A partir de mai 2018, le nouveau règlement général relatif à la protection des données sera appliqué dans toute l’Union européenne. Mais pour profiter des opportunités du marché européen, il faut plus de règlements communs, selon Paul-Jasper Dittrich, chercheur sur l’évolution du numérique en Europe à l’Institut Jacques Delors. Entretien.
Quelle est la situation du numérique en France et en Allemagne ?
Dans les deux pays, les discussions tournent autour des mêmes sujets, comme la numérisation de l’éducation et des services publics. Le gouvernement Macron a l’ambition de numériser la plupart des services : la CAF, les actes de naissances, les impôts... La France, pays centralisé, peut lancer des initiatives de manière plus efficace. Dans l’industrie numérisée par contre, autre axe important, c’est l’Allemagne qui est le leader mondial et « l’industrie du futur » à la française s’en inspire. Le premier enjeu reste l’installation de la fibre optique sur l’ensemble des deux territoires.
Les responsables politiques français et allemands parlent beaucoup de la numérisation, ils veulent se démarquer avec ce sujet opportun. Mais ils ne peuvent pas faire plus que moderniser l’administration et l’infrastructure car les décisions cruciales sont prises au niveau européen. La numérisation est une chance pour l’Union européenne : elle permet d’échanger des services numériques d’un pays à l’autre grâce aux applications et aux logiciels, comme Foodora (qui livre des repas à domicile, NDLR). C’est la stratégie du « marché unique du numérique ».
Quelles sont les conditions pour que les jeunes entreprises puissent profiter du marché unique du numérique ?
Paul-Jasper Dittrich, chercheur à l'Institut Jacques Delors. Crédit photo : Institut Jacques Delors