étonne ainsi que la « journée de la femme digitale (sic) », organisée à Paris « en présence de Fleur Pellerin, est cofinancée par l'une des principales enseignes pourvoyeuses de temps partiels imposés : le Groupe Carrefour ». « De quoi faire rugir de bonheur ses caissières sous-payées et contraintes à des amplitudes horaires insensées », ironise le journaliste Joseph Korda.

Petite culotte et ballon rond

Lèvres pulpeuses, talons aiguilles, petite culotte et blouse d'infirmière sexy placardées en ville... des affiches du salon de l'érotisme ? D'une soirée mousse de la discothèque du coin ? Non, les publicités racoleuses des compétitions sportives féminines. Myriam Alizon analyse pour L'Equipe les stratégies « plus ou moins heureuses » des communicants pour « promouvoir l'image du sport féminin ». Dernière du genre, l'affiche de la Coupe de la ligue féminine de handball, qui présente une dresseuse de cirque sexy fouet en main, choque jusqu'à la ministre des Sports, Valérie Fourneyron : « J'en suis restée... sans voix. En tout cas, le sport féminin n'a pas besoin de ce genre de coup pour être mis en valeur ».

Poupon dans l'hémicycle

Communication, toujours. Alors que Les Echos relèvent le peu de femmes présentes dans les cabinets d'avocats d'affaires, La Croix s'inquiète en Une que « L'Europe manque de femmes à sa tête » et montre une photographie de l'eurodéputée italienne Licia Ronzulli, connue pour amener régulièrement sa fille Vittoria en session parlementaire. « Il s'agit pour elle de militer pour une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale », commente le journal.

Le martyre d'une femme malienne

Au Mali, l'envoyé spécial du journal Libération, Jean-Louis Le Touzet, raconte le martyre de Hindou, une habitante de Gao, mariée de force à un chef jihadiste mauritanien. « Le premier soir, il violente Hindou : ''Il dormait avec son arme et avec sa tablette Samsung.'' Puis commence à la battre, ''tantôt le matin, tantôt le soir'' », raconte le journaliste, « Abou Aïcha se couchait à l’aube, ''et comme rendu fou par les cachets qu’il prenait, me sortait du lit à coups de pied et de claques, de crosse''. Puis s’endormait après l’avoir possédée, toujours l’arme à ses côtés. »

Dans son témoignage, la jeune femme raconte la violence de son mari mais aussi la lâcheté des autres hommes, camarades d'Abou Aïcha, qui chaque jour l'entendent se tordre de douleur, qui assistent au meurtre de sa fille de trois ans, raconte le journaliste, sans jamais réagir.

Le défi corse

A la une de L'Equipe ce vendredi : « la Corse malade de son foot ». Le quotidien sportif consacre une série d'articles aux tensions croissantes dans l'île, à la peine pour gérer les problèmes de violence dans ses stades alors qu'elle « n'a jamais connu une aussi forte concentration de clubs au plus haut niveau ». Arbitres reconduits hors des stades sous escorte policière, menaces de mort, supporters lourdement armés, le journal dresse un état des lieux du football corse. Une histoire vieille comme le sport, rappelle Didier Braun qui cite France Football sur une affaire similaire... datant de 1965.

Toi aussi, adopte un futur pape

La journée internationale des droits des femmes, c'est partout aujourd'hui, ou presque. Au Vatican, le conclave qui réunit l'ensemble des cardinaux pour l'élection du nouveau pape est enfin au complet. Alors que les vaticanistes pronostiquent sur les papabili, ces prélats qui pourraient être élus, Aujourd'hui en France propose d'adopter un cardinal. Adopter un cardinal ?! « Dans la prière bien sûr ! », rassure la journaliste, qui raconte que des sites internet (ici et là) permettent de se voir attribuer un cardinal à soutenir. « Il suffit d'entrer son nom et son adresse mail pour recevoir le nom d'un des 115 cardinaux électeurs choisis au hasard par un logiciel » ainsi que la prière appropriée.

« Keep calm and move to Bulgaria »

Relent de xénophobie en Angleterre, où une campagne publicitaire du gouvernement tente d'éviter une prochaine invasion balkane. « La levée, à la fin de l'année, des restrictions d'accès au marché du travail dans toute l'Europe pour les ressortissants de ces deux pays (la Bulgarie et la Roumanie) suscite en Grande Bretagne beaucoup d'inquiétude, » explique le correspondant à Londres du Figaro. La réponse n'a pas tardé à venir de Sofia avec le détournement d'une fameuse affiche de guerre britannique : « Restez calmes et déménagez en Bulgarie ».

Lorraine Kihl