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L'actu du jeudi 29 février en bref


29 février 2024

Protéger ses données personnelles avec une identité numérique européenne

« Nous serons citoyens européens en ligne et hors ligne », se réjouit l’eurodéputé Brando Benifei (S&D, sociaux-démocrates). En adoptant une identité numérique européenne le jeudi 29 février, le Parlement met l’accent sur la sécurité. Tout citoyen européen pourra bénéficier d’un moyen unique de s’authentifier dans les pays de l’Union, et gardera ainsi le contrôle sur ses données personnelles. Un portefeuille européen d’identité numérique servira à accéder à différents services en ligne, comme s’inscrire à l’université, louer une voiture, payer ses impôts ou encore demander un prêt bancaire. « Tous les documents nécessaires seront directement sur nos téléphones », résume Alin Mituța (Renew, libéraux).
 

Certains eurodéputés craignent néanmoins une dérive autoritaire. « L’identité numérique peut nous faire glisser vers un autre modèle de société », s’inquiète Virginie Joron (ID, extrême-droite). Romana Jerkoviç (S&D, sociaux-démocrates) rassure : « Il n’est pas possible de suivre le comportement de l’utilisateur du portefeuille et les différentes opérations réalisées par le biais de ce portefeuille ».

La mise en place du portefeuille numérique européen doit assurer une meilleure protection des données personnelles. © Élodie Niclass

Son utilisateur pourra utiliser un pseudonyme et demander à supprimer ses données personnelles. Son usage restera optionnel, même si une généralisation du dispositif est attendue. 

Elodie Niclass

 

Renforcement des liens entre l'Union européenne et le Chili

Ce jeudi 29 février, les eurodéputés ont validé un approfondissement des relations politiques et commerciales entre l'Union européenne et le Chili. Il s'agit de moderniser un accord d'association datant de 2002, et qui a fait du Chili le troisième partenaire commercial de l’UE en Amérique latine. Le nouvel accord renforce les relations des partenaires en matière d’obligations environnementales, sociales et de travail. Il introduit un nouveau chapitre sur l'égalité du genre dans le commerce. Il vise également à sécuriser l'accès de l'UE aux matières premières critiques et aux combustibles propres tels que le lithium et le cuivre. « Le Chili a un rôle majeur à jouer dans la transition verte » de l'Europe, s'enthousiasme l'eurodéputée Samira Rafaela (Renew, libéraux).

Même si une majorité d'eurodéputés ont qualifié ce nouvel arrangement de « progressiste », l'hémicycle était agité lors des débats car un point ne fait pas l'unanimité. L’accord UE-Chili prévoit une augmentation des quotas d’importation sans droit de douane pour certains produits comme la viande, les préparations de fruits ou l’huile d’olive. L'extrême-droite et l'extrême-gauche ont fait part de leur mécontentement. L'eurodéputée Manon Aubry (The left, extrême-gauche) en a profité pour souligner « l’hypocrisie » de ses collègues face aux agriculteurs européens. « Expliquez-moi en quoi c’est ambitieux ou durable, d’importer de l’autre bout du monde des produits que l’on sait produire ici, qui profitent de salaires beaucoup plus faibles et qui sont produits avec des OGMs et des pesticides interdits dans l’Union Européenne.» La nouvelle version de l'accord doit désormais être approuvée définitivement par les États membres avant d'entrer en application.

Mélissa Le Roy

 

Locations de courte durée : les autorités publiques en quête de contrôle sur les plateformes d’hébergements

« Le logement, c’est pour les personnes. Pas pour faire du bénéfice », affirme Kim Van Sparrentak (Les Verts, écologistes). Jeudi 29 février, l’Union européenne s’est dotée d’une nouvelle législation pour encadrer la collecte et le partage des données des services de location de logements de courte durée. L’objectif est de permettre aux autorités locales d’accéder aux informations détenues par des plateformes comme AirBnB, Abritel ou Booking, dont le manque de transparence menace les marchés immobiliers.

« Il est clair que AirBnB a fait augmenter les prix des logements », constate Katerina Konecna (The Left, extrême-gauche). Mises à mal par l’attractivité des offres proposées par les plateformes, certaines villes européennes ont déjà essayé de resserrer la vis. Elles imposent par exemple aux hôtes un maximum de nuitées à louer par an, mais manquent de données claires afin d’établir un règlement efficace. « On ne pouvait pas savoir ce qui était loué, à qui, comment, pendant combien de temps », énumérait Barbara Thaler (PPE, droite).

La réforme prévoit entre autres que les plateformes donnent à chaque location de courte durée un numéro d'enregistrement, afin que les autorités compétentes puissent connaître l'identité de l'hôte.  Ces données devraient permettre aux pouvoirs publics de mieux évaluer la situation sur le terrain et de faire face à la crise du logement. « C’est un texte très important pour réglementer un secteur qui pour l’instant ne l’est pas à l’échelle européenne », résume Wlodzimierz Karpinski (PPE, droite).

François Bertrand

 

Européennes 2024 : une inconnue du grand public en tête de liste de Renaissance

L’année 2024 commence fort pour Valérie Hayer. Nommée présidente du groupe Renew (libéraux) fin janvier, elle vient d’être désignée tête de liste de Renaissance en France pour les élections européennes du 9 juin 2024. À 37 ans, Valérie Hayer conduira ainsi la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons), suscitant l’enthousiasme des eurodéputés de son camp. « Tous unis derrière Valérie Hayer », a encouragé Nathalie Loiseau sur le réseau social X. « Une excellente nouvelle, une jeune femme compétente et courageuse est notre tête de liste ! », a également applaudi Irène Tolleret.

Longtemps, Valérie Hayer a évolué discrètement dans le milieu politique français. Après avoir été conseillère municipale et départementale de la Mayenne dès ses 21 ans, elle est entrée au Parlement européen en 2019. Pendant la pandémie de Covid-19, elle se fait remarquer grâce à son travail sur les négociations du plan de relance européen. Alors inconnue du grand public, elle créé la surprise en prenant la suite de Stéphane Séjourné – devenu ministre des Affaires étrangères – à la présidence de Renew. Or, face au RN de Jordan Bardella, son manque de notoriété pose question. Selon ses détracteurs, elle pourrait fragiliser la campagne électorale de Renaissance, déjà à la peine dans les sondages.

Valérie Hayer est un pari politique d’Emmanuel Macron : fille et petite-fille d’agriculteur, sa connaissance du monde rural pourrait s’avérer précieuse alors que ce secteur est en crise. Cela fonctionnera-t-il dans les urnes ? Coup d’envoi de la campagne le 9 mars à Lille sous la bannière « Besoin d’Europe ».

Sylia Lefevre

 

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