Kolbsheim garde les stigmates de la lutte contre le GCO mais les habitants veulent conserver cette force collective pour créer de nouveaux projets, toujours en lien avec l’environnement et la solidarité. À 90 ans, Germaine, poings serrés, tapant du pied, reste optimiste : « Je ne sais pas combien de temps je vais encore vivre, mais la lutte continue. »
Emma Conquet et Mariella Hutt
En réaction, Freddy n’a pas seulement décidé de « voter Vert », il a aussi adopté de nouvelles pratiques écologiques. Dans la cour de sa maison, armé d’une brosse, il nettoie ses citrouilles, prématurées en ce mois de septembre : « Je suis passé à la permaculture dans mon jardin », précise-il. Comme lui, d’autres habitants ont développé une sensibilité à l’environnement. « Je fais le tri sélectif et j’utilise moins de produits chimiques », se félicite Alice, employée de La Poste de 57 ans.
Devant le presbytère, lieu emblématique de la lutte, des jeunes de la commune écoutent religieusement le son du handpan, une percussion métallique en forme de soucoupe volante. Un ancien occupant de la ZAD leur offre un concert improvisé. « Un mouvement citoyen est né, avec de belles rencontres, s’enthousiasme Caroline Ingrand-Hoffet. Ça a créé des liens entre les habitants et les militants venus d’ailleurs. » De ce constat lui est venu, avec quatre autres militants, l’idée d’organiser un rassemblement : « 10 jours vert le futur ». Autour de conférences, de débats et d’ateliers, les participants préparent l’« après GCO ». Pour que la lutte ne soit pas vaine, « Ces deux semaines marquent le début de la résilience dans le village », ajoute la pasteure.
« La lutte continue »
Mike, zadiste de la première heure, est revenu spécialement. Il a soutenu plusieurs contestations mais à son sens, Kolbsheim est « à part ». « Un petit germe a poussé ici, se réjouit-il, il y a matière à faire et si ce n’est plus pour le GCO, les gens vont continuer à se battre pour la terre. » Vers 15 heures ce mercredi, dans la salle communale, une dizaine d’enfants, assis en tailleur, jouent les apprentis compositeurs. « Faut pas détruire la nature, sinon y’aura plus de nourriture », « On va fabriquer des machines avec des plantes », répètent-ils en chœur lors de cette activité extra-scolaire.
La réunion festive se termine le 20 septembre, date à laquelle en 2017, des opposants ont sonné les cloches de l'église, pour appeler à stopper les engins de chantier. « On voulait finir sur une date positive », précisent les organisateurs.
L’art du teasing
Le retentissement médiatique de cette vidéo est telle que le mot « octogone » rentre dans le langage populaire. Les mois défilent et l’organisation du combat se fait par vidéos interposées entre Booba et Kaaris. La signature du contrat est digne d’une série avec sa succession d’épisodes, de rebondissements. Kaaris signera-t-il le contrat ? Quelles clauses? Quelle pays va organiser le combat ? Quelle ville va l’accueillir ? Quel promoteur touchera le pactole ? Finalement, une date est trouvée mais aucune ville n’a encore accepté d’accueillir les deux adversaires. Le 21 août 2019, Booba et son équipe tourne un clip à Aulnay-sous-Bois, une fusillade éclate, une personne est blessée. Comme à son habitude, le rappeur retourne la situation à son avantage et son nouveau clip « Glaive » débute par les journaux télévisés évoquant la fusillade. Les internautes s’enflamment et n’attendent plus qu’une chose : la confrontation.
Maxime Arnoult
Quelques temps après sa sortie de prison, Booba retombe dans ses travers, d’abord par une phrase dans sa chanson “Sale Mood”: « On s’est croisé à Orly Ouest, personne n’a pris l’avion. » Et le 25 décembre, le duc de Boulogne propose un combat de MMA ( Mix martial arts) à Kaaris dans une vidéo Instagram.« Ok, Armand, j’te propose un octogone sans règle. » Le MMA est l’un des sports les plus suivis de la planète, les deux adversaires s’affrontent dans une cage, et tous les coups sont permis. Un choix judicieux d’un point de vue marketing. Un combat de rue encadré, générant un show et un business est un moyen idéal pour des rappeurs de régler un différend. Symbole de virilité et de puissance, ce sport reflète la compétition et la violence indue dans le rap. Le « trashtalking », c’est-à-dire l’art de provoquer son adversaire avant le match, règne en maître dans ce sport, un moyen de faire monter la pression et susciter l’attention. Et les deux rappeurs ne sont pas avares de piques. De plus, le MMA est interdit en France. Tout est réuni pour combler les fans.
Kaaris menace Booba en 2014 dans une vidéo devenue virale