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Crédit est mort

Endettement, faillites, licenciements, chômage, récession. Autant de maux attribués aux seuls excès de la dépense publique, nourrie par des lobbies électoraux irresponsables et des gouvernants trop complices. Leur guérison passerait par la médication forcée de l'austérité budgétaire, dont il faut répartir le fardeau. Mais le mal dont souffre la zone euro s'avère plus aigu, révélant des défauts de constitution économique et politique qui suscitent la défiance des marchés. Surtout, la crise financière commencée en 2007 n'a jamais cessé. Les sauvetages répétés des banques par les contribuables en témoignent.

Tous ces symptômes manifestent un dérèglement plus profond : celui du système de crédit sur lequel sont fondés les marchés globaux et les consensus politiques qui ont accompagné leur expansion. La bataille pour rétablir la confiance dans ses promesses est engagée ; mais les forces en présence sont inégales, et son issue est incertaine. Une chose paraît acquise cependant : depuis vingt ans, les règles du jeu financier ont produit beaucoup plus de dettes que la croissance n'est capable d'en absorber.

Jessica Trochet

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