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Louise Claereboudt, Vincent Ballester et Phoebé Humbertjean
Car il y a ceux qui expérimentent le vide-ordures dans le petit ruisseau attenant ou à l’entrée des jardins familiaux de la Montagne Verte. Shame on you people. François, 60 ans, passe justement par là. Lui choisit de se la jouer bon élève et s’en va quand il constate que la déchèterie est fermée. Il faut dire qu’il ne transporte qu’ « un peu de peinture, des pneus, et un pot de plante en plastique. » Avoir la main verte prédispose sans doute à être écolo.
De fait, la surveillance des lieux n’est pas nouvelle. Notre homme assure sa mission depuis quatre ans, en semaine également : « Avant la fermeture, les gens déposaient déjà des déchets devant le portail quand la déchèterie était fermée », déplore le fidèle gardien. Avec des centaines de milliers d'euros de travaux investis et un agrandissement de la déchèterie grâce au rachat de jardins familiaux, ça fait tout de même un tout nouveau territoire à surveiller. Quant aux horaires exactes de surveillance... ils resteront secrets. Il ne faudrait pas donner des idées aux crados-en-chef.
Emilie Sizarols
Le laboratoire alsacien Biosynex, situé au Parc d’innovations à Illkirch, a développé, en juillet 2018, un autotest de dépistage du VIH ( virus d’immunodéficience humaine) vendu en pharmacie. A la différence des autres tests à faire soi-même, le modèle Biosynex, entièrement fabriqué en Alsace —et donc à un moindre coût— est vendu au prix de 10 euros, contre entre 20 à 30 euros pour les autres marques.
Commercialisés depuis 2015, les autotests VIH sont à réaliser trois mois minimum après le dernier risque d’exposition. Le modèle alsacien fonctionne sur le même principe et le laboratoire propose même des boîtes contenant deux tests, à destination des couples. Fiable à 99,99 %, la séropositivité détectée devra tout de même être confirmée par un test sanguin en laboratoire, en cas de résultat positif. En France en 2016 , 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité. On estime qu’elles sont près de 25 000 à vivre avec le VIH sans le savoir. Si le recours à l’autotest se démocratise, seuls 75 000 individus en ont utilisés cette même année, contre 5,4 millions de dépistages effectués en laboratoire.
Chez les professionnels de santé, l'autotest a été bien accueilli. Ainsi Stéphanie Spellig, pharmacienne à Strasbourg, prévoit même d'écouler les stocks d'autotest de dépistage VIH des autres marques pour ne proposer que celui de Biosynex —sur une période donnée—, tant son prix est attractif. D'après elle, ce genre de test a son lot d'avantages : « C'est rapide, en quinze minutes on a un résultat, contre plusieurs jours en laboratoire. C'est aussi fait plus tranquillement, chez soi, tout seul ou avec son partenaire. » La fabrication alsacienne est aussi un plus : « Quand on est démarchés par des commerciaux, pour un test aussi efficace et au même prix, on aura tendance à choisir le made in France. » A terme, Stéphanie Spellig estime que ce genre d'autotest pourrait dé-stigmatiser les personnes séropositives et, s'il continue à se démocratiser, briser les tabous qui subsistent autour du Sida.
Trois mois après son lancement, 25 000 autotests VIH Biosynex ont été distribués en pharmacie. Bien qu'il affiche une marge très légère, le groupe a dû investir massivement pour la fabrication et la diffusion de son nouvel autotest, faisant baisser le résultat d'exploitation de 1 million d'euros au premier semestre 2017 à 210 000 euros un an plus tard, d'après les chiffres rendus publics ce mercredi 17 octobre.
Le laboratoire, qui emploie une centaine de personnes sur le site d’Illkirch-Graffenstaden, devrait même diffuser ce nouveau produit sur le marché africain et nord-américain d’ici l’année prochaine, se plaçant comme un acteur majeur de la lutte contre la propagation du Sida. L'export représente ainsi les trois quarts du chiffre d'affaire du groupe. Biosynex prévoit prochainement le lancement de deux nouveaux tests : l'un de détection d'accouchement imminent et l'autre sur l’intolérance au gluten.