C’est demain que le procès des attentats du 13-Novembre s'ouvre à Paris. Pour cette audience, une salle spéciale a été aménagée sur l'Île de la Cité, à Paris, pour pouvoir accueillir toutes les parties civiles, les avocats et les journalistes pendant huit mois et demi. Retour en chiffres sur un procès hors-norme.
20. C'est le nombre d'accusé qui vont être jugés devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Le kamikaze Salah Abdeslam comparaîtra devant la barre. À ses côtés, dix autres personnes seront dans le box des accusés et trois autres hommes comparaîtront libres. Six ne seront pas présents au procès : cinq sont probablement décédés et le dernier est en détention en Turquie.
1 765. C’est le nombre de personnes, issues d’une vingtaine de nationalités, qui se sont constituées partie civile. Le chiffre pourrait encore augmenter pendant les prochains mois. Pour la première fois, ces victimes, blessés ou encore proches des victimes disparues pourront suivre le procès à distance grâce à une webradio.
330. C’est le nombre d’avocats qui vont représenter les parties civiles. Ils sont une trentaine pour défendre les accusés, dont la jeune avocate Olivia Ronen qui prendra la défense de Salah Abdeslam. Pour la première fois, trois avocats généraux, un poste spécifique aux procès devant la cour d’assises, porteront l’accusation. Ces trois camarades de promotion seront sous protection policière pendant tout le procès. Ils pourront également être soutenus psychologiquement. Magistrats du Parquet national antiterroriste, ils sont spécialisés dans les affaires de djihadistes.
750. C’est la superficie, en mètre carré, de la salle d’audience qui accueillera le procès. Située dans le vieux palais de justice sur l'Île de la Cité, au cœur de Paris, et construite pour l'événement, cette salle équipée d’écrans tous les dix mètres, peut accueillir jusqu’à 550 personnes. En plus de la webradio réservée aux personnes concernées par le procès, dix salles vont être mises à disposition des parties civiles, journalistes et avocats. Chaque salle pourra accueillir jusqu’à 2 000 personnes.
141. C’est le nombre de médias accrédités au procès, dont 58 médias étrangers. Certains médias français ont demandé jusqu’à une centaine d’accréditations. Des chaînes de télé du Japon vont venir spécialement pour couvrir l’événement, une première. Seule une vingtaine de journalistes auront accès au procès dans la grande salle. Les autres suivront le procès depuis l'une des dix salles prévues pour l'occasion.
Les journalistes pourront eux aussi bénéficier d’un suivi psychologique prévu par l’association de la presse judiciaire et une ligne téléphonique leur sera ouverte 24h/24. Pour faciliter le travail des médias, les parties civiles qui acceptent de se faire interviewer porteront un cordon vert, ceux qui ne le souhaitent pas en porteront un rouge. Les médias britanniques ou espagnols, comme The Guardian et Nius ont déjà commencé à parler de procès jugé hors-norme.
Camille Bluteau