04 octobre 2019
Aider à la production et contrôler la densité du vin. Quand les autres étudiants sont en cours, Lucas Fonck, apprenti de 19 ans, travaille.
Lucas est l’un des huit premiers alternants de la filière industries agroalimentaires et biologiques (IAB), ouverte à l’apprentissage à la rentrée 2019, à l’UT Louis Pasteur. Après 15 jours de cours, Lucas passe ses premières semaines à Dopff au Moulin, une entreprise vinicole, à Riquewihr. Lui a sauté le pas sans hésiter : « J’aime bien travailler et avoir une occasion de gagner de l’argent », explique-t-il.
Lucas Fonck en train de contrôler la densité du vin de Dopff au Moulin à l'aide d'un densimètre./ Photo Lucas Fonck
Seul un étudiant sur six de sa promotion s’est décidé pour l’alternance : « C’était difficile de les convaincre », admet Maud Villain-Gambier, enseignante et responsable de l’apprentissage dans cette filière.
Une petite promotion présente cependant des avantages, comme Jérôme Carrayrou, enseignant en mécanique de fluide, le souligne. Elle permet plus de proximité entre les professeurs et les élèves. L’enseignant juge les alternants « plus efficaces, plus intéressés et plus actifs que les étudiants des filières classiques ».
Le rythme est intense : deux semaines à l’université, deux semaines en entreprise. « Il faut être prêt pour ça », remarque Philippe Kern, le directeur adjoint de l’IUT. D’autant que les alternants n’ont pas de vacances. Virginie Zint, référente de l’alternance, confirme que le cursus est physiologiquement fatigant : « Si on est une personne fragile, ce n’est pas une bonne idée ».
Philippe Kern, le directeur adjoint de l'IUT, admet que le rythme du cursus est intense./ Photo Mariella Hutt
Mais en travaillant, les alternants acquièrent des compétences qu’ils n’auraient pas eu en dehors du cursus classique. Adrien Danton, tuteur d’un alternant au sein de l’entreprise Biotechno et Concept, est convaincu qu’avec cette formule « tout le monde est gagnant » : l’entreprise qui dispose d’une main d’œuvre supplémentaire et l’étudiant qui en sort avec plus d’expérience et un nouveau regard sur le monde de travail. Il regrette cependant le rythme du cursus : « L’alternant subit toujours des coupures dans ses projets en entreprise. »
Mariella Hutt