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« La production des maquettes et la modélisation technique requiert des architectes spécialisés qui possèdent une maitrise de toutes les normes techniques », révèle Dany Bodin, BIM Manager à Foundation, entreprise qui a réalisé le BIM (Building Information Modeling) de la tour Elithis. Cette mission s’articule autour de trois axes, à commencer par la modélisation de tous les corps d’états techniques et architecturaux, puis le management et la compilation des maquettes produites par les entreprises sur un seul référentiel pour pouvoir contrôler la bonne intégration entre toutes les maquettes.

La complexité technique du chantier et la multiplicité des acteurs ont repoussé les délais de livraison. « Les plans commencent à l’indice 0. Normalement on va seulement jusqu’à l’étape suivante, appelée A, mais là on est allés jusqu’au F avant que ce soit validé ! », déplore Yves Rousseau. Autrement dit, là où il ne suffisait que de quelques révisions pour valider un plan, les architectes ont multiplié les corrections, ce qui a doublé, voire triplé le délai de livraison.

Du haut de ses 50 mètres, la tour Elithis Danube est un des chantiers phares du projet éco-quartier Danube à Strasbourg qui s’étend sur sept hectares et une vingtaine de chantiers pour 680 logements.

Sa construction a nécessité un investissement de 19,9 millions d’euros. Elle a mobilisé 10 maîtres d’œuvres et 17 entreprises de gros œuvre. Les moyens déployés sont justifiés par l’ambition du projet : être la première tour autonome en énergie du monde. « Danube est une opération pilote », annonce fièrement Florian Venant, chef de projet transition énergétique et écologique en urbanisme à l’Eurométropole.

La tour sera équipée d’un système de récupération des eaux usées, de panneaux solaires qui font partie intégrante de sa structure, d’une ventilation intelligente qui s’adaptera aux saisons.

A objectif ambitieux, programmation millimétrée. « Aujourd’hui les logiciels permettent de voir beaucoup plus de détails, explique Yves Rousseau, chargé des études de serrureries et de menuiseries métalliques pour l’entreprise Schmidtt Fridolin. Avant, on n’avait pas besoin de ça. Les câbles, conduites, entre autres, étaient cachés sous les murs. Maintenant ils apparaissent grâce aux logiciels 3D ». 

Eco-quartier Danube, laboratoire du BTP

 

Dans l’éco-quartier Danube de Strasbourg, Elithis, première tour à énergie positive du monde, sera bientôt terminée. Les chantiers voisins lui emboîtent le pas en matière de nouvelles technologies. Mais derrière ces innovations, la main d’œuvre peine à s’adapter. 

En une douzaine d'années, des dizaines d'immeubles sont sortis de terre pour héberger de nouveaux habitants. L'effort de construction se poursuit et continue de modifier le paysage urbain.

 

Sophie Bardin et Mathilde Obert 

Conçu il y a plus de 20 ans, le projet de Rivétoile a été pensé comme un grand centre piéton. Jean Baptiste Alberico, chef de projet au service des Projets urbains de l’Eurométropole, ne pense pas qu’il serait pensé différemment aujourd’hui. : « On est conscient qu’il peut y avoir des difficultés, des situations dangereuses, mais on donne des horaires d’accès libres. Aux livreurs de se débrouiller ».  Kevin Simoni, livreur Delanchy pour le restaurant Léon de Bruxelles, arrive tôt : « Vers 6h30. J’ai la clef du resto, je n’ai pas à attendre que le gérant du commerce réceptionne les moules. » Jusqu’à 600 kg le samedi. Cette organisation est peu courante : « Les commerçants ne veulent pas réceptionner plus tôt », déplore Céline Oppenhauser, chef projets innovants à la direction de la mobilité et des transports de l’Eurométropole.

Sur la presqu'île Malraux, les soucis viennent des chantiers : la fin de la construction des tours Black Swan, la circulation des camions bétonnières et le stationnement des ouvriers : « Aux Estudines [résidence étudiante située dans Black Swann], la livraison est impossible, explique Dimitri Wittmann de RDL (Régie linge développement). Les ouvriers se garent là, et ça empêche les livraisons ». Il constate néanmoins une amélioration : « Il y a six mois, je me garais au ciné et je traversais avec les chariots de linge à pied. Qu’ils se dépêchent de finir ! » Certains camions doivent repartir avec la marchandise à défaut de pouvoir décharger à proximité. « On essaie de s’adapter. On grossit les commandes pour éviter d’être en rupture de stock quand ça arrive », explique Michel Blandin, gérant du restaurant La Boucherie.

Clémentine Rigot et Juliette Vilrobe

Depuis la fin des travaux la presqu'île est plus facilement accessible. © Mado Oblin

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Depuis la fin des travaux, la presqu'île Malraux est plus facilement accessible. © Mado Oblin

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Plusieurs aller-retours entre l'avenue du Rhin et les commerces sont nécessaires pour tout déchager. © Mado Oblin

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