Donald Trump a annoncé mardi 4 février que les États-Unis allaient "prendre le contrôle de la bande de Gaza", évoquant un projet de reconstruction économique du territoire. Cette déclaration, soutenue par Benyamin Netanyahou, suscite une vive opposition des Palestiniens, profondément attachés à leur terre.
Le président américain Donald Trump reçoit le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche, mardi 4 février 2024. Photo Chip Somodevilla / Getty Images
C’est une annonce qui fait grand bruit. Mardi 4 février au soir, lors d’une conférence de presse au côté du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient « prendre le contrôle de la bande de Gaza ». Il a répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes. Le président américain a également affirmé vouloir transformer la bande de Gaza en “Côte d'Azur du Moyen-Orient”.
Parlant du territoire palestinien comme d’un “chantier en démolition”, le président américain a déclaré que les États-Unis “prendront possession et seront responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes”, soulignant qu’ils allaient “aplanir la zone et se débarrasser des batiments détruits”, afin de développer économiquement le territoire palestinien.
“Nous avons l’occasion de faire quelque chose de phénoménal, a insisté le président américain concernant le projet de Côte d’Azur du Moyen-Orient . Ce n’est pas une décision prise à la légère.” Une proposition qui pourrait “changer l’Histoire”, selon le Premier ministre israélien. Donald Trump ne s’est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d’un projet “à long terme”, mais il a dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont “adoré” l’idée.
“Un peuple profondément enraciné dans sa terre”
Dans la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre ont profité de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire. Plus d’un demi-million d'entre eux ont déjà regagné le nord du territoire, particulièrement détruit par les combats. “Trump et et Netanyahu doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C’est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas”, a affirmé à l’AFP Hatem Azzam, un habitant de Rafah, dans le sud de Gaza.
La première phase de la trêve a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’un afflux humanitaire dans le territoire assiégé. La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Une fois libérés les otages de la première phase, le mouvement islamiste palestinien détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.
Paul Ripert, avec l'AFP