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Le Parlement européen a adopté, mercredi 13 février, les différents volets du partenariat commercial entre l’Union européenne et Singapour. Cet accord doit faciliter les échanges entre l’Europe et ce pays d’Asie du sud-est, en échange de contreparties sociales. Il suscite cependant de vives critiques.

Il aura fallu dix ans pour arriver à un accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et Singapour. Le Parlement européen a approuvé, mercredi 13 février, le traité négocié par la Commission européenne. Le texte, adopté à 425 voix contre 186, et porté par l’eurodéputé britannique David Martin (S&D, sociaux-démocrates) comprend deux volets : l’un commercial, l’autre sur la protection des investissements. lls doivent éliminer les barrières douanières et établir un environnement juridique favorable aux investissements.

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David Martin a porté l'accord devant ses collègues eurodéputés. ©Mayeul Aldebert

Quels ont été les principaux points de désaccord ? 

La négociation de l’accord a été marquée par une bataille entre les protecteurs des droits d’auteur et les militants d’un Internet libre. Parmi eux, l’allemande Julia Reda (Verts) pour qui la manière dont le contenu sera filtré est « une menace pour les petits éditeurs, auteurs et utilisateurs d’Internet ». En dépit de ces critiques, la majorité des eurodéputés ont salué, avec la commissaire européenne à l’Economie et à la Société numérique, Mariya Gabriel, un accord qui « améliore l’équité des pratiques en lignes des plateformes ».

Clémence Barbier

 

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A gauche, plusieurs députés ont affiché leur opposition aux tribunaux d'arbitrage d'investissement (ISDS), dispositif controversé de l'accord. ©Mayeul Aldebert

Officiellement pourtant, à Strasbourg, personne n’ose s’avancer sur les bouleversements à venir du Parlement. « C’est un sujet trop sensible », explique le co-président polonais du groupe CRE et membre du PiS, Ryszard Antoni Legutko.

Au PPE, si on refuse formellement tout rapprochement avec Salvini, on reconnaît néanmoins à demi-mot que « fatalement, il y aura une recomposition ». Et le président du groupe, l’Allemand Manfred Weber laisse planer le doute. « Nous devons travailler avec tous, et écouter tout le monde pour trouver une vision commune », a-t-il affirmé, en septembre, dans un entretien accordé au quotidien italien La Stampa. La porte ouverte à toutes les options.

Mayeul Aldebert et Sarah Lerch

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Le filtrage des contenus sera désormais une obligation pour les plateformes. © Hugo Bossard

Le leader de la Ligue a pour ambition de construire un front très à droite au sein du Parlement. Pour se faire, il essaye d’attirer les membres de l’aile droite du PPE, notamment les eurodéputés hongrois du Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orban. Il s’est d’ailleurs rendu en Hongrie en août. Autre pays visité récemment par Salvini : la Pologne, où il s'est déplacé le 9 janvier afin de discuter avec les dirigeants du parti Droit et Justice (PiS, conservateurs et eurosceptiques). Des Polonais à la recherche de nouveaux alliés en raison du départ planifié des conservateurs britanniques, leurs principaux partenaires au Parlement européen. Au vu des positions déjà communes entre la Ligue et le PiS, Italiens et Polonais pourraient bientôt se retrouver au sein d’un même groupe.

En parallèle, Luigi Di Maio multiplie les échanges. Car un autre groupe risque aussi de disparaître à cause du Brexit: l’EFDD, qui associe actuellement les élus Cinq-Etoiles aux Britanniques eurosceptiques de UKIP. C’est dans cette optique que le ministre italien s’est rendu en France début février, pour rencontrer des Gilets Jaunes projetant de former une liste aux élections européennes, et qu’il a pris contact avec les dirigeants de la droite polonaise Kukiz’15, le croate Zivi Zid et les libéraux du Finlandais Liike Nyt.

À l’inverse, les sociaux-démocrates, par la voix de leur président Udo Bullman (S&D), se sont montrés inquiets « de voir que l’un des membres fondateurs amène la nation italienne dans l’isolement politique et économique ». Le Belge Guy Verhofstadt (ADLE, libéraux) a dénoncé le passage d’un pays « défenseur et partisan enthousiaste de l’Europe à un qui attaque l’Europe », avant de surnommer Conte la « marionnette de Salvini et Di Maio ».

Élections européennes en ligne de mire

Un débat tendu, à quelques semaines des élections européennes prévues en mai, lors desquelles se jouera la recomposition politique du Parlement européen. La crainte d’une assemblée trop fragmentée est dans toutes les têtes. Surtout depuis que Salvini et Di Maio sont passés à l’offensive pour tenter de peser davantage dans les équilibres politiques de la future assemblée.

En revanche ceux-ci ne pourront plus faire d'escales (sinon techniques) dans les aéroports. D’après la Commission, « les mesures ne reproduiront en aucun cas les avantages conférés par l’adhésion au ciel unique européen. »
 

Mayeul Aldebert

Les avions européens pourront-ils encore atterrir à Londres après un Brexit sans accord ? Pour s'en assurer, la Commission européeen a proposé en urgence un règlement adopté hier par les eurodéputés.

Si le Royaume Uni venait à sortir de l’Union Européenne sans accord le 29 mars, les réglementations européennes de l’espace aérien cesseraient brutalement de s'y appliquer. Ce vide juridique aurait pu entraîner une interruption totale du trafic aérien entre les pays de l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Le texte de la Commission propose de prolonger la validité des licences des compagnies aériennes et de créer ainsi une période de transition d’un an après le Brexit. Concrètement cela permettra aux avions des compagnies européennes d’atterrir au Royaume-Uni. Cela permettra aussi aux avions des compagnies britanniques de survoler le territoire de l’Union et de desservir des liaisons directes.

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