Harry Potter, le sorcier aux lunettes rondes, fête aujourd'hui ses 20 ans. Déambulation dans les rues de Strasbourg, à la recherche de ces jeunes sorciers devenus grands.
« Harry Potter c'est toute mon enfance, toute mon adolescence et ce sera tout mon âge adulte. » Léa Schneider, 22 ans, est aujourd'hui étudiante. Mais dans son appartement, Harry Potter est toujours bien présent.
À l'intérieur de son armoire, l'écharpe de griffon d'or est soigneusement posée sur le haut d'une pile de tee-shirts et dans sa boite à bijoux, on trouve le collier « retourneur de temps » d'Hermione Granger. Bonbons-limaces et dragées surprises, Léa en a même conservé les emballages. « Sans Harry Potter, je m'ennuierais vraiment dans ma vie. Je passe tellement de temps à en rêver. »
Grandir avec Harry Potter
Harry Potter fête aujourd'hui ses 20 ans en France. Depuis 1997, date de sortie du premier tome À l'école des sorciers en Angleterre, 500 millions d'exemplaires ont été vendus à travers le monde. La saga a façonné toute une génération de jeunes lecteurs, qui ont grandi, dans l'attente du tome suivant. De 1997 à 2016, J.K Rowling, l'auteur des sept tomes, a pratiquement publié un livre tous les ans. Sandrine de Abreu, responsable au département jeunesse d'une bibliothèque strasbourgeoise, explique le succès de la saga auprès des jeunes : « Le personnage d'Harry Potter grandit avec ses lecteurs. Au fur et à mesure des tomes, il leur a permis de passer de l'enfance à l'âge adulte ».
McGonagall said every child in our world will know Harry's name... #HarryPotterBookNight https://t.co/JoqebnZN4n
— Pottermore (@pottermore) February 1, 2018
Marine Millard a 22 ans. Aujourd'hui, si elle étudie la biologie à l'université de Strasbourg, c'est un peu grâce à Harry. « Poudlard m'a complètement fait fantasmer sur l'université et les grandes promos », explique t-elle. Jusqu'aux Reliques de la mort, elle les a tous lus et relus, en français mais aussi en anglais. La saga est aussi vu comme un moyen d'éduquer le jeune public. Léa en a par exemple tiré des leçons d'amitié, de tolérance et d'empathie : « Vous voyez Hagrid : il est un peu timide, mais Harry est quand même ami avec lui. Dans la vie, c'est pareil : il ne faut pas mettre les gens de côté parce qu'ils sont différents ».
Garder son âme d'enfant
La chambre des secrets. À l'évocation de ce titre, Julie devient songeuse. Elle se rappelle les longues heures passées dans sa chambre à dévorer ce deuxième tome des aventures du sorcier alors qu'elle n'avait que 10 ans. Aujourd'hui elle en a 22, mais sur sa table de nuit, les Harry Potter sont toujours là. « Des baguettes magiques, des balais volants, des elfes, toute cette magie, ça me fait toujours rêver. » Emeline revit régulièrement les aventures de l'apprenti sorcier en famille : « Pendant les vacances de Noël, on s'est tous mis sur le canapé et on s'est enfilé tous les films dans la journée ».
Pour Agnès Flacher, bibliothécaire à Strasbourg, il y a peu de séries à ce point intergénérationnelles : « Quand on les a reçus, on ne savait pas où les classer : au rayon jeunesse ou au rayon littérature pour adulte ? Résultat : on en a mis partout et il y a souvent des adultes qui viennent les emprunter ». Retomber en enfance pour les uns, essayer d'en sortir pour les autres, la saga Harry Potter passionne encore un public très large. Marine n'a qu'un seul regret : « que la magie n'existe pas ».
Julie Munch