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« Il y a davantage de libertés, des têtes ont changé, mais c’est tout »

Installé en France depuis un an, cet informaticien compte bien aller voter. Mais il déplore : « Même si le régime a changé, le personnel de l’administration intermédiaire est toujours le même. Surtout que les politiciens ne respectent pas leurs promesses, certains changent de parti en cours de mandat. » 

Plus encore, Zeid Sakka pointe du doigt un pays englué dans la corruption et les difficultés économiques qui selon lui, en découlent. « Dans le régime de Ben Ali, que les jeunes ont fait tomber, tout le monde était obligé de travailler. Désormais nous avons plus de libertés, apprécie-t-il. Mais il y aussi plus de grèves, notamment dans le secteur du phosphate. Financièrement, cela engendre des difficultés. » Dans une telle conjoncture, beaucoup de jeunes se détournent du vote et envisagent, dans les régions les moins favorisées, une seconde révolution. 

« Jouer sur les sentiments des Tunisiens »

« Les anciens, eux, ont tendance à être plus conservateurs », considère Zeid Sakka. « Certains sont partisans de candidats pro-Ancien Régime, comme Abir Moussi ou Abdelkarim Zbidi, l’actuel ministre de la défense. Ils jouent sur les sentiments des Tunisiens, en disant : c’était mieux avant. » Il poursuit : « Les séniors choisissent ceux qui sont connus, alors que beaucoup de jeunes veulent de nouveaux visages. »

La religion, elle aussi, continue de cristalliser les oppositions avec, par exemple, la Loi sur l’égalité dans l’héritage. Cette proposition entend réviser la norme en vigueur, basée sur le Coran, qui veut qu’en cas de décès, les hommes héritent plus que les femmes. « Certains font exprès de se positionner sur ces questions, par stratégie, pour jouer sur les sentiments des Tunisiens. Mais je pense que le véritable enjeu de cette présidentielle pour les jeunes, fortement touchés par le chômage, est économique. »

Thémïs Laporte

L’octogone : un feuilleton qui suscite l’attention

Depuis, les deux stars se répondent à coups de publications sur les réseaux sociaux, vidéos, insultes, montages et le 1er août 2018, ils se croisent à l’aéroport d’Orly, s’ensuit une confrontation physique en groupe. La scène est filmée par des personnes présentes dans le hall et publiée sur Snapchat, reprise sur Twitter, les rappeurs sont interpellés et placés en détention. L’altercation est reprise par tous les médias nationaux et met sous le feu des projecteurs les deux artistes.

Mike, un des zadistes, revenu pour «les 10 jours»./ Photo Mariella Hutt

Instagram : l’arme fatale de Booba

Le rappeur de Boulogne-Billancourt, désormais exilé à Miami, a fait du réseau social Instagram son terrain de jeu. Son compte officiel, Kopp92i, devient son propre média avec plus 4,5 millions de followers. Il raconte en image son train de vie luxueux, met en scène ses enfants et raffole de montages photos pour discréditer ses ennemis. Booba peut ainsi exister sans la musique. En 2015, le clash prend de l’ampleur lorsque le rappeur des Hauts-de-Seine publie un montage de Kaaris, le représentant en femme, sur Facebook. L’ex-protégé de Booba répond avec une vidéo devenue virale. Les prémices d’une stratégie digitale.

Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, est une star du rap français. Ses textes bruts et violents ainsi que son personnage ultra viril font son succès. En 2012, il offre l’opportunité à Okou Armand Gnakouri, originaire de Sevran, plus connu sous le nom de Kaaris et jusqu’alors méconnu, d’éclore en collaborant avec lui, sur le titre « Kalash ». La carrière de Kaaris décolle, il passe de simple quidam à rappeur incontournable. L’idylle entre les artistes ne dure pas très longtemps, Kaaris sort son premier album Or Noir en 2013, un carton avec plus de 130 000 exemplaires vendus. Dans la culture rap, la compétition est omniprésente, et le rappeur de Sevran veut être le numéro un. Il lance une pique à son mentor dans un freestyle à Skyrock : « T'es numéro un donc je n'ai pas le choix, je vais attendre que le soleil soit assez haut dans le ciel que tous me voient tuer le roi. » Booba se sent visé, le clash est lancé.

