Antoine de Maximy a lancé l'émission "J'irai dormir chez vous" en 2004. © AFP / François LO PRESTI
Inspiré de la série documentaire « J’irai dormir chez vous » d’Antoine de Maximy, la fiction hésite entre comédie et thriller. Et peine à convaincre.
Le célèbre aventurier, Antoine de Maximy, bardé de caméras et connu sur le petit écran pour son émission "J’irai dormir chez vous" sur France 5, réalise sa première fiction sur grand écran. Le film est une adaptation fictive de ses docs : visiter un pays étranger en tentant de dormir chez l’habitant, et mettre en scène cette rencontre.
Le pitch de son « J’irai mourir dans les Carpates » part de là et se poursuit avec la propre disparition de Maximy après un accident de la route en Roumanie. Son véhicule est emporté par la rivière et le corps d’Antoine n’est pas retrouvé. La mise en abîme s’arrête là, puisque les autres personnages du film sont des comédiens. Il y a Agnès (Alice Pol), la monteuse d’Antoine, qui constate des détails troublants en visionnant les cassettes du globe-trotteur et Laurent Laugier (Max Boublil) le policier en charge de l’affaire. À deux, ils vont mener l’enquête et remonter la piste du documentariste.
Un film financé par le public
Pour le globe-trotter à chemise rouge, réaliser ce premier film n’a pas été simple. Aucun producteur n’a voulu financer ce film inédit réalisé par un documentariste sans aucune expérience dans la fiction. Pour financer le projet, Antoine de Maximy a fait appel au public, via une campagne sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank.
Pour assurer la promo de son film, il a sillonné toute la France pendant l’été. Même difficulté pour trouver des acteurs qui veulent bien jouer dans cette fiction-documentaire inédite. Finalement, ce sera Max Boublil et Alice Pol qui prendront le risque.
Le mélange des genres de ce « J’irai mourir dans les Carpates » tombe à plat, deux fois : côté pile un thriller convaincant malgré une fin décevante, côté face une comédie gênante, animée par un duo d’acteurs ennuyeux. Les scènes d’humour inefficaces, voire embarassantes, n’aideront pas à rester jusqu’au bout du film. Seul Antoine de Maximy, jouant son propre rôle, et l’usage des caméras embarquées typiques de son émission sauvent le film d’un bide complet. Les fans excités à l’idée de voir leur globe-trotter favori sur le grand écran et qui ne relèveront pas les nombreux défauts du film pourront y trouver un intérêt. Pour les autres passez votre chemin.
Eiman Cazé