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L'actu du mercredi 28 février en bref


29 février 2024

Les indications géographiques (IG) mieux encadrées

Mercredi 28 février, le Parlement a adopté (à 520 voix pour, 19 contre et 64 abstentions) un nouveau règlement relatif aux indications géographiques pour les vins, les boissons spiritueuses et les produits agricoles. « Cette réforme est là pour épauler le secteur agroalimentaire, pour qu’il soit plus durable et plus résilient », affirme l’eurodéputé Paolo De Castro (S&D, sociaux-démocrates).

Les indications géographiques protègent les produits dont les caractéristiques uniques sont liées à leur provenance. Elles permettent aux producteurs de faire valoir la qualité de leurs produits et de proposer des prix équitables. Pourtant, des faiblesses dans l’application de leur législation, notamment en ligne, ont été mises en évidence par la Commission. Un manque de clarté aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. 

La nouvelle disposition prévoit un alignement de tous les secteurs sur un cadre juridique unique afin de simplifier les procédures administratives, d’augmenter la durabilité des produits protégés et de veiller à leur protection en ligne. Afin de mieux informer les consommateurs, les producteurs devront maintenant faire apparaître leur nom sur les étiquettes et rédiger un rapport sur la durabilité environnementale, sociale et sur le bien-être animal. 

Dans un contexte de colère des agriculteurs, la législation veut permettre aux exploitants de réaffirmer leur position dans la chaîne de valeur et de promouvoir la qualité de leurs produits. « Nous donnons aux producteurs un outil puissant pour défendre leurs intérêts », affirme Mairead McGuinness, membre de la Commission.

Léa Oudoire

 

La nouvelle législation prévoit un étiquetage plus clair des étiquette sur les produits IG. © François Bertand

Face à la montée des régimes autoritaires, des préconisations pour défendre les droits de l’homme en 2024 

« La promotion des droits de l’homme n’est pas une option, c’est une obligation juridique inscrite dans les traités de l’Union européenne », rappelle l’eurodéputé Nacho Sanchez Amor (S&D, sociaux-démocrates). Le rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratie a été adopté par les eurodéputés, mercredi 28 février. Produit par le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, le texte rappelle le devoir qui incombe à l’UE de défendre les droits de l’homme et la démocratie dans le monde, et alerte sur des tendances inquiétantes.

Au centre des préoccupations, une progression des régimes illibéraux et autoritaires et un recul de plus en plus marqué de la liberté des femmes, victimes de violences systémiques et bridées dans leur quotidien. Les États membres sont aussi exhortés à mieux protéger les journalistes et les défenseurs des droits humains, de plus en plus la cible d’attaques, et à sanctionner fermement toute atteinte aux droits fondamentaux.

Le rapport a été adopté à une large majorité par les eurodéputés. Seule l’extrême droite qui dénonce un texte idéologique s’y est massivement opposée. Les autres groupes partagent malgré tout des désaccords. En plein conflit à Gaza, des membres de The Left et des Verts dénoncent le soutien de l’Union européenne à Israël. « Est-ce que nous allons faire semblant que l’Union s’intéresse vraiment aux droits de l’homme après 4 mois de complicité avec le régime israélien ? », s’est indigné l’eurodéputé Mick Wallace (The Left, extrême-gauche).

Kenza Lalouni

 

La liberté de la presse en question avec l’extradition de Julian Assange

Le Parlement européen s’est à nouveau emparé du cas de Julian Assange ce mercredi 28 février. Les répercussions de la possible extradition du lanceur d’alerte sur la liberté de la presse étaient au cœur des discussions. « Il y a une véritable menace à la liberté d’expression et au pluralisme. Le silence de l’Union européenne est synonyme d’hypocrisie », a dénoncé l’eurodéputé João Pimenta Lopes (The Left, extrême-gauche). 

Julian Assange est poursuivi par les États-Unis pour espionnage. Le fondateur de WikiLeaks encourt 175 ans de prison pour avoir publié sur son site des centaines de milliers de documents confidentiels à partir de 2010. Des informations classifiées qui portent notamment sur des violations des droits humains de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Incarcéré depuis 2019 dans une prison britannique, Julian Assange risque l’extradition vers les États-Unis et a déposé ce mois-ci son dernier recours devant la justice londonienne.

La Commission européenne, appelée lors du débat à s’opposer à cette extradition, a une fois encore refusé de se prononcer contre et a réaffirmé sa confiance dans la justice britannique. Des eurodéputés se sont indignés de ces déclarations.

Pour Markéta Gregorová (Les Verts, écologistes), Julian Assange est un « véritable David qui s’oppose à des Goliath, malgré les risques encourus ». Elle dénonce le deux poids deux mesures des États membres, qui ont soutenu Alexeï Navalny et ses révélations d'abus de pouvoir en Russie. « Ou bien nous sommes aux côtés de tous les lanceurs d’alerte, ou bien nous n’en soutenons aucun. »

Lucie Campoy

 

Élargissement de l’UE, le Parlement indique la voie 

Les eurodéputés ont formulé, ce mercredi 28 février, des recommandations à la Commission dans la perspective de nouveaux élargissements. Actuellement, neuf pays sont officiellement candidats pour adhérer à l’Union européenne (UE) : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Monténégro, la Serbie, la Turquie et l’Ukraine. Dans le cadre de l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux, le Kosovo a également présenté sa candidature en 2022, mais celle-ci n’a pas encore été acceptée.

Pour améliorer le processus d'adhésion à l’UE de ces États, les eurodéputés demandent d’octroyer davantage de budget aux pays candidats. Cela passe par un meilleur accompagnement vers des réformes économiques. Les parlementaires, faisant référence à la Serbie, proposent des sanctions contre ceux qui ne respectent pas les critères d'adhésion ou « critères de Copenhague »

Ils réclament aussi une réforme institutionnelle de l’UE, notamment au sein du Conseil, en passant de la règle de l’unanimité à celle de la majorité. 

Abdoulaye Guisse

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