 

Les jeunes se sentent-ils concernés par le premier tour de la présidentielle tunisienne de dimanche ? L’engouement qui a accompagné la révolution de 2011 a laissé place à la désillusion, assure Zeid Sakka, que Cuej.info a rencontré.

« Ne crois-tu pas que je sais ce que je fais. » Par ces mots, Booba débute son nouveau morceau «  Glaive ». Après la fusillade survenue à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pendant le tournage du clip, le rappeur évoque l'événement dans une vidéo. Les sept ans de clash, avec son homologue Kaaris, pourraient se solder par le désormais célèbre « octogone » : combat de l’année qui agite les fans de rap.

Booba et Kaaris : une collaboration éphémère

La sortie du clip du rappeur Booba, dont le tournage a été perturbé par une fusillade, fait écho aux nombreuses altercations avec son rival Kaaris. Par l’usage des réseaux sociaux, ils semblent avoir mis en place des stratégies bien huilées pour promouvoir « l’octogone ».

Un combat gagné sur d'autres terrains

 

Cet échec, les Kolbsheimois le subissent au quotidien. « Le passage dans le village des gros camions, nous le rappelle constamment », maugre la cheffe protestante. La fille de Caroline, en maternelle, se plaint du bruit des travaux, qui commencent dès 5 heures du matin, « Maman j'en ai marre du GCO, ils nous empêche de dormir ». La circulation aussi est perturbée : « En raison de travaux, cet arrêt ne sera pas desservi jusqu’en novembre » peuvent lire les voyageurs à destination de Strasbourg sur le panneau de l’abri de bus. Lana, une villageoise de 12 ans, doit esquiver les routes barrées pour rentrer chez elle « Ma maison a vue sur l’autoroute. » regrette-elle. Son paysage ? Une forêt, dépeuplées de ses arbres. Des panneaux réfléchissants, barrières de chantier, grillages et gravats, difficiles à distinguer au travers de la poussière que les allers retours de camions engendre dans leur sillage. « Notre village est défiguré” déplore Danny Karcher, le maire de Kolbsheim. Avant d’être réquisitionné par l’entreprise Vinci, une partie du terrain approvisionnait Thibault en légumes. Ce maraîcher de 29 ans a perdu huit hectares. Même si son combat na pas porté ses fruits, il a fait « ce qui lui semblait juste » et plus tard, il pourra « répondre de [leurs] actes ». Depuis, l’agriculteur a changé son comportement politique « je pense voter blanc à la prochaine élection ». Ces citoyens en veulent à une démocratie « qui est encore perfectible », souligne le maire, « fâché avec les politiques. »

Cet échec, les Kolbsheimois le subissent au quotidien. « Le passage dans le village des gros camions, nous le rappelle constamment », maugrée la cheffe protestante. La fille de Caroline, en maternelle, se plaint du bruit des travaux, qui commencent dès 5 heures du matin : « Maman j'en ai marre du GCO, ils nous empêchent de dormir ». La circulation aussi est perturbée : « En raison de travaux, cet arrêt ne sera pas desservi jusqu’en novembre », peuvent lire les voyageurs à destination de Strasbourg sur le panneau de l’abri de bus. Lana, une villageoise de 12 ans, doit esquiver les routes barrées pour rentrer chez elle : « Ma maison a vue sur l’autoroute », regrette-elle. Son paysage ? Une forêt, dépeuplée de ses arbres. Des panneaux réfléchissants, barrières de chantier, grillages et gravats, difficiles à distinguer au travers de la poussière que les allers-retours de camions engendre dans leur sillage. « Notre village est défiguré », déplore Danny Karcher, le maire de Kolbsheim. Avant d’être réquisitionnée par l’entreprise Vinci, une partie du terrain approvisionnait Thibault en légumes. Ce maraîcher de 29 ans a perdu huit hectares. Même si son combat n'a pas porté ses fruits, il a fait « ce qui lui semblait juste » et plus tard, il pourra « répondre de [leurs] actes ». Depuis, l’agriculteur a changé son comportement politique : « Je pense voter blanc à la prochaine élection ». Ces citoyens en veulent à une démocratie « qui est encore perfectible », souligne le maire, « fâché avec les politiques ».

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