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Dans la dizaine de facultés orthodoxes du pays, le nombre de candidats au concours pour devenir prêtre a fortement diminué ces 15 dernières années. © Rafaël Andraud

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Pata Rât voit le jour dans les années 60. Le quartier "Dallas" est le plus ancien des quatre sous-quartiers du ghetto et a déjà vu passer plusieurs générations de Roms.  © Adrien Fuzellier

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Environ 1000 enfants vivent dans le bidonville de Pata Rât. © Adrien Fuzellier

Difficile de prononcer les mots « hacker » et « Roumanie » dans la même phrase sans penser à Robert Butyka, plus connu sous le pseudo de « Iceman ». Né en 1986, le pirate du net a grandi dans les barres d'immeubles situées à l'ouest de la ville de Cluj-Napoca, en Transylvanie. Pionnier de la cybercriminalité, depuis 1998, il a crashé Yahoo, fait buguer des milliers de serveurs, jusqu'à son plus grand fait d'armes : le piratage de l'impénétrable organisation spatiale américaine, la National Aeronautics and Space Administration (Nasa), en 2010.

Robert Butyka voulait croire le mythe selon lequel l’institution américaine embaucherait ceux qui arrivent à pénétrer dans leurs serveurs. En mal de sensations, il s’est infiltré dans une vingtaine d’ordinateurs pour y déposer son curriculum vitae. Son opération a coûté un demi-million de dollars de dommages à la Nasa. « Je pensais avoir un job … J’ai eu de la taule, en rit encore amèrement Robert, bière à la main et lunettes de soleil sur le nez. En fait, ils n’ont pas le droit d’embaucher des gens qui ont commis des actes illégaux. » Il boit une gorgée. « J’ai fait trois ans de cabane. Pendant ce temps, j’ai perdu beaucoup de mes connaissances sur les technologies. Je suis sorti complètement largué. »

À sa sortie de prison, « Iceman » est tiraillé. Il se languit de l'adrénaline procurée par la pénétration des serveurs, mais craint les conséquences : « J’ai eu peur que la prison me rende bête. Je ne veux plus y retourner, alors je ne prends plus de risques. Plus rien d’illégal. » Heureusement, Robert Butyka a depuis bien longtemps tapé dans l'œil d'un autre hacker : Remus Munteanu, lui aussi originaire de Cluj. 

Il y a moins de trente ans, on ne sortait pas en t-shirt blanc à Petroşani, au cœur de la vallée de Jiu. On pouvait tenter, mais le vêtement devenait noir poisseux. Noire, c’était aussi pendant des décennies la couleur de la rivière Jiu, qui traverse la vallée. À mesure que le cours d’eau retrouve sa transparence, l’horizon devient plus trouble dans la vallée.

Le charbon a longtemps été vedette et source de prospérité de ce territoire situé dans le sud-ouest de la Roumanie. Dans la « valea Jiului », l’extraction a commencé en 1848. Aujourd’hui, la houille ne fait plus partie de l’avenir. L’Union européenne impose au gouvernement roumain de fermer les quatre mines encore en activité dans la vallée d’ici 2032. À Petroşani, plus grande ville du territoire avec ses 40 000 habitants, dans un imposant bâtiment de brique aux airs soviétiques, se trouve le siège de l’entreprise Hunedoara Energy Complex. Le groupe public gère les quatre mines de la vallée de Jiu et une centrale thermique.

 

Rapides et onéreuses, les cliniques privées pullulent

Le manque de moyens du secteur public a favorisé ces dernières années le développement des cliniques privées (voir data). Après avoir été patient du Dr Dulau, Ovidiu Stoika, 37 ans, s’est tourné vers les cliniques privées à son retour en Roumanie, après 15 ans passés en France. Cet ancien habitant de Valea Lungă venu rendre visite à ses parents explique payer plus cher pour être rapidement pris en charge. Souffrant d’une hernie discale, cet ancien bûcheron a déboursé 161 euros pour son scanner, passé le jour même. « Pour un contrôle à l'hôpital public, j’aurais attendu trois semaines », avance l’intérimaire.

Dans un pays où le revenu moyen net ne s’élève qu’à 795 euros, se soigner dans le secteur privé reste inaccessible pour les bas salaires. Créant une médecine à deux vitesses, les cliniques privées assurent une prise en charge rapide moyennant des dépenses élevées. Dans les campagnes, le médecin de famille reste pourtant primordial pour maintenir l’accès aux soins : les consultations, fondées sur le principe du tiers payant, évitent aux patients assurés d’avancer les frais. Leur proximité facilite également une prise en charge rapide des urgences. « On a eu à gérer des accouchements au cabinet, des chocs anaphylactiques, une personne fauchée par un train…» liste Elena Dulau.

Le médecin de famille est aussi un pilier pour certains habitants. « Ils jouent un rôle important dans la communauté, spécialement auprès des plus âgés », explique Iuliana, 30 ans, propriétaire d’un magasin de construction à Valea Lungă . Durant la pandémie de Covid, certains patients positifs ont refusé d’aller à l'hôpital, préférant être suivis chez eux. « La plupart des personnes s’attendent à ce que leurs problèmes soient résolus directement au cabinet. Mais surtout, les gens veulent avoir du temps pour parler », résume Elena Dulau.

Hadrien Hubert

Leïna Magne

Dans le sud-ouest de la Roumanie, au pied des montagnes, la vallée de Jiu a longtemps été un des grands territoires miniers du pays. Quatre mines de charbon sont encore en activité, avec une fermeture programmée en 2032. « Sans plan B », déplorent les habitants de la vallée.

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Près de 13 % des jeunes Roumains déclarent aller à un service religieux au moins une fois par semaine. © Rafaël Andraud

En deux décennies à peine, la Roumanie s'est imposée comme pays en pointe dans le domaine de la cybersécurité. Curieusement, il y a dix ans, le pays faisait surtout la une des journaux internationaux… pour ses hackers causant des dégâts colossaux.

Des contraintes pesantes

À ces frais de fonctionnement s’ajoutent des contraintes légales restrictives : les thérapeutes doivent obligatoirement passer un contrat avec l’assurance maladie roumaine, et se constituer une patientèle d’au moins 800 personnes. Les différentes clauses de cet arrangement imposent de disposer d’un local agréé par les autorités publiques et d’employer au moins une infirmière contractuelle. Ces limitations des conditions d’exercice rendent l’activité « totalement inintéressante », note Raluca Zoitanu.

À l’échelle nationale, de 2 000 à 3 000 médecins de famille, pourtant enregistrés au Collège des médecins, n’ont pas effectué les démarches nécessaires pour pouvoir exercer dans leur spécialité. « Il est fort probable qu'ils ne veuillent pas travailler [dans cette spécialité, NDLR] », et en exercent une autre, éclaire Raluca Zoitanu. Une perte sèche pour les zones rurales, les régions les plus touchées par le manque de praticiens.

Le temps passé en déplacements peut rebuter plus d’un thérapeute. Entre visites à domicile et permanences dans un deuxième cabinet à 25 km de Valea Lungă, les Dulau sillonnent le comté, parcourant plusieurs centaines de kilomètres chaque semaine en voiture.

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