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Les électeurs européens pourraient avoir un deuxième bulletin de vote pour les élections européennes de 2024. © Khélian Yousfi

Protection des minorités religieuses : un rapport qui n'arrive pas à mobiliser

« Je pense que ce rapport remplit son rôle », a soutenu, mi-figue mi-raisin, Karol Karski (ECR, ultraconservateurs), chargé d'une résolution sur la persécution des minorités. Son but était d’attirer l’attention sur les atteintes à la liberté de croyance. Cependant, le rapporteur se dit lui-même déçu. Selon lui, de nombreux groupes parlementaires ont vidé le texte de sa substance.

Le rapport dresse un portrait des violences sans détailler les pays où elles sont commises ou les groupes qui sont le plus pris pour cible. Karol Karski a donc tenu, dans sa présentation, à donner des éléments qui n’apparaissent pas dans le rapport final. Selon lui, les chrétiens seraient le groupe le plus persécuté, devant les musulmans puis les juifs. Au contraire, l’Espagnole Soraya Rodriguez-Ramos (Renew, libéraux) s'est dit satisfaite. Pour elle, le texte se devait d’aller « au-delà de la foi » en condamnant toutes les persécutions, comme celles visant le personnes LGBT, et sans hiérarchiser les répressions subies. 

Un plan pour le mix énergétique

C’est d’ailleurs ce que demandent certains groupes politiques à la Commission européenne. L’extrême-gauche souhaite que dans le deuxième plan visant à rendre l'Europe indépendante des combustibles fossiles russes d’ici 2027 (REPowerEU), l'exécutif européen affiche un nouvel objectif de 50% d’énergies renouvelables d’ici 2030. La droite européenne (PPE, droite) est moins ambitieuse. Elle défend un objectif à 45%. Car le PPE n’oublie pas l’uranium, affirmant qu’il a un rôle important à jouer. « Il faut impérativement demander aux Etats membres de ne pas fermer leurs centrales nucléaires, en particulier la Belgique et l’Allemagne », affirme François-Xavier Bellamy (PPE, droite). Selon l’eurodéputé, « il ne faut pas passer dans la dépendance à d’autres sources de gaz naturel ».

Pour se passer le plus rapidement possible des énergies fossiles, un autre levier est dans les mains de l’UE : l’efficacité énergétique, qui permet de jouer sur la consommation. De nouvelles propositions pourraient aller dans le sens des économies d’énergie dans le prochain volet de REPowerEU. Les eurodéputés regrettent cependant un manque de discussions autour de ces sujets. Une frustration que partage Nicolas Berghmans, chercheur à l’Iddri: « L’avantage législatif de l’efficacité, c’est la possibilité d’appliquer des normes à tous les États membres ». Ce que l’Union pourrait le plus rapidement mettre en place.

 

Baptiste Candas et Quentin Celet

Des écologistes de plus en plus inquiets

Ces alternatives aux énergies fossiles inquiètent les députés écologistes et socialistes, qui doutent de la capacité de l’Union Européenne à atteindre ses objectifs climatiques. Dans le Pacte Vert, la Commission s’est engagée à respecter une part minimale de 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique global, pour la sortie progressive des énergies fossiles. Un objectif rappelé par les eurodéputés : « Notre autonomie ne se fera pas si l’on ne sort pas du fossile », a déclaré l’eurodéputé socialiste Nicolás González Casares (S&D, sociaux-démocrates) en session.

L’eurodéputée Marie Toussaint (Verts/ALE, écologistes) a tenu à préciser les dernières recommandations du GIEC : « il faut cesser de construire des infrastructures gazières et il faudra en fermer certaines avant retour sur investissements ». La Commission se veut rassurante. Pour elle, ces infrastructures gazières seront réutilisées à l’avenir pour l’acheminement de biométhane et d’hydrogène vert. Mais du point de vue des scientifiques, parmi lesquels l’institut de recherche Iddri, « les technologies utilisant de l’hydrogène vert ne représentent pas une solution déterminante à horizon 2030 ». L’organisme insiste sur le fait qu’il est « impératif d'accélérer les ambitions dans les énergies renouvelables ».

« Il faut à tout prix éviter les plus graves conséquences pour l’hiver prochain », a alerté la Commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson, lors d’une session de questions/réponses au Parlement Européen (voir encadré). À l’heure de l’adoption d’un embargo sur le pétrole russe, l’urgence de reconsidérer les approvisionnements énergétiques européens à court-terme se fait ressentir dans les institutions européennes.

Pour s’extraire de sa dépendance - en 2021, 45% du gaz importé dans l’UE était russe - , la Commission a décidé de se tourner vers les autres fournisseurs de gaz naturel. Elle mise sur la construction de nouveaux terminaux méthaniers d’ici 2 ans, qui permettront l’acheminement de plus de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de pays tiers (Etats-Unis, Qatar, Algérie). L’Union a aussi annoncé avoir remis dans les tuyaux des projets de gazoduc, comme celui de Midcat devant relier la péninsule ibérique au reste de l’Europe, qui avait été abandonné en 2019. Cela pour remédier aux lacunes du transport du gaz en Europe, qui condamne encore certains pays ne disposant pas de terminaux à la dépendance énergétique aux puissances extérieures.

Le Parlement européen s’est une nouvelle fois concentré sur le cas de Varsovie et de Budapest, accusées de violer les valeurs de l’Union européenne. Une résolution a été adoptée le 5 mai. Malgré l’accueil que ces États font aux réfugiés depuis la guerre en Ukraine, les députés somment les gouvernements européens d’aller plus loin dans les sanctions.

Les sanctions prises contre la Russie ce mercredi par l’Union Européenne visent à un abandon progressif des hydrocarbures russes. À la recherche d’alternatives gazières, les eurodéputés poussent l’UE à aller plus loin dans ses objectifs écologiques.

 

Les partis nationaux-conservateurs de Viktor Orbán (Fidesz) et Jarosław Kaczyński (PiS - Droit et justice) ont introduit des réformes affaiblissant l’état de droit dans leurs pays. © Wikimédia creative commons. 

Protection des océans : la pêche au chalut au cœur des débats au Parlement européen

Le Parlement européen a été le théâtre d’un bras de fer, mardi 3 mai. Les eurodéputés ont adopté le rapport d’initiative sur « l’économie bleue durable », de la Portugaise Isabel Estrada Carvalhais (S&D, sociaux-démocrates). Mais les Verts ont voulu frapper fort contre le chalutage de fond. Pour Caroline Roose (Verts/ALE, écologistes), cette technique qui « consiste à racler le fond des océans, est, selon les scientifiques, l’une des techniques de pêche ayant le plus fort impact sur les fonds marins ». La députée belge avait déposé un amendement pour l’interdire.

La majorité des parlementaires ont rejeté l’idée. Le groupe Renew estime que l’amendement des Verts ne prend pas en compte « l’impact socio-économique » de la suppression du chalutage de fond pour les pêcheurs. Mais ils ont déposé un contre-amendement, qui a été validé, pour limiter l’interdiction aux zones jugées les plus menacées.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités se sont exprimées sur le sujet. Claire Nouvian s’est notamment alarmée du vote sur la pêche au chalut. Pour la fondatrice de Bloom, une ONG environnementale, « c’est un désastre pour la biodiversité ». Pour rappel, le texte propose des recommandations à la Commission européenne, qui rédigera la loi par la suite. Un défi pour l’UE, au moment où la perte de biodiversité inquiète les défenseurs de l’environnement.

Le Parlement européen accable la Commission sur le scandale Pegasus

Les députés ont discuté ce mercredi des futures conclusions de la commission d'enquête parlementaire PEGA, chargée d'enquêter sur l'utilisation de Pegasus. Ce logiciel espion permet la récupération de l'ensemble des données de smartphones de particuliers. En juillet 2021, un consortium de journalistes révélait qu'il avait été utilisé contre de nombreux chefs d'Etat, politiques et journalistes européens. Initié par deux députés de l’Alliance libre européenne victimes du logiciel, Diana Riba et Jordi Solé, le débat a mis l'accent sur l'inaction de l'exécutif européen, qui a renvoyé la responsabilité des poursuites aux Etats membres.

Les résultats de cette commission d'enquête pourraient mettre en cause plusieurs pays européens, en première ligne l'Espagne. En plus de la révélation en début de semaine de la mise sur écoute du Premier ministre Pedro Sanchez et de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, le pays est empêtré dans le Catalangate. Selon le groupe d'experts canadiens Citizen Lab, les services de renseignements espagnols se seraient servis de Pegasus pour espionner des dizaines d'Indépendantistes catalans entre 2017 et 2020.

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