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La session du 5 au 8 février 2024 au jour le jour


05 février 2024

C’est dans un climat un brin anxiogène que s’est ouverte cette deuxième session plénière de 2024. L’approche des élections européennes occupe tous les esprits et la menace de voir l’extrême droite dominer l'hémicycle est un cauchemar pour le consensus européen. Dans le même temps, la guerre en Ukraine est toujours aux portes de l’Union et la menace extérieure n’a jamais autant pesé sur la stabilité du continent. Dans ce contexte, les eurodéputés ont marché sur des œufs. 

La crise agricole a été au cœur de leurs préoccupations. Après plusieurs semaines de manifestations d’agriculteurs à travers l’Europe, les députés étaient attendus au tournant. Soudainement, les revendications pour des revenus décents et des normes écologiques moins contraignantes sont devenues un enjeu crucial : celui d’apaiser la colère des manifestants. Une colère, qui est pourtant restée vive chez certains paysans et écologistes, suite à l’annonce du Parlement en milieu de semaine d’autoriser la commercialisation de nouveaux végétaux génétiquement modifiés.

Outre le mal-être agricole, les eurodéputés se sont aussi inquiétés du délitement de la démocratie européenne. C’est d’abord vers la Grèce que se sont tournés les regards, pour acter les défaillances de l’Etat de droit dans un pays qui occupe désormais une triste 107e place au classement mondial de Reporter Sans Frontière sur la liberté de la presse. Puis, ce fut au tour de la Russie et de ses tentatives d’ingérence dans le processus décisionnel de l’Union d’être épinglées, suite aux révélations sur une eurodéputée lettone accusée d’avoir été une espionne à la solde de Moscou. Les eurodéputés ont également réaffirmé leur soutien envers l’Ukraine, en approuvant une aide exceptionnelle de 50 milliards débloquée par les 27. Malgré les dissensions politiques internes, l’Union européenne continue à faire bloc face à la Russie de Poutine et on ne peut s’empêcher d’y voir là, au regard de l'histoire, les traces d’une “guerre froide” encore vives. 

Léa Bouquet

 

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