Un "tea time victorien" était organisé dimanche 12 février au café de l'opéra. L'événement a rassemblé des genres pour le moins éclectiques.
Trois participantes au "tea time" : Danielle Songué en crieur de rue, Kim en néovictorien et Caroline Prieur en cavalière victorienne.
(Crédits photo: Anne-Claire Poirier/Cuej)
C'était "tenue victorienne exigée", dimanche, au café de l'opéra à Strasbourg. Mélanie Jung, créatrice alsacienne de bijoux, avait réquisitionné l'endroit pour un "tea time victorien". Si vous imaginez un thé dansant façon troisième âge, laissez tomber, vous n'y êtes pas : le victorien se décline en de nombreux styles vestimentaires contemporains.
"Ce sont mes clientes qui m'ont suggéré l'idée", souffle Mélanie Jung alors qu'elle dispose en vitesse sur une petite table des montres à gousset, des serre-cous en dentelle et des mannequins corsetés. Il y a quelques mois, cette créatrice alsacienne de bijoux a décidé d'organiser un après-midi consacré à l'époque victorienne. Aujourd'hui, c'est le jour J. Il est 11h30, au café de l'opéra, et dans quelques heures les premiers participants devraient passer le pas de la porte.
Outre le plaisir de se costumer, le projet de Mélanie Jung comporte également un aspect promotionnel. Elle présente aujourd'hui une collection de vêtements créée en collaboration plusieurs couturières. En tout sept tenues seront présentées au public. Comme l'explique Mélanie Jung, les créatrices se sont emparées des codes vestimentaires de l'époque – robe à faux-cul, veste cintrée, bottines à talons épais – parfois pour mieux s'en éloigner.
Steampunk, gothiques, néorockabily ?
A 14 heures, la salle du café est comble, on devine à peine la musique derrière le brouhaha des voix. Assis ou debout, le public est pour le moins éclectique. Certains portent un costume strictement conforme aux codes d'autrefois. Mais chez beaucoup d'autres, les inspirations victoriennes se sont mêlées au style gothique ou punk. "Aujourd'hui je vois des steampunk, des gothiques, des néorockabily, il y aussi les GNistes (amateurs de jeux de rôle N.DL.R)...", s'amuse une participante, elle-même se définissant plutôt comme inspirée par le cabaret burlesque.
Pour Mélanie Jung, la diversité des genres représentés ici n'est pas vraiment une surprise.
Mélanie Jung souhaite faire de ce "tea time" un événement annuel. Bientôt elle devra quitter la France pour suivre son conjoint à Djibouti mais promet de revenir pour organiser de futurs "tea times". Inspirés par l'Afrique ?
Anne-Claire Poirier