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Le mutisme de la défaite

Sur ce qui était encore il y a un mois, la « ZAD du moulin », caravanes, campements de fortune, repas partagés et les discussions autour du feu ont disparu, laissant pour seuls vestiges de l’occupation, un tas de débris et une paire de chaussures élimées. « La Zone à Défendre n’a plus de raison d’être, se résigne Caroline Ingrand-Hoffet, pasteure et figure de proue du mouvement, nous vivons avec un sentiment de défaite. » Depuis, les premiers coups de tractopelles une atmosphère morose plane au dessus de Kolbsheim. 

Au coeur du bourg, Freddy, la gorge nouée, évoque ce traumatisme « Très peu de gens s’expriment sur le GCO ». Pour ce palefrenier de 56 ans, les plaies ne se refermeront pas de sitôt : « Il restera quelque chose encore dans 10 ou 15 ans. 

Sa voisine nonagénaire, Germaine, veste de velour sur le dos et foulard blanc noué autour du cou, peine à contenir sa tristesse « La lutte m’a vraiment éprouvée, il reste encore beaucoup de séquelles ». La « Mamie zadiste », au déambulateur estampillé « GCO non merci » en est convaincue : « C’était la bataille la plus importante de ma vie. » 

Jusqu’au 20 septembre, des habitants de Kolbsheim, organisent « 10 jours vert le futur ». Un an après la fin de la lutte contre Grand Contournement Ouest, la défaite reste amère.

Le temps s’est arrêté le 10 septembre 2018 à Kolbsheim. Ce jour-là, des camions de CRS sont entrés dans le village, marquant la fin d’une lutte de plus de trois décennies. Un an après, les habitants sont encore traumatisés. Les banderoles « Tous unis contre le GCO », du nom du projet de rocade qui contourne Strasbourg, sont gravées sur les murs des habitations comme les témoins du conflit qui opposait un village contre la Région et l’Etat. Avec à peine plus de 900 habitants, Kolbsheim fait partie de ces villages ruraux transformés après l’implantation d’une Zone à Défendre. Mais à la différence du Larzac ou de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique, la lutte du bastion alsacien s’est soldée par un échec.  Si certains recours en justice sont en cours de traitement, l’autorisation par le préfet de reprendre les travaux a scellé le destin de la bourgade du Bas-Rhin. L’autoroute sera.  

Françoise Nyssen. / Photo MCC Didier Plowy

Israël à la conquête de la vallée du Jourdain

12 septembre 2019

Israël à la conquête de la vallée du Jourdain

Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien a annoncé son souhait d’annexer la vallée du Jourdain s'il est réelu. Une région déjà occupée par les colons israéliens.

Tenez bon !

Un an plus tard, de nouvelles casseroles ébranlent le gouvernement. Cette fois, c'est Françoise Nyssen, ministre de la Culture, qui est visée par un article du Canard enchainé, daté du 20 juin 2018. Actes Sud, sa maison d'édition située à Arles, aurait entrepris des travaux d'agrandissement, sans les déclarer ni en référer à l'architecte des Bâtiments de France – alors que le quartier est classé. Rapidement, elle reçoit un texto de soutien du Président de la République : « Tenez bon ! » Las, en août, un deuxième article de l'hebdomadaire satirique l'étrille, cette fois sur des travaux réalisés à Paris. Elle est finalement remplacée, rue de Valois, par Franck Riester, le 16 octobre 2018. Amère, elle confie à L'Express trouver ce lâchage « injuste ».

Soutien encore et encore

Dernier en date à avoir goûté aux paroles de réconfort de l'Elysée : François de Rugy, démissionnaire cet été de son poste de ministre à la Transition écologique. Pris dans les révélations de Mediapart à propos de ses diners fastueux à l'Hôtel de Lassay, quand il était président de l'Assemblée nationale, le Nantais a d'abord affirmé avoir été assuré du soutien d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe. Avant de démissionner, une petite semaine et quelques nouvelles révélations plus tard.

Ce jeudi 12 septembre, nombre de figures de la macronie ont, elles aussi, volé à la rescousse de Richard Ferrand. Reste à voir si cela portera chance au quatrième personnage de l'Etat. Lequel, il est toujours bon de le rappeler, ne tient pas son perchoir de l'Elysée, mais des députés.

Nicolas Massol

Emmanuel Macron./ Photo CC Presidencia de la República Mexicana

Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, a annoncé son souhait d’annexer la vallée du Jourdain, le 10 septembre 2019. Une promesse de campagne, alors que la région est déjà largement occupée par les colons.

